Hard Times

Hard Times >> Life Is A Battlefield

Contexte :

Hard Times est un combo punk-oi français plutôt rassembleur (malgré les polémiques qui hantent toujours ce milieu). D’abord parce ce groupe entièrement composé de skins est clairement anti-raciste et affiche sa haine de l’extrême droite sans aucune ambiguïté - ce qui reconnaissons-le n’est pas le cas de toutes les formations officiant dans le même style -, mais aussi parce qu’au niveau du son, de la rage et de la puissance de feu, le solides gaillards n’ont de leçon à recevoir de pas grand monde…

Chronique :

Si tu aimes les groupes techniques, les paroles poétiques et les instants fleur bleue, passe ton chemin, Hard Times n’est pas un groupe pour toi, ni pour ta petite sœur, celle qui trouve que Slipknot c’est vraiment des gros rebelles.

Krav-Maga, Karaté, ninjutsu, du côté de Hard Times on ne plaisante pas avec les feufas et les autres, c’est direct, vindicatif et droit dans ta gueule… Et forcément, ça se ressent dans les paroles, et aussi dans les textes : « Une vie de combat et de fierté », « qui êtes-vous pour espérer me tomber dessus », « les rues de Paris appartiennent aux voyous, et les voyous c’est nous », « on a choisi une autre vie, Skinhead !, on a nos règles mais rien d’écrit, Skinhead ! », « on gueule, on chante et on tape des mains, de la Oi ! on connait tous les refrains », « si t’as l’bon look et qu’t’es pas zina, tu peux faire partie des skins de ripa », « nous r’garde pas d’travers, tu t’retrouverais vite la gueule à l’envers », « à Camden et Portobello, Piccadilly, on faisait les beaux »… voilà pour l’ambiance on ne peut plus skin !

Il se trouve que moi j’aime ça. C’est basique, pas toujours très fin, parfois un peu caricatural, mais putain au moins c’est roboratif et t’as envie de chanter à tue-tête le poing levé du début jusqu’à la fin.

N’oublions surtout pas que Hard Times est un groupe parigot, et qu’au détour de la plupart des titres, le quintet chante le pavé parisien et que sur « Paris », la bien-nommée (extraite du EP, "Demain Nous Appartient"), ça vire carrément à l’hommage presque pas appuyé, et ça ressemble franchement à un chef d’œuvre avec une voix bien rugueuse, bien puissante comme on les aime, et une orchestration aux petits oignons, directe et sans fioriture.

Hé oui, on peut aimer le ska, les constructions chiadées à la Sonic Boom Six et apprécier la simplicité des certains combos bien de chez nous. Ce qui plait chez Hard Times, c’est cette volonté d’aller droit au but (même si c’est le slogan de l’OM), de ne pas s’emmerder avec des détails à la con, avec le plus comme ci et le moins comme ça…

Et un titre comme « On est là », qui file à 100 à l’heure, avec des paroles carrément rentre dans la gueule, avec cette voix à réveiller des morts qui hurle « on est les skins de Paname », me fait grave kiffer à chaque fois, comme disent les jeunes.

Avec « Hommage » et son sifflement de saxophone, on pense à Molodoï, à la Souris, à Camera Silens ou aux Bérus, et on comprend qu’en plus de la Oi ! made in England, Hard Times s’inscrit aussi dans une tradition bien française.

De bons gros tubes (écoutez voir « Ces années-là »), du name-dropping et des références en pagaille (Cockney Rejects, Sham 69, Last Resort, Angelic Upstarts, Ben Sherman, Harrington…) et une poignée de maladresses pour un plaisir coupable qui réveille le bourrin qui sommeille en chacun de nous, celui qui aime de temps en temps se revoir un bon vieux Stallone 80’s un peu con (« Over The Top », « Rocky 4 », « Cobra »…), mais bon dieu comme dirait l’autre, y’ quand même pas d’mal à s’faire du bien.

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