Fast Motion + Speedball + Collaps Machines @ L’Odyssée (St-Renan - France) le 14/03/2009

Aaah le bar l’Odyssée de St-Renan dans le Finistère ! Le genre de troquets (surtout dans ce type de patelins résidentiels un peu bourgeois) qui, jusqu’aux premières emmerdes, résisteront à la répression toute française des musiques amplifiées. Aller, jouons pas les paranos, après tout on n’a vu passer que trois fourgons de gendarmes de soir, mais quand on constate que petit à petit le vivier de gens motivés s’épuise au fil des années dans la scène punk rock française, les passionnés comme ceux qui organisent la date de ce soir, et le gérant qui l’accueille, sont d’autant plus à saluer.
Et en plus c’est entrée libre ! Avec un plateau comme celui de ce soir : Speedball + Fast Motion + Collaps Machines, difficile de faire la fine bouche (ben oui c’était le salon de la gastronomie ce week-end à Brest, aka le salon de la biture à l’œil et des croûtes de fromage dans les dents, beauf attitude quand tu nous tiens)…

Arrivée donc à St-Renan, petite bourgade au nord de Brest. La salle a accueilli il y a quelques semaines Nevrotic Explosion + Okploïde + Jeune Seigneur, ce soir le programme est assez alléchant également, notamment avec la venue des nordistes de Fast Motion dont l’EP « Sailing To Nowhere » a pas mal marqué les esprits.

C’est pourtant le groupe le plus local, Speedball (Douarnenez), qui démarre les hostilités avec un set musclé et de grande tenue au niveau technique. Le groupe a vu l’arrivée d’un nouveau chanteur, Plume (ex-Footnailsuckers), il y a quelques mois et a enregistré chez C. Carvin un EP qui promet beaucoup. Pas mal de monde ce soir (une grosse cinquantaine dans l’arrière-salle du bistro) pour voir le quintet nouvelle mouture à l’œuvre, dégoter l’EP Three Seconds - qui malheureusement n’est pas sur le stand de merchandising (pour cause de retard à l’usine), et constater que Speedball a bien franchi un pallier, et pas un petit !
Le passage par la case studio a aussi épuré les compos qui se révèlent très efficaces tout en ne rechignant pas sur la débauche technique. On pense à No Trigger, Break The Silence et compagnie, c’est bien carré et porté par l’excellente voix et la belle présence de Plume, tout t-shirt de Propagandhi dehors... Malheureusement la sono manque un peu de puissance sur la voix lead alors que les grattes sont très mises en avant, ce qui ne manque pas d’avantager le groupe et ses nombreux solos. « Unless Our Hearts Succumb », « Minor Liars », « Fall Down » (« pour tout ceux qui portent un masque ! » (joke)…) : les nouveaux titres, côtoient les plus anciens dans un set d’une trentaine de minutes qui envoie du lard. Le public est cependant resté calme, pas vraiment de mouvement, mais une constante à la fin du set des Douarnenistes : la moue et des « putains c’est en place » à la quasi unanimité…

Malgré tout, l’ambiance ne montera qu’avec l’entrée sur… estrade, des lillois de Fast Motion. L’attraction de la soirée laissera pourtant le public sur sa faim avec un duo de chanteurs amputé de sa partie mélodique. Malgré tous les efforts et la débauche d’énergie d’un Get qui ne compte pas les calories et s’égosille littéralement pour porter les morceaux, Fast Motion sans la complémentarité des voix et les chœurs mélo c’est plus tout à fait la même chose. Greg (guitare/chant) est en effet complètement aphone, en plus de bénéficier d’un son de gratte moyen qui ne fait pas vraiment ressortir la technicité de ses parties. Du coup c’est la section rythmique de grande classe qui sort du lot et, comme souligné dans la chronique de l’EP, Clem et sa basse qui font vraiment une belle impression.
Le groupe sonne donc beaucoup plus hardcore qu’il ne l’est sur CD et ce n’est pas pour déplaire au public qui amorce même quelque circle pits. Un duo de ressortissants espagnols est aussi dans la salle ce soir (par hasard ?). Passablement bourrés, Pablo & Manolo mettent l’ambiance et font bien marrer tout le monde. « Watch It Burn », « Tookie », une reprise puissante de « Shadows Of Defeat » de Good Riddance ("woooooh it’s time to go !") ou encore « A Gun In My Hand », le groupe achève son set sur les rotules mais visiblement content de sa venue en Bretagne (après une date la veille à Rennes avec Sight On Stars et Heroes Die First).

Pause un peu plus longue avant l’entrée sur scène des rennais de Collaps Machines. Les deux ibériques font aussi un arrêt au stand avant de continuer leur joyeux pétage de plomb : Pablo & Manolo font tourner les serviettes, Pablo & Manolo dansent la carioca, Pablo & Manolo font la ronde en gueulant en espagnol etc… Ça détonne en tout cas avec le son des Collaps Machines dont le premier album est d’ores et déjà mis en boîte et dont le line up s’est resserré en quatuor depuis la précédente démo de 2006. Le groupe joue en effet sur le mélange des genres, c’est hardcore y’a pas de doute, mais les influences metal sont de plus en plus présentes (à classer plutôt dans le oldschool virant speed metal par moments que dans le metalcore/modern hxc des années 2000). Allergiques à la double pédale fuyez, d’ailleurs pas mal de gens sont redescendus pour pitancher des bières avant la fermeture à une heure du matin. Le groupe ne ménage en tout cas pas ses efforts et ses colères vis-à-vis de plusieurs sujets de société, ça joue fort et bien malgré un souci de jack avec la basse. Ben, le chanteur, a de plus un gros charisme le reste c’est une question de goûts...

Belle soirée en tout cas, même que l’orga (l’asso Gros Up) est rentrée à peu près dans ses frais ! Preuve qu’avec un peu de jugeote, de motivation et d’attitude positive on peut faire de belles choses dans la scène punk/hardcore française, même en dehors des grandes villes...

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