déc.
20
2012
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Blink-182 >> Dogs Eating Dogs |
Contexte :
« Cet EP est 100x meilleur que "Neighborhoods". », signé Travis Barker. Le batteur tatoué du gros orteil au cuir chevelu trouvait, comme beaucoup de fans de Blink, que l’album du retour tant attendu avait souffert des conditions d’enregistrement imposées par Tom DeLonge, à savoir « chacun chez soi et on s’envoie nos démos ». Un peu comme la fille qui te propose de faire l’amour au téléphone. Pendant la tournée du groupe, Barker demande donc à ses compères que le trio puisse se retrouver pour composer ensemble. Et voilà qu’en 2 mois à peine, "Dogs Eating Dogs" débarque pour se taper l’incruste au pied du sapin.
Chronique :
2 mois pour composer 5 titres, les enregistrer, les produire, les mixer, les faire presser, le sortir sans label, maintenant que Blink est indépendant (lol)... Bien joué les gars. Enfin, on aurait quand même pu attendre une semaine de plus pour que vous preniez le temps de faire un artwork digne de ce nom. Non parce que cette pochette, vraiment... à ce niveau-là on ne parle même pas de croûte, mais d’hémorroïde. Pas trace de la fameuse lettre ornant chaque album du groupe depuis la première démo d’ailleurs. On devrait en être à "K" pourtant.
Allez, on presse « play » vite fait bien fait... et merde, ils se sont gourés dans la commande, ils ont envoyé l’EP d’Angels & Airwaves qui sort également ces jours-ci ! Mais y a Mark Hoppus en guest ? Ah non ok, « When I Was Young » est bien le premier titre de l’EP de Blink-182. Intro avec nappes de clavier en mode prog-rock U2-esque comme les adore l’ami DeLonge, avec toujours, toujours, les mêmes gimmicks utilisés dans AVA. Sans déconner, il en est à au moins 10 chansons avec ces notes. Une fois l’intro passée, ça part à fond les ballons, avec la voix nasillardo-spatiale de Tommy qui, pour le coup, fait des merveilles. Son timbre a changé depuis les débuts du groupe, et pas forcément en bien, mais on tape ici dans la meilleure utilisation qu’il puisse en faire. En studio tout du moins, on verra bien en live... Le refrain, plus lourd avec Barker qui dédouble à la batterie, voit l’intervention de Mark Hoppus pour faire écho à son homologue, l’un répondant « It does’n’t hurt that much » aux « It’s the worst damn day of my life ». Déjà apparaissent quelques certitudes : Blink-182 est bien plus efficace quand les trois musiciens composent ensemble, et pour cet EP, c’est DeLonge qui se retrouve capitaine du navire.
C’est en effet lui qui accapare le chant lead, et impose sa patte dans les arrangements des titres, comme sur « Disaster », morceau le moins intéressant de l’EP aux allures de b-side d’AVA. On retrouve une longue intro planante, et le delay est l’invité d’honneur sur les riffs de guitare. Même recette pour le début de « Pretty Little Girl », chanson calme au refrain plus dynamique et assez efficace, dont l’originalité réside en la participation du rappeur Yelawolf, qui vient de sortir un album baptisé "Psycho White" avec Travis Barker. Un featuring FBI : Fausse Bonne Idée, tellement le passage n’apporte rien au morceau, avec la batterie martiale en rythmique pour tout faire retomber aussi vulgairement que la poitrine d’une MILF.
2 morceaux en-dessous du reste, mais rattrapés par le très bon niveau des autres, dont « Boxing Day », chanson acoustique bien plus proche de « I Miss You » que de « Fuck A Dog ». Et ouais, les Blink ont grandi. Sur la chanson évoquant Noël et l’amour avec un grand A, Hoppus a même le droit de chanter ! Les couplets de DeLonge sont très classes, même si ressemblant énormément à ceux de « All Star » par Smash Mouth. Une petite batterie électronique pour que Travis ne s’ennuie pas, et on tient l’easy listening de la galette. Restons avec Marko au micro pour le titre éponyme, qui lui pour le coup sonne comme du (+44), le groupe monté par Barker et Hoppus le temps d’un album poussif. Le couplet ressemble beaucoup à « Lycanthrope » du groupe au nom d’indicatif téléphonique, mais le pré-refrain clamé par Hoppus le fait mieux que bien, et l’arrivée de Tom sur les refrains vient prouver la complémentarité des 2 chanteurs.
Et voilà tout l’intérêt de "Dogs Eating Dogs" : le retour de la cohésion. "Neighborhoods" portait très bien son nom, tant il montrait les endroits différents dans lesquels résidait la musicalité de chaque membre du groupe. En vivant à nouveau sous le même toit, ils gagnent en puissance et en précision, et ont, espérons-le, tiré certaines leçons de cette expérience pour revenir avec un album du genre massif. Et une vraie pochette.
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