juin
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2010
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Burning Heads + Lost Roadies + guests @ Le Skate Parc Guy Moquet La Garde (Toulon - France) le 29/05/2010 |
Cette soirée du 29 mai s’annonçait particulière. D’abord je fêtais mon retour chez moi après un an en Irlande, ensuite j’apprenais plus tard que ce concert des Lost Roadies serait leur dernier, et enfin qu’il seraient accompagnés pour l’occasion des Burning Heads (bien que j’adore les Burning en live, je ne connais que très très peu leur discographie).
Bref, on était pas dans les conditions optimales pour une review de qualité, mais je me lance. C’est dans la banlieue Toulonnaise, plus précisément à côté du skate parc de La Garde, que les keupons de Riff 2 Break organisent tout ça.
Et croyez-moi, j’ai assisté à de très nombreux concerts de l’asso, celle-ci a bien changé en un an : des tonnes de volontaires, une communication qui a rassemblé du beau monde et en nombre conséquent, un emplacement original, une scène et du matériel plus que professionnel et des tee-shirts bien sympas pour le staff. Tout cela donne l’impression d’une organisation carrée et toujours sympathique. Premier bon point.
Le premier mauvais point c’est le timing. J’arrive sur place à 20h30, soit une demi heure après le début supposé des hostilités, je croise les Burning et les Lost, serre quelques mains, rejoins mes potes, bois ma première bière … et une autre … et une autre. Le temps se fait long et ce n’est finalement qu’un peu avant 21h30 que le concert débute enfin.
No Burst est sur scène. Ce métal, dont le chant est particulièrement inspiré (qui a dit entièrement pompé ?) par Rage Against The Machine ne me fait pas la meilleure des impressions. Cela joue bien mais comparé aux trois autres groupes présents ce soir, ils font un peu figure d’ovni. De plus, si les musicos ne sont pas manchots, le chant TROP « De La Rocha style » a vite tendance à me lasser. Un petit tour en voiture vers le distributeur le plus proche et nous voilà fin prêts pour la suite.
No Time For Fame débarque, je ne les ai pas vus jouer depuis deux ou trois ans. Un guitariste en moins, c’est donc sous la forme d’un trio survitaminé que NTFF enflamme le public. Premier pogos, les 300 personnes présentes et éparpillées sur le site commencent à se rassembler, la communication avec le public est un peu trop rare et le jeu de scène perfectible, mais ils me font une forte impression. Les compos sont bien envoyées, les musiciens s’arrachent et on sent une vraie passion du punk rock chez les « trop pressés pour la célébrité ».
Les Lost Roadies ensuite, prennent leur temps pour envahir la scène. Un nouveau batteur à la clé (jouant dans un tout autre registre avec EON) et un bassiste tout juste adopté (débauché l’année dernière de Bypass ou encore Chewbaska), je ne savais guère à quoi m’attendre mais en 10 concerts des Lost Roadies je n’ai jamais été déçu.
La recette magique du groupe comprend une fois de plus : voix ultra rauque et punk rock très californien élevée au Bad Religion. C’est costaud, envoyé, le nouveau line-up remplit sa part du contrat.
Niveau set list, on retrouve les tubes de leur EP sorti il y a bien 10 ans, selon l’un des jumeaux (en 2008 en réalité) : « Superheroes Down », « Tyler Durden » (dédicacé étrangement à Bourvil), « Put Your Hands Up », mais aussi des titres plus récents comme « Bagdad By Night », « Where Is Your Gun » ou « Lost In Hollywood » et enfin une vieillerie qu’on prend toujours plaisir à entendre : « Not Broken ». Le groupe nous offrira également une reprise des Sales Majestés « Le Dernier Combat ».
Les Roadies ont tout donné, remercient le public, l’asso, tous ceux qui les ont soutenus, les anciens membres, nous préviennent que ceci est leur dernier set sous cette formation et finissent leur contrat en beauté et en puissance. Un quasi sans faute qui fait plaisir pour cet ultime passage.
Après une pause un peu trop longue, les Burgning Heads déboulent enfin et offre un set façon film de tuning. Autrement dit ça à de la gueule et ça va très très très vite. La différence ? Le talent. Leur dernière visite à Toulon m’avait foutu une grosse claque mais cette fois-ci c’est carrément un coup de point dans le bide qu’on m’offre.
Je ne sais pas si les Burning Heads sont vraiment les rois du punk rock français mais encore une fois ils sont irréprochables. Les mecs jouent avec le public, ça envoie des titres expéditifs et bruts, et il faut attendre une dizaine de titres pour voir se pointer la première escapade reggae/dub, véritable tradition des concerts de ces têtes brulées. Comme je vous le disais, je ne connais guère leur discographie, mais j’ai pris mon pied.
Comme tout au long de la soirée, le son en façade est plutôt bon pour du plein air même si cela semble plus compliqué sur scène (petits soucis de retours probablement). Entre une mise en garde contre le FN, et des titres moins engagés, le chanteur nous explique son point de vue sur la vente d’alcool aux mineurs suite aux propos d’une mère rencontrée plus tôt sur le site : « Il me semble que si un gamin veut se bourrer la gueule, il a pas besoin de venir à un concert, il peut le faire partout donc ne lançons pas la pierre à l’organisation, cette dame a peut-être oublié pourquoi les jeunes buvaient, elle a du oublié qu’elle aussi étant jeune elle a été une No Life, retour au punk rock ».
Bref, le concert se termine pour moi quelque peu avant la fin du set car mon chauffeur du soir commence très tôt le lendemain et il est déjà minuit. Une soirée qui a tenu toutes ses promesses, on a pu voir que le punk français avait encore de belles heures devant lui, même dans le Var. Et le meilleur dans tout ça ? Le concert était gratuit !
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