Originaires de Santa Barbara, les Mad Caddies font partie des groupes de ska/punk qui sortent franchement du lot, avec de multiples influences, ultra diverses, allant de la country, à la musique orientale en passant par ce qui est vraiment leur tasse de thé : le jazz dixieland (celui que l’on entend dans les fanfares), le skate punk et évidemment le ska, dont ils en font un savant mélange, d’une efficacité garantie.
Les Mad Caddies sont nombreux et n’ont pas vraiment un nombre de membres figé. Comme ils le disent, "Nous ne savons même pas combien nous sommes. Vous pourriez probablement venir en tournée avec nous et nous le remarquerions même pas". Mais il y a un noyau dans le groupe. Chuck Robertson chante, Carter Benson joue de la guitare, Sascha Lazor y joue guitare, basse et banjo, Keith Douglas joue de la trompette (il est très fort) et fait les "backing vocals", Eduardo "Ed" Hernandez joue du trombone, Mark "Big John" Iversen joue de la basse et... beaucoup de monde les suivent selon leurs besoins. Chuck et Carter jouaient déjà ensemble depuis au moins 1993.De plus, il est intéressant de savoir que le groupe est composé de 3 paroliers, c’est à dire Chuck, Carter et Sascha.
Le groupe s’est formé en 1995, à Santa Barbara, en Californie. Le crew se nommait à l’époque "The Ivy League". Ils ont changé leur nom en "Mad Caddies" vers 1996, parce qu’ils étaient écœurés des gens qui pensaient qu’ils avaient un lien avec Operation Ivy, et aussi parce que c’était déjà le nom d’un groupe britannique des années 60. En 1997, ils enregistrent "Quality Softcore" alors qu’ils sont encore au lycée. A la base, "Quality Softcore" ne devait être qu’un Ep de 6 morceaux, mais le groupe en a vite créé bien plus pour écrire un "full-lenght", dont toutes les parties vocales de Chuck ont été enregistrées en une nuit.
Dès l’obtention de leur diplôme, les Mad Caddies partent en tournée avec le Warped Tour 1997. C’est alors que ce LP (dont le titre évoque la définition de la "bonne pornographie" selon Chuck) est tombé entre les oreilles de Joey Cape (leader de Lagwagon). Il a refourgué l’enregistrement à Fat Mike (chanteur / bassiste de NoFX), qui est tombé sous le charme, et a donc signé cet album sur une branche de son propre label (Fat Wreck Chords), au nom de Honest Don’s, qui gère des groupes qui ne ressemblent pas vraiment à ce que Fat Wreck a l’habitude de produire, mais qui n’est pas pour autant moins intéressante.
Ils se sont alors impliqués dans le Warped Tour de 1998, et eurent un gros succès, bien qu’ils se soient arrêtés à Pittsburg (en Pennsylvanie), à cause d’un évènement relativement tragique. Les CD’s du groupe avaient été volés par un groupe du Nord de la Pennsylvanie, appelé "The Caddies", qui ont vite commencé à vendre les cds comme si c’était le leur... Le revers de la médaille du succès... Voilà pour l’anecdote, "Duck And Cover", leur deuxième album, est sorti alors que le groupe était au Warped Tour 1998, et ils furent encore en tournée lors de l’édition de 1999. "Duck And Cover" a eu un succès tel qu’il a augmenté la popularité des Mad Caddies à travers le monde entier, si bien que Fat Mike a muté les Mad Caddies vers Fat Wreck Chords. On peut y noter la participation du sax ténor et de l’orgue hammond des Upbeat.
Par la suite, leur batteur (Todd Rosenberg), un fou de ska qui voulait que le groupe porte des costumes trois pièces, se voit obligé de les quitter. Il sera remplacé par 2 personnes : c’est à dire, Daniel "Boz" Rivera, ainsi que Derrick Plourde (premier batteur de Lagwagon). A force de tourner, les Mad Caddies n’avaient plus beaucoup de temps pour enregistrer un troisième album. L’orga du Warped Tour les a contraint de sortir un EP pour l’été 2000, "Holidays Has Been Cancelled", incluant une reprise du groupe disco Abba. Les Mad Caddies ont écrit ce disque en une semaine et demi. Il donnera le ton du prochain album qui sera plus punk, au détriment du style dixieland/reggae/ska...
L’année suivante (2001), sort "Rock The Plank" (un de leurs délires sur les pirates), un album que les Mad Caddies considèrent bâclé maintenant, et qui a été mal accueilli par les fans. Cela dit, tout n’est pas à jeter dans cet album. Après la sortie de "Rock The Plank", Carter a quitté le groupe (en bons termes) pour créer un side-project nommé "Sweet Action" pour écrire des chansons qui ne ressemblent pas et ne sonnent pas comme ce que les Mad Caddies ont l’habitude de faire, c’est à dire des chansons pop. D’autres membres des Mad ont participé au projet dont Chuck qui a posé sa voix, Derrick était aux drums et Sascha, depuis peu, y joue maintenant de la basse. Ni pour Sasha, ni pour Chuck, il ne s’agissait d’un exutoire, ce qui n’était pas le cas pour Carter ou Derrick (qui se retrouve aussi actuellement dans Bad Astronaut).
N’ayant plus de batteur, les Caddies Fous voient en la personne de Brian Flenniken, le batteur qu’il leur faut. Il a appris leur répertoire en un rien de temps et semble être en harmonie avec le reste du groupe (d’ailleurs, il faisait déjà des "hurlements" sur 2 chansons de "Duck And Cover"). Tenant compte des critiques de leurs fans, les Mad Caddies ont préparé "Just One More", leur quatrième album sorti au début de l’année 2003, avec de nouveaux morceaux marquant un retour vers l’ancien style : plus reggae, plus ska, plus jazz-dixieland et moins pop /punk rock.
En 2004, Chuck et sa bande participent au deuxième volume de la compilation "Rock Against Bush", avant de sortir un album live, "Live From Toronto : Songs In The Key Of Eh". Tournant quasiment sans relâche aux Etats-Unis comme en Europe où ils jouissent d’une popularité importante, ils ont voulu sortir du cadre trop restrictif de la série des "Live In A Dive". En effet, Fat Wreck à l’habitude d’enregistrer deux sest d’un même groupe, de garder les meilleures prises et de faire remixer le tout par Ryan Greene au Motor Studios. Sur ce live, le résultat est brut, authentique, faisant ressortir les qualités du combo sur scène.
La gestation du cinquième effort sera plus longue. Prévu pour la deuxième moitié de 2006, "Keep It Going" ne sortira qu’en mai 2007. A noter qu’un changement important interviendra à la fin de la session d’enregistrement avec le départ du bassiste Mark Iverson.
Le rythme de carrière ne s’accélère pas par la suite - même si le groupe tourne beaucoup -, avec seulement un album best of annoncé pour 2010 (le groupe a d’ailleurs permis à son public d’en déterminer la tracklist par vote sur internet).
Toujours est-il qu’avec leurs influences stylistiques multiples, les Mad Caddies sont bien plus qu’un simple groupe de ska punk. A voir absolument sur scène !
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