Burning Heads w/ Adolescents

Contexte :

L’histoire entre Burning Heads et The Adolescents aurait pu s’arrêter a plusieurs tournées communes en France ou aux Etats-Unis. C’était déjà pas mal. Seulement les deux groupes s’apprécient beaucoup, au point de réaliser un disque commun en 2009, un magnifique vinyle avec un artwork bourré de références, au skate entre autres...

Chronique :

C’est la face BH qu’on écoute en premier. Elle compte 3 morceaux dont une reprise des Adolescents, tout comme la face Adolescents contient 3 morceaux dont une reprise des Burning (si, si !).

C’est « Nope » qui, après une intro guitare étouffée/larsen, confirme que les Burning Heads sont en ce moment (période 2009/2010) dans une veine plus punk-hardcore que reggae. Le titre dure à peine un peu plus d’une minute trente et fait dans le pilonnage (même si certains moments sont plus posés), ce qui n’est pas pour me déplaire.
« Fake », beaucoup plus mélodique, continue cette face du split. On a ici affaire à un morceau plus calme, avec des effets plus présents sur les guitares, une atmosphère plus planante et intense.
Bien sûr « No Way » conclut logiquement la partie BH. Le groupe orléanais reprend cette chanson depuis des années sur scène et l’avait déjà enregistrée en 1999 pour Escape, juste retour des choses. Une petite pépite bien savoureuse qui envoie comme il faut façon Burning, même si l’origine reste inaccessible, évidemment.

Le temps de retourner le skeud et c’est reparti ! Et là c’est une énorme tatane que nous mettent les vétérans de The Adolescents avec « Serf City USA », une magnifique intro qui débouche sur une guitare impeccable et surtout sur la voix toujours aussi hargneuse de Tony Cadena sur les couplets. Mais ce qui frappe le plus à mon humble avis, c’est la beauté des chœurs sur le refrain, ainsi que le petit solo de guitare qui passe tout seul un peu avant la fin du morceau.
On a même pas le temps de se remettre du choc que « One Nation Under Siege », et son solo de guitare fracassant (quel petit surdoué le jeunot), viennent envoyer la deuxième baffe. La voix de Tony est parfaite tout comme les chœurs, le titre est un tube en puissance. La fin du morceaux avec son mélange refrain/choeurs/solo est juste jouissive.

Mais la surprise du split est incontestablement le dernier morceau. En effet quand The Adolescents reprend « I Was Wrong » des Burning Heads et en change totalement la musique. Le reggae deviens punk, et les aller-retours langoureux se transforment en riffs frénétiques. La chanson prend tout son sens (les paroles sont plutôt tristes), et la voix par moment transpire l’émotion et le dépit. Le rythme s’accélère puis brusquement en trois coups tout est fini. Trois coups comme trois petits points, pour dire que l’histoire n’est pas terminée et qu’une réécoute s’impose !

Ce split est un peu le concentré de ce que l’on peut trouver lors d’un concert de chacun de ces deux groupes : de l’énergie, de la sincérité, de l’émotion, et surtout du bonheur pour les spectateurs. De quoi garder gravé un peu plus longtemps en mémoire cette tournée fabuleuse du fin 2009 dans l’Hexagone...

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