Burning Heads + Uncommonmenfrommars le Le Manège (Lorient)

Quarantième date de la tournée Incredible Rock Machine et retour en Bretagne après deux shows explosifs dans la fournaise du Mondo Bizarro à Rennes quelques jours avant. En cette énième journée maussade où l’on se demande quand est-ce qu’on pourra ressortir les bermudas et autres marcels, le public a répondu moyennement présent à cette invitation pourtant plus qu’alléchante.

On ouvre les hostilités avec les rennais d’Early Riser. On a affaire à un rock grunge époque Bleach de Nirvana, lourd, plombé, répétitif et exécuté de manière un peu trop scolaire. Juste de quoi faire bouger les têtes de ceux qui ont choisi de ne pas prendre immédiatement la direction du bar. Le groupe attirera néanmoins toutes les attentions en fin de set, lorsque le chanteur/guitariste sautera dans la fosse avant de remonter sur scène et de se jeter sur son camarade bassiste.

Après un changement de plateau rapide, Uncommonmenfrommars rentre sur scène de manière pour le moins stylé, juste quelques néons éclairent la scène. Le show commence par "All Or Nothing", titre qui fait également l’ouverture du dernier album en date, Scars Are Reminders. Dès le deuxième morceau, en l’occurrence "Tatoo", Ed va faire un tour dans la fosse et lance véritablement le pogo. Au moins ce soir les danseurs peuvent s’exprimer librement, il y a de la place pour tout le monde. L’enchaînement avec "Pizzaman" extrait de l’EP Welcome To… ravit les fans de la première heure et les kids. L’escapade poppy-punk-mélo en restera à ce stade et l’on peut mesurer le fossé qui sépare les compostions plus matures (si on peut attribuer cet adjectif à UMFM) de Noise Pollution et Scars Are Reminders. C’est d’ailleurs ce dernier qui sera représenté à une majorité écrasante tout au long de la set-list, ne laissant la place qu’à deux extraits du split Incredible Rock Machine, "Everyone’s Against Me" et "X4" qui voit l’arrivée de Pierre et JYB des Burning Heads au chant. Tout au long de la prestation, Unco ne ménage pas ses efforts, occupant pleinement la scène et donnant du même coup un côté catchy plus qu’appréciable à leur compos. Cette prestation s’achèvera par la reprise de "Fight For Your Right" des Beastie Boys, introduite par "Back In Black" d’AC/DC et conclue par "Love In An Elevator" d’Aerosmith.

Place maintenant aux Burning Heads. Contrairement à leurs complices de tournée, les Orléanais concentreront leurs efforts sur les vieux morceaux comme "Who Wants To Know", "Time’s Up", "Step Back", "Pieces Of Cake", "Angry Sometimes", "Super Modern World"… Les plus récentes , "Freedom Tower" et "S. T. F. U." pour le split, et "Show Me The Way You Really Are", "Tomorrow", "Get That Gun Off My Chest" et surtout l’énorme "A Whole Life" issues de Bad Time For Human Kind et deux pauses reggae complètent la set-list. Tout pour passer un bon moment mais la sono en décidera autrement. Plus rien ne sortira de la façade et il faudra retourner quelques retours vers le public pour entendre les voix. Vu ces conditions plutôt "old-school", il y a quelques approximations mais pas de quoi déstabiliser les Burning. Même les perturbations pacifiques, causées par l’apparition du vengeur masqué (super héros qui apparaît à chaque concert de la tournée) sur "S.O.S.", puis celle d’Ed pour une démonstration d’air guitar et de karaoké sur "Swindle" n’y changeront rien. Moins démonstratifs qu’Unco, le groupe assure une prestation plus qu’honorable, avec notamment un JYB en grande forme qui envoie des sauts plus hauts les uns que les autres.

Difficile de sortir un vainqueur de cette soirée et ce n’est certainement pas le but de cette tournée. On remarquera surtout le formidable état d’esprit qui anime les groupes et le (trop) maigre public présent ce soir trouve son compte. Et c’est bien là l’essentiel.