I Was A Teenage Alien

I Was A Teenage Alien >> Laser On !

Contexte :

La France a toujours couru après le groupe pop-punk vendeur, celui qui à l’instar de Blink-182 ou de Sum 41 en Amérique du Nord passe sur MTV, sur les radios universitaires, au show de Jay Leno et en dédicace dans les magasins HMV. Certains (Universal) avaient cru un temps que les Grenoblois de Minimum Serious pouvaient faire l’affaire, sauf que l’Isère n’est pas la Californie, et que la grosse major américaine (qui n’a jamais fait dans la philanthropie) s’est séparée du quatuor pour cause de ventes pas à la hauteur. En 2011, la question est donc : « La France abrite-t-elle un groupe pop-punk à fort potentiel commercial ? »

Chronique :

Et la réponse se trouve peut-être du côté de Toulouse. Car I Was A Teenage Alien est, à n’en pas douter, un groupe mainstream facilement majorisable. On est loin, très loin, de la brutalité d’un Discharge ou des revendications d’un Star Fucking Hipsters. Sur les bords de la Garonne, on s’inspire de Screeching Weasel, des The Queers, et éventuellement, quand on est bien énervé parce qu’on a troué ses Converse, des chevelus en moule-bite nommés Ramones.

Car fait des "hoho" et des "haha" à la Teenage Bottlerocket, ça fleure bon l’imagerie US college à la Grease/Happy Days, ça parle de meufs, d’extra-terrestres et de dinosaures, c’est pas toujours très sérieux ni très poétique, mais putain ça joue ouais, vraiment ça joue. Dès l’entame du disque, on est scotché par la maturité de « Proofs About The Existence Of Flying Saucers », une pure intro de moins d’une minutes d’une redoutable efficacité, suivie de près par l’assez tubesque « Huge Killer Plant ».
T’as juste envie de ressortir ton teddy du placard, de remettre des baskets péraves, de grimper sur un vieux skate usé et de la jouer Marty Mc Fly du punk-rock. Du punk-rock, certes, mais du punk-rock vintage, parce qu’I Was A Teenage Alien aime aussi la pop sixties, celles des Beach Boys, et celle de Phil Spector à base de "wap wap doo wap" ou de "be my little baby". On retrouve donc cette ambiance sur la très surf « Night Drive Ciggy » ou sur « No Thanks » qui invite avec le sourire au bal de fin d’année.

Chez IWATA, j’aime les références, de Godzilla à Vendredi 13 (« Crystal Lake »), de la Petite Boutique des Horreurs à Planète Interdite, l’insouciance post-adolescente, les riffs de gratte comme chez Dick Dale ou chez les Shadows (« Shore View Sunset »), le soin porté à l’artwork, la production franchement à la hauteur pour un premier jet, et une habile alternance entre de la vitesse et une batterie qui file comme une DeLorean (l’excellente « Big Slime Crash Of 2012 », la tubesque « Run Run Run »). Et puis les balades pépères qui ponctuent intelligemment le disque.

Le groupe doit juste à mon sens travailler un peu plus son côté Teenage Bootlerocket/Sons Of Buddha et un peu moins son acné tardive façon Tom DeLonge.

Je n’attendais pas grand-chose de ce groupe qui comme pas mal de jeunots m’avait envoyé sa prod en espérant une chronique bienveillante, mais au final je suis convaincu et foutrement impatient d’entendre la suite qui, espérons-le, ne se fera pas trop attendre.

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