Contexte :
Les covers font partie de l’histoire du punk rock, et il n’est pas un groupe qui ne s’y soit essayé. Quoi de plus jouissif que d’entendre des tubes que l’on a tendance à détester, transformés en hits punk ? Il n’était donc guère étonnant de voir un supergroup se consacrer à ce bel exercice. Mais il est bien plus surprenant de voir que tant d’années après, ces frères d’armes - issus des prestigieux Nofx, Lagwagon, No Use For A Name, Foo Fighters ou encore Swingin’ Utters -, soient toujours là.
En 2004 sortait leur album le plus célèbre à ce jour Ruin Jonnhy’s Bar Mitzva, et c’est une prestation live sur un plateau de télé qui me fit découvrir ce skeud. Vulgaire et drôle jusque dans son titre, cet album est une perle qui en inspira plus d’un (Zebrahead me vient à l’esprit). Retour sur un brillant désastre.
Chronique :
Que trouve-t-on dans cet album qui l’élève plus haut que tant d’autres ? Et bien c’est un choix de covers quasi parfait. "Stairway To Heaven" nous rappelle que Led Zep’ était capable du meilleur comme du pire. "Heart Of Glass" fait perdre tout sex appeal à Debbie Harry et le groupe peut même se permettre une punk cover des Beatles, exercice toujours délicat, avec le magnifique Strawberry Field Forever.
Ce qui marche toujours si bien avec Me First And The Gimme Gimmes, c’est le ton. Si celui-ci est taquin et légèrement moqueur, on n’a pas vraiment droit à une attitude parodique et supérieure, comme c’est parfois le cas dans ce registre. Il ne s’agit pas non plus d’une critique du star system ou quoique ce soit, c’est simplement un moment fun et plaisant.
L’atout principal de l’album est son enregistrement LIVE. Que rêver de mieux pour ce style qui montre son intérêt quasi exclusivement sur scène ? Il s’agit bien d’une Bar Mitsva, et le fameux Johnny joue sur l’un des titres cachés. Les petits dialogues entre les morceaux sont honnêtes et on profite pleinement de ce cd pour découvrir quelques titres (qui ne furent pas de si grands hits par chez nous) comme "Take It On The Run" de Reo Speedwagon ou encore "Come Sail Away" de Styx.
Le groupe revisite aussi les classiques en passant de Billy Joel ("The Longest Time") à Elvis avec "On My Mind" (et oui je sais que ce morceau n’est pas d’Elvis, comme 98% de son répertoire, mais c’est la version la plus célèbre de ce titre pour moi). Enfin Ruin Jonnhy’s Bar Mitzva est aussi l’occasion de quelques classiques qu’on penserait totalement hors de propos ("O Sole Mio" et "Auld Lang Syne"). Ainsi "Hava Nagila" conclut logiquement l’album avant une petite avalanche de titres cachés tels un petit air de "Come Out And Play" de Offspring ou une version Christmas de "Hava Nagila". La fin d’album est chaotique et rend celui-ci d’autant plus spontané et vraisemblable.
Bref, un bien bon moment à passer avec Me First And The Gimme Gimmes, un album à écouter l’été dans la caisse en chantant des tubes qu’on osait pas adorer dans leur version originale.
Note : 15 / 20
Année : 2004
Note : 47 minutes
Labels : Fat Wreck Chords
Tracklist :
01. Jonny's Blessing
02. Stairway To Heaven
03. Heart Of Glass Play
04. Delta Dawn
05. Come Sail Away
06. O Sole Mio
07. Strawberry Fields Forever
08. Auld Lang Syne
09. The Longest Line
10. Always On My Mind
11. Take It On The Run
12. Superstar
13. Hava Nagila
14. Hava Nagila (Christmas Style)