Guerilla Poubelle w/ Charly Fiasco

Contexte :

En 1999, quand Facebook n’existait pas et que Mark Zuckerberg, l’homme le plus puissant du web, n’avait pas encore le droit de boire, BYO, l’illustre label californien lançait ses légendaires Split Series. Il aura fallu dix années pour que Till reprenne le concept et envoie le premier Guerilla Split Series au pressage. Et quoi de mieux pour une première fournée que deux cadors du label, les patrons de Guerilla Poubelle et les joyeux toulousains de Charly Fiasco.

Chronique :

J’entends déjà les énervés crier au plagiat et hurler au scandale. Il faut dire que les détracteurs du label parisien ont la gâchette facile lorsqu’il faut tirer sur leur cible favorite. On aura d’ailleurs tout entendu à propos du trio du (quasi) même nom. On peut leur reprocher ce que l’on veut mais là, à moins d’être d’une mauvaise foi sans commune mesure, il faut reconnaitre qu’ils ont fait les choses bien comme il faut.

Les Split Series de Guerilla sont à ceux de BYO ce que le Breizh-Cola est au Coca, une alternative nettement plus savoureuse que l’originale. Non pas que BYO fasse mal son travail, c’est plutôt que Till a eu, avec cette série de splits, de très bonnes idées. La première est de faire collaborer des groupes qui se connaissent bien et qui s’apprécient mutuellement. Dans le cas Guerilla/Fiasco ça donne un ensemble assez impressionnant de travail à deux voix, chaque frontman faisant sonner son organe sur un nouveau titre de l’autre groupe, ainsi que sur une cover ("Echec Et Mat" pour Guerilla et "Tapis Roulant" version Charly Fiasco).
La seconde bonne idée, c’est les morceaux tributes à un groupe commun. On avait déjà entendu Justin(e) et Diego Pallavas rendre hommage aux PKRK pour le bien de nos oreilles et le salut de nos âmes, ici c’est vers les sudistes de Leptik Ficus que les têtes se tournent. C’est un régal d’entendre la reprise dubbée de "Le Monde Est Pourri" des Toulousains. Le morceau prend une autre ampleur, bien plus sombre et désabusée que l’originale qui pourtant n’était pas des plus "joices". Et comme le monde est petit, c’est "Le Monde A l’Envers" qu’entonne GxP, ce qui est d’autant plus vrai lorsqu’on sait que c’est Alex (l’ancien batteur de Leptik Ficus) qui cogne sur les fûts.

En plus d’être le premier de la série, ce split a une autre particularité, il marque un changement dans le son des deux groupes. Ici, Guerilla Poubelle est un peu plus posé, plus pop et un peu moins brutal que sur Punk=Existentialisme ("Vivement La Guerre"), l’arrivée de Ken à la basse y étant sans doute pour quelque chose. D’ailleurs celle-ci se fait plus présente que sur les précédents morceaux ("Le Bénéfice Du Doute") tout comme sa voix d’ailleurs ("Auschwitz Version Disney").

En ce qui concerne les Toulousains de Charly Fiasco c’est plutôt l’inverse, le groupe nous offre un magnifique opportunité de tomber dans la dépression. Leur son se fait plus pesant, plus noir, très lourd. Tout l’inverse de ce à quoi ils nous avaient habitués ces sales gosses ! Et si les textes du quintet n’ont jamais vraiment flirté avec la légereté, ils sont ici particulièrement déconcertants ("Un Lange Pour Premier Linceul"). Mais dans tout ce bordel pour dépressifs (effectué avec brio cela dit) on voit fleurir quelques pépites. Mention spéciale à "Ad Vitam Eternam", aussi percutante qu’une droite de Tyson et aussi lucide d’un pamphlet de Chomsky. Une vraie perle qui reste incrustée dans la tête comme un tatouage sur le bras.

Avec cette première édition des Split Series, Guerilla Asso a mis le paquet et à tracé un chemin bien balisé où, on le sait, se sont ensuite engouffrés, Justin(e) et Diego Pallavas, Nina’School et Black Sheep etc... pour le bonheur de nos oreilles.

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