No Friends + In-Sane + Astpai + One Win Choice @ Les Combustibles (Paris - France) le 17/04/2011

Mon petit séjour parisien s’achève ce dimanche soir 17 avril avec un troisième concert en quatre jours. Après le calme mais très bon set de Beatsteaks le jeudi, les agités du bocal de Teenage Bottlerocket le vendredi, on monte encore un peu en violence avec une affiche typée bien plus hardcore pour le jour du seigneur avec pas moins de quatre groupes. Les Combustibles – bar, resto avec une super petite salle de concert au rez-de-chaussée – était bien blindée pour Teenage Bottlerocket, malheureusement, ça ne sera pas le cas ce soir. Difficile de bouger les gens le dimanche, bien dommage, car ne pas voir un petit pogo pendant un concert de hardcore déçoit un peu. Pourtant, malgré le manque de monde et donc d’ambiance devant la scène, les groupes étaient tous super sympas et se sont bien donnés. Bref, une fois de plus, ce sont les absents qui ont eu tord.

Ce sont les Américains de One Win Choice qui se chargent d’ouvrir les hostilités devant un public plus que parsemé. Moustaches, tattoos et futes slims sont de sortie et j’ai d’ailleurs mal aux boules pour eux tellement les mecs sont serrés dans leur pantalon. Cela n’a pas l’air de les déranger – ils doivent être habitués maintenant – et les quatre gars de Philadelphie balancent leur modern hardcore toute rage dehors. Modern hardcore, oui, ou punk hardcore, car si le groupe sonne assez mélo sur cd, en live c’est beaucoup plus violent ! Le chanteur brailleur a d’ailleurs une bonne attitude de coreux et s’arrache les cordes vocales. Il ne reste pas une seconde sur scène et s’approche au plus près du public pour essayer de le réveiller un peu… en vain. Cela n’empêche pas le groupe d’envoyer et le frontman de remercier chaleureusement les gens présents ce soir, de les féliciter même de s’être déplacer un dimanche soir. Les Ricains ne perdent pas le sourire et enchaînent avec efficacité pendant une bonne demi-heure. One Win Choice est le groupe que je connaissais le moins ce soir mais le quatuor m’a largement convaincu. A creuser donc.

Place maintenant à Astpai, groupe cosmopolite avec des membres autrichiens, néerlandais et suédois mais basé à Neustadt, en Autriche. La salle s’est légèrement remplie mais ce n’est pas encore l’émeute hein, on en est loin même. Alors que le guitariste chanteur – le mec le plus gentil du monde au passage – demande au maigre public de s’approcher, mais que si on reste au fond de la salle accoudé au bar, c’est bien aussi. Les gens préféreront s’approcher tout de même. Et le groupe d’attaquer son set sur les chapeaux de roues ! Comme pour One Win Choice, le punk hardcore d’Astpai se transforme plus en hardcore en concert. La voix du gringalet chanteur est impressionnante et alterne bien avec les passages hurlés du bassiste, également très bons. Le groupe remerciera longuement les personnes venues ce soir et intercale deux trois speech à propos, en gros, du respect et de la tolérance, notamment dans une scène punk hardcore qui en manque parfois. Excepté ces petits interludes, les morceaux s’enchainent comme papa dans maman. Pas trop le temps de trainer, d’autant que One Win Choice avait attaqué son set avec une demi-heure de retard sur l’horaire prévu…
Astpai continue donc sur sa lancée, avec notamment pas mal de nouveaux titres issus du dernier et excellent opus, Heart To Grow dont le ‘tube’ « Carne(t)vores ATA ». Le quatuor ne manque pas d’énergie mais ne parvient malheureusement pas à soulever un furieux pogo dans le pit. Malgré ce manque de folie dans la petite salle, je me prends une bonne claque ! Les zicos terminent le set en se félicitant mutuellement, bon esprit. Voilà un petit moment que je voulais voir ce groupe en live, je ne suis pas déçu du voyage.

Nouvelle pause, le temps de boire un jus d’orange (pourquoi est-ce que vous ne me croyez pas ?) et In-Sane débarque sur la petite scène, t-shirt Defeater et Golliwog sur les épaules, histoire d’annoncer la couleur. Le groupe m’avait fait forte impression il y a quelques années à Besançon, dans un rade paumé devant 25 personnes. Aujourd’hui, les gaillards sont à Paris, dans une meilleure salle et devant environ quatre fois plus de monde, je m’attends donc à un set de costauds de la part des Slovènes. Eh bien set de costauds il y aura. Malgré un son un peu moins hardcore, plus mélo et un brin plus technique que les deux formations précédentes, le trio dégage une certaine puissance. D’autant plus impressionnant qu’ils ne sont que trois pour assurer le show.
In-Sane entame son set doucement avec l’instrumentale « At The Break Of A New Dawn », qui ouvre d’ailleurs aussi le premier album du groupe, le très bon Trust These Hands Are Worthless. Mais ensuite, les trois zicos vont envoyer la sauce tambour battant. Pas trop de blabla, beaucoup de vitesse, des petits soli qui flattent les oreilles et un batteur qui abat un boulot incroyable. Les titres « Fail Stereo Fail » ou « Blackout », véritable petites pépites d’efficacité réveilleront même enfin un public jusque-là moribond. Il faut dire que la salle s’est un peu remplie. Toujours pas de pogo en vue, mais des cris d’encouragements en plus des habituels applaudissements en fin de morceaux… waaah ! Le groupe jouera quelques vieux titres beaucoup plus hardcore et des nouveaux (si je ne dis pas de bêtises) qui envoient grave le pâté de foie de tofu. Le trio quitte la scène environ quarante-cinq minutes plus tard et laisse place à No Friends, le nouveau groupe qui fait le buzz en ce moment…

Avec seulement un petit EP et un album dans les valises, No Friends fait déjà beaucoup parler de lui et joue même au Groezrock fin avril. De toute façon, le groupe américain avait été remarqué avant même d’avoir pondu ne serait-ce qu’un seul titre. Faut dire qu’avec des ex-New Mexican Disaster Squad, le chanteur de Municipal Waste, le gratteux de Dead To Me et des ex-Gatorface dans ses rangs, No Friends a de quoi alimenter les potins de la petite planète punk rock. Pourtant, malgré ce recrutement digne du Real Madrid, les quelques titres écoutés sur le net ne m’ont pas fait dresser paupaul. Des bons morceaux, oui, mais pas à se taper le cul par terre quoi. Alors les p’tits gars, va falloir me convaincre ce soir !

A défaut de baigner dans une foule compacte et furieuse, on a le droit ce soir à quatre formations vraiment sympathiques. Les Américains de No Friends – malgré un nom de groupe un brin misanthrope – sont bien cool et remercient à leur tour le public, blaguant sur le fait qu’aux États-Unis il n’y a jamais personne à un concert le dimanche car jour du seigneur. Après ce petit speech, le quatuor enclenche la première. Qu’une chose à dire : wooooh ! Bordel, comment ça dépote ! Et bim, ça enchaîne avec un deuxième morceau, et boum un troisième. Le petit chanteur rondouillard est une vraie mitraillette et braille à une cadence infernale. Le grand guitariste fait des copeaux de médiator (et à l’air lui aussi plutôt bien dans son slim taille 12 ans, c’est même plutôt un legging à ce niveau là !). Il sautille dans son coin quand il ne prend pas quelques lignes de chant de sa voix si reconnaissable, et le groupe de rappeler alors sans surprise New Mexican Disaster Squad.
Les quatre Américains continuent à ce rythme effréné, ne s’arrêtant que pour un rapide accordage ou un court speech invitant tout le monde à rester après le concert pour « the biggest shit ever », précisant qu’on peut même tous pieuter dans leur van, sans blague ? Mais No Friends n’est visiblement pas là pour discuter autour d’un verre tout de suite, et tant mieux ! Le groupe poursuit son sprint. Le hardcore ultra rapide du quatuor débaroule à cent à l’heure et le public se met à pogoter dans tous les sens… euh, non en fait, c’est pas vrai, mais c’est bien dommage.

Puis c’est le drame, je perds un bouchon d’oreille, enlève du coup l’autre et constate que le groupe joue hyper fort. Je me demande comment les gens qui n’en portent pas on tenu jusque-là. Sinon ça balance du parpaing et on sent bien que les gaillards ont de la bouteille, mais j’avoue trouver leurs morceaux un peu similaires tout de même. Parfait en live, où le groupe déploie une énergie incroyable, mais je reste moins convaincu sur cd. Le groupe n’a pas le répertoire de Bad Religion et après avoir joué tous ses titres, il nous gratifie d’une superbe reprise de Dag Nasty (présente sur le split partagé avec Off With Their Heads) et, cerise sur le gâteau, d’une de New Mexican Disaster Squad. Jubilatoire. Le quatuor descend de scène. Il n’y aura pas de rappel. D’une il est déjà minuit et de deux le groupe n’a plus de chansons en stock !

Il est l’heure de prendre le métro, pas le temps de squatter « the biggest shit ever », bien dommage car tous les groupes sans exception semblait vraiment être de gentils gars. Je rentre donc dans mes pénates – ou celle de mon pote plutôt, plein de musique dans la tête et le dernier Astpai dans le sac. Une super soirée. Dommage que si peu de monde se soit bougé le cul ce dimanche soir…

Fab
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