Strike Back

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Interview du combo du 9-5 (transbahuté depuis dans le 7-8) : Strike Back. On les retrouve ici 4 ans une première entrevue sur le zine, et quelques temps après la sortie de leur nouvel album "Still Holding On". Un nouveau skeud réalisé en total autoproduction, un retour vers le DIY et un pied de nez (doigt d’honneur ?) à une certaine scène.

Salut les gars. Alors traditionnelle présentation pour ceux qui ne suivent pas... les nombreux changements de line-up, les départs, les retours...

xJx : En fait en 10 ans d’activité, il y a eu 3 albums, et un line-up différent à chaque fois... xCyrilx a repris son poste à la batterie, il y a 1 ans et demi. J’ai rejoint le groupe dans la foulée et Mike est arrivé quelques semaines plus tard. Nous sommes resté à 4 pendant quelques mois, puis Steph nous a rejoints 3 mois avant d’enregistrer l’album. Chris est le seul membre originel à être encore présent. Aujourd’hui, le line-up est stable, chacun est motivé pour faire avancer le groupe.

Qu’avez-vous voulu réaliser avec ce nouveau disque ?

Chris : On a voulu faire la seule chose qu’on sait faire, un CD de hardcore. 10 ans après la première répète, on en a toujours sous la semelle, et les changements de line-up au fil des années ont permis, au final, de réinjecter du sang neuf et de repartir à chaque fois de l’avant. Concernant le CD, on a pas changé le fil conducteur du groupe depuis toujours, à savoir jouer la musique qu’on aime sans fioriture, sans se préoccuper de ce qui est "in" ou pas et de ce qui se vend ou pas. Bref, on joue ce qu’on aime quoi.

Vous semblez développer un thème autour du combat sur cet album. Quels combats souhaitez-vous mener ?

xJx : L’artwork, les textes, l’ambiance du skeud... Tout ramène à l’idée qu’il faut tout le temps se battre et rien lâcher pour se faire sa place, que ce soit dans cette scène, ou dans la société.
Chris : Ouaip, on peut effectivement parler de combat au quotidien quand on est un groupe de hardcore français. À chaque nouveau CD, il faut repartir au combat pour défendre son truc, le faire écouter, aller un peu partout rencontrer le public et surtout exister dans cette scène. Pour revenir à l’artwork, je trouve que c’est le plus réussi que l’on ait eu. Il a un petit côté nostalgique qui me plaît.

En parlant, de combat, vos textes sont plus « engagés » comme ce titre sur le SxE. Quelle est votre position par rapport à cette philosophie ?

Chris : J’écris les textes et je ne suis pas Straight Edge. Par contre, je pense qu’il faut toujours être modéré dans tout ce qu’on fait. Même si j’aime partager un verre avec mes potes, c’est hors de question que je me roule par terre dans mon vomi. Dans ma vie, je suis assez ambitieux et j’aime faire plein de choses différentes. L’alcool, la drogue peuvent parfois nous faire perdre le fil de notre vie. À écouter certaines personnes, c’est cool de se droguer ou même c’est une obligation pour être cool... donc bon moi ce n’est pas trop mon style, mais j’assume de ne pas être cool.
xJx : Pour moi, ce morceau n’est pas SxE. D’autant plus que chacun dans le groupe en a une vision différente et y adhère ou pas... L’idée dans ce morceau n’est pas de rabâcher un message préfabriqué ("pas de drogues, pas d’alcool", par exemple) qui ne touche pas beaucoup de gens car il peut impliquer trop de privations pour certains. À chacun de trouver ses propres limites et de faire en sorte de rester intègre.

Vous semblez assez blasés vis à vis de la "scène hardcore" ? D’où vient cette désillusion ?

Chris : On fait juste un constat, pas mal de gens gravitant autour de la scène punk-hardcore sont des opportunistes et ne connaissent rien, ils n’ont aucune culture musicale. C’est un peu des footix de la musique quoi. Moi, ca ne m’intéresse pas de discuter avec des gens comme ça, traîner dans les bars cool, avoir les tatouages ou les fringues à la mode, etc. Au final, j’ai l’impression qu’aujourd’hui, l’image d’un groupe est plus importante que la musique elle-même.
xJx : Ici (Paris) c’est pas compliqué, si tu veux être reconnu et faire des dates cool, faut faire le style qui marche et suivre la tendance. Ça ne nous intéresse pas.

Au niveau du son, fini les influences street-punk ? Le départ de Papy vous a repositionnés sur un hardcore plus NYHC et plus new-school ?

xJx : Ouaip, il y a eu un gros changement de line-up sur cet album. Ça a donné une nouvelle identité à Strike Back. Les influences ont changé et elles sont assurément plus orientées metal/hardcore.
Chris : Chacun a apporté son style de jeu, sa façon de voir les choses, etc... C’est ce qui a fait l’intérêt du groupe entre autres.
xJx : On avait posé la date de l’enregistrement de l’album avant l’arrivée de Steph. Du coup, quand il a débarqué, on a travaillé dans l’urgence, et retravaillé tous les morceaux. On a composé le dernier morceau la dernière semaine avant l’enregistrement... Ce qui donne un coté plus spontané aux morceaux. Le résultat est un hardcore sans compromis, entre un Terror et un Strife.

Quels sont les retours sur cet album pour l’instant ? Au niveau des critiques (zines papiers et web) et en live ?

xJx : 4 mois après la sortie de l’album, les retours sont positifs vis-à-vis de l’album. Les premières chroniques sont bonnes, et les retours de concerts sont bons. Avant, les gens qui aimaient ton groupe achetaient un CD, discutaient après les concerts... maintenant ils te « like » sur Facebook... Donc difficile de savoir ce que les gens pensent réellement du skeud.
Chris : Je suis d’accord avec Jérôme, on a de bonnes critiques, après je me demande si ça vaut encore le coup de sortir un CD de nos jours. Il vaut peut-être mieux enregistrer des morceaux et les mettre en ligne. Après pour les vieux comme nous, on apprécie avoir un CD en main, mais ce n’est peut-être plus adapté.

Ce nouvel album semble relancer le groupe, que peut-on en attendre ?

Chris : On va essayer de prendre du plaisir en jouant les morceaux en concert, et continuer à avancer. On va pas baisser les bras donc attendez-vous à encore nous voir et entendre de nouveaux morceaux !

Quels sont vos futurs projets ?

xJx : Le groupe a pris un coup de jeune et un nouveau virage musicalement. On est chaud pour le défendre sur scène et se donner à 200 %. Mais difficile de dire ce qu’il en sera dans 1, 2, 5 ans... La scène hardcore s’étouffe en France, l’engouement s’éteint progressivement, c’est difficile de se projeter dans ces conditions. On réfléchit cependant à un clip, le 1er pour SB, et on a des propositions pour jouer en dehors de nos frontières, notamment au Portugal, peut-être une tournée. Mais dans l’immédiat, on cherche à tourner un max en France.

Pourquoi avoir mixé une esthétique ancienne (vieille bagnole, vieux magazines de boules) et une plus ancrée dans le présent (tag, posture, look) ?

La bagnole à l’ancienne, c’est le coté old school de Strike Back, de même que pour l’artwork. Old school/new school, c’est une question de point de vue, mais aujourd’hui, comme ce qui tourne c’est essentiellement du beatdown, y a beaucoup de gens pour qui, c’est le hardcore. Le coté "à l’ancienne" de l’artwork re-situe direct le hardcore qu’on fait dans une veine plus old school. Après pour la photo, on s’est pas posé 50 questions, on a trouvé la bagnole, on a fait 3-4 photos... Le mag de cul était dans la voiture, donc pareil 2-3 photos pour la blague... Y a pas de message subliminal là-dedans, ce qui est sûr c’est qu’on a pas mis 15 plombes à trouver le bon angle qui va bien pour mettre la casquette New era...

C’est l’heure de la traditionnelle association d’idée :

=> Combat :

Dans le contexte de l’album, rien lâcher, aller de l’avant.

=> Hardcore français :

Pour un pays de 60 millions d’habitants, c’est triste de voir aussi peu de groupes et d’activistes.

=> Val d’Oise :

Lieu où le groupe a été créé. À un moment donné, on habitait tous dans le 95 maintenant tous dans le 78...

=> Chris Mainpar :

Un blaze rapport à l’origine du groupe (Parmain, 95 district).

=> Still Holding On :

Nom de l’album en référence à "Holding On" de Ten Yard Fight que l’on a repris pendant longtemps.

Y-a-t-il des questions que vous auriez aimé que je vous pose ?

Juste une : "qui souhaiterais-tu remercier ?"
Tout ceux qui nous soutiennent, qui nous ont aidé pour l’album. Aux assos qui continuent malgré tout à faire tourner des groupes et ceux qui bougent leur cul aux concerts.

Merci pour l’interview.

Merci à toi

Merci à Goui @ la team Forum Arak

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