Jopride Festival (Yverdon-les-Bains - Suisse) le 15/06/2007

Oh la la, la belle affiche ! La crème du punk rock français réunie sur une seule et même date. Cependant, malgré les sept groupes hexagonaux au programme pour aucun combo suisse, c’est bien dans le pays des vaches et du gruyère que se déroule ce festival. A Yverdon-les-Bains pour être précis, au bord du lac de Neuchâtel. Une toute petite ville possédant une salle sympathique, l’Amalgame, accueillant donc ce Jopride festival. Notons que le fest dure en fait deux jours. Mais au lieu de mêler les styles comme la plupart des festoches, les organisateurs ont eu l’ingénieuse idée de monter une soirée punk rock hardcore, ce vendredi 15, et une soirée métal hardcore, le lendemain.

On attaque donc cette soirée par la battle The Pookies vs Swad. L’arbitre annonce les règles. Dans le coin rouge Swad, trio de noise rock from Mont-de-Marsan, dans le coin bleu, The Pookies, quatuor de folk punk from Lyon. Tous les coups sont permis pour cette battle rock deuxième édition. Messieurs, Dames, faites vos paris !

C’est Swad qui engage les hostilités avec un splendide direct du manche ! Il enchaîne avec un uppercut de caisse claire magistral… Puis The Pookies répliquent avec fureur. Les riffs et mélodies partent dans tous les sens. Les deux formations se livrent à des premiers round d’intimidations. Mais les deux groupes se rendent titres pour titres et ne se départagent pas. The Pookies amorcent alors du très lourd avec l’excellente « Democratie for dinner », on croit déjà Swad accuser ce gros coup à l’estomac. Les riffs monstrueux et les mélodies implacables du morceau devraient faire vaciller le combo montois. Pourtant, il n’en est rien. Mieux, Swad reprend ce même titre à sa sauce, dans un geste technique superbe. Et c’est The Pookies qui se retrouvent dans les cordes ! Pas pour longtemps, le combo lyonnais reprend vite ses esprits et termine ce « Democratie for dinner » avec son opposant. Un titre qui se finit donc avec deux batteries, deux basses et trois guitares !!! Monstrueux. Les coups bas commencent alors à fuser. Swad déplace les cymbales de son adversaire. The Pookies baissent le micro de son opposant. Les deux bassistes débutent un puissant corps à corps. Le combat devient de plus en plus désordonné ! L’arbitre intervient. La victoire devra se jouer à l’applaudimètre… Le score étant trop serré, un ultime round départagera les combattants. La lutte reprend de plus belle. Encore plus déjantée ! Le duel se termine dans un grand bordel, les groupes jouant un même morceau ensemble. Le batteur de The Pookies démonte son instrument dans une dernière salve de violence… Verdict : match nul ! Ce n’est que partie remise…

Les groupes débarrassent la fosse qu’ils occupaient. Place désormais sur scène aux… Flying Donuts ?! Je suis étonné de voir les Beignets Volants spinaliens jouer avant ISP ou même Jetsex. J’apprends alors que Unco enchaînera après Flying Donuts, puis Burning Heads. ISP et Jetsex finissant dans cet ordre la soirée. Au départ un peu déçu, je me rends compte que ce choix n’est finalement pas incohérent. Enchaîner les groupes punk rock, sachant qu’il fallait commencer par la battle, et finir avec les deux combos hardcore semble assez logique. J’apprends aussi que les groupes joueront tous la même durée, plutôt sympa me direz-vous ? Oui, sauf quand les sets doivent être de trente minutes !

Dommage, mais nous n’allons pas bouder notre plaisir pour autant, l’affiche est quand même belle. Et voici donc Flying Donuts sur scène. Le trio attaque son set avec une intro ne figurant sur aucun enregistrement mais qu’il joue depuis quelques temps en live. Puis « Make loud records », titre extrait du split avec The Joystix sorti en avril, retenti dans la salle. Une salle qui n’affiche pas complet ce soir. Mais avec tous les membres des groupes, leurs potes, plus quelques Suisses et surtout pas mal de Français, l’Amalgame est quasi remplie. Le groupe enchaîne ensuite avec « Reach one goal » et « Take, consume… », morceau également issu du split. L’ambiance n’est pas survoltée dans la fosse, pourtant les trois Spinaliens donnent tous ce qu’ils ont. Les gaillards enchaînent à cent à l’heure, pas le temps de papoter en trente minutes. Le public s’énerve un peu dès les premières notes de « Back off », et la fin du set monte en puissance avec l’excellente « Wanna know » et enfin l’énormissime « We’re gonna kick your ass ». Comme pour l’intro, Flying Donuts termine son set avec un « titre – outro » sorti de nulle part et joué uniquement en concert. Une super prestation du trio, dommage, l’ambiance n’était pas à la hauteur dans la salle. Et surtout déçu d’un set si court, évidemment, mais c’est la loi de ce jour d’affiche multiple.

Le changement de plateau se fait assez vite et l’Amalgame se remplit pour Uncommonmenfrommars. Les martiens partent à fond et termineront… à fond ! Trint saute dans tous les sens comme à son habitude. Big Jim réalise des pirouettes de hautes volées. Pour le coup, la fosse est déchaînée et le pogo emporte du monde. Après avoir ouvert avec « Security » extrait de Vote For Me et « System’s after you » issu de Noise Pollution, le groupe enchaîne les tires de Scars Are Reminders. On aura droit à « Liar », « Fingers to the bone », « This place is infected » et bien sûr « Scars are reminders ». Le quatuor envoie le bois comme il sait si bien le faire. L’ambiance est surchauffée est augmente encore avec l’excellent « You can be evil », fédérateur. Le groupe joue ensuite « Dead inside » pendant lequel Ed connaît un problème de gratte, rapidement réglé. Les gars repartent pied au plancher et J-B, le bassiste des Burning Heads, monte sur scène pousser la chansonnette, euh… la gueulante sur la dernière chanson du set. Pierre, le chanteur des BH, retrouve J-B et les Unco sur scène et les accompagne au chant ! Puis c’est Forest, des Pookies, qui monte sur scène rejoindre ses frangins pour un dernier titre excellent. Le punk rock mélo des Unco a réussi à déchaîner la foule ! Mais c’est déjà la fin du set. Une nouvelle fois les trente minutes sont passées vraiment très vite…

Autour des Burning Heads d’assurer le show. Les zicos monte sur scène et font leurs balances juste avant de jouer. A l’arrache comme toujours… Le temps de boire une bière et de faire un tour au merch plutôt bien fourni avec tous les groupes jouant ce soir. Puis les quatre Orléanais entament leur set avec une song reggae-dub à paraître sur leur prochain album, Opposite 2. Prévue à la mi-juin, la sortie de cet album est d’ailleurs repoussée en septembre. Le groupe enchaîne avec des titres de punk rock furieux claquant toujours autant. La basse est un peu trop forte, mais on devra faire avec... Le set étant court, le groupe pioche dans les chansons bien hardcore de son répertoire : « Get that gun of my chest », « Bad time for humankind » ou encore « SOS ». La fosse s’emporte vite et l’ambiance est à son comble. Puis, après ces quelques très bons morceaux bien speed, le groupe calme le jeu en jouant un autre titre, en version écourtée, à paraître sur Opposite 2. Les gars ont l’air vraiment contents de jouer, de présenter leurs nouveaux morceaux et de rigoler avec leurs potes. Des potes, Ed des Unco en l’occurrence, qui rejoignent le groupe sur scène pour chanter la désormais incontournable reprise de The Adolescents, « No way ». Une chanson reprise en chœur par la foule et qui clôturera la prestation des ’têtes qui brûlent’. Le quatuor quitte la scène sous les acclamations du public. Et devinez quoi ? Le set fut vraiment trop court !

Changement de plateau et de style avec l’arrivée des coreux de ISP. Malheureusement, la salle s’est quelque peu vidée durant l’entracte « happy hour ». Les Valentinois joueront donc devant un public clairsemé. Mais il en faut plus pour décourager Rico, le chanteur hyperactif déjanté du combo ! Le grand gaillard au crâne rasé et à la barbichette très fournie se jette dans la fosse et pogotte avec le maigre public, puis remonte sur scène pour sauter dans tous les sens, avant de redescendre dans la foule et slammer plusieurs fois ! Les zicos ne sont pas en reste, même s’il est impossible d’en faire autant que leur frontman. Pat et Jérôme, respectivement bassiste et guitariste, bougent bien sur scène, il faut dire que le punk (très) hardcore du combo à tendance à défourailler sévère. Et même si la salle ne se remplie pas, la petite centaine de personnes présentes comprend quelques coreux bien énervés ! Le groupe joue beaucoup de titres de Rusty Ambition, leur dernier album en date dont d’ailleurs le morceau « Rusty Ambition ». Le combo jouera aussi un titre issu du split avec Unlogistic sorti le 12 avril dernier. Rico dédicace une chanson à son pote Catin, ce dernier montera ensuite sur scène pour s’y dévêtir entièrement et rouler par terre comme un ver ! C’est dans cette folle ambiance et dans une forte odeur de transpirations que le set (trop court, est-il encore utile de le préciser ?…) se termine. Catin se rhabille et ISP range son matos avant l’arrivée de Jetsex.

Le changement de plateau est assez rapide mais la salle s’est encore un peu dépeuplée. Et si Jetsex est rapidement sur scène, il n’est par contre pas près tout de suite… L’ampli du guitariste ne fonctionne pas, et une fois le problème réglé, c’est celui du bassiste qui ne marche plus ! Quelques blagues plus tard (en fait qu’une seule mais longue) pour faire passer le temps et les Parisiens attaquent enfin leur set par une instrumentale. Le chanteur rejoint ses quatre acolytes et envoie la sauce. Le son de basse est encore une fois trop fort, et encore une fois il faudra faire avec. La musique de Jetsex ramène un peu de public, qui s’était cruellement restreint. Le groupe enchaîne les titres de son premier album, Paris By Night, sorti il y a déjà trois ans. Entre autres « One », « Get a life and go » ou encore « What am I doing here » et son refrain évocateur « Fuck ! Everybody ! ». Pour ceux qui ne connaissent pas ce groupe, il joue un punk hardcore’n’roll, pour faire simple ! Des riffs punk rock agrémenté d’un chant souvent hardcore et de soli rock’n’roll. L’ensemble est en tout cas bien foutu, surpuissant et ultra efficace en live ! Les deux guitaristes se dépoilent intégralement le temps de réparer un souci d’ampli basse. Ils sont vite rejoint par Catin, lui aussi habiller à la façon d’Adam. Si le groupe assure encore musicalement, c’est par contre le grand n’importe quoi sur scène. Après s’être savamment dandiner par terre, notre ami Catin a tout simplement tailler une p… à chacun des guitaristes pendant qu’ils jouaient !!! Des photos compromettantes devraient arriver sur le site du groupe d’ici peu… A moins que même eux se censurent. Le set se termine dans cette ambiance déjantée. Jetsex ont pu jouer un peu plus longtemps que les autres groupes, soit quarante-cinq minutes…

Une soirée vraiment sympa, certes les groupes n’ont pas joué assez longtemps (quarante-cinq minutes chacun n’aurait pas été du luxe) mais l’ambiance était vraiment festive. Notamment grâce au fait que tous les groupes se connaissaient. Une soirée qui finira (et une nuit qui commencera pour d’autres) dans un bunker anti-atomique où membres de groupes et public pouvaient dormir. A quand ce genre d’affiche en France bordel ?!…

Fab
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