Big D And The Kids Table… la simple prononciation de ce nom doit faire frissonner plus d’un fan de ska... Ce groupe est tout simplement un ovni. Le septet vient de Boston, Massachusetts, existe depuis le milieu des 90’s et passe sa vie à tourner (199 concerts en 2004 par exemple). La discographie aussi est atypique. Très tôt, ils sortent leurs premiers « objets sonores » : une série de split EP, le premier d’entre eux est intitulé Lounge, autoprod dont plus personne n’a de trace.
Ils signent ensuite sur le label Londonien HouseHoldName Records, et enregistrent Look What You’ve Done, un autre split EP avec Five Knuckle, puis en sortent un avec Melt-Banana, sur Fork In Hand. En 1997, nouvelle galette à deux, Shot By Lammi, avec Drexel qui n’est autre que le side project de Dave, le chanteur. Le groupe commence à se faire connaître, notamment grâce à des prestations live hallucinantes. Il sort dans la foulée (1998) un EP Live, épuisé depuis mais qui avait une pochette magnifique (on notera au passage la qualité graphique récurrente de l’art work des albums de Big D).
Arrive en 1999, l’album de la révélation, Good Luck, sur Asian Man Records, (estampillé découvreur de talents). 15 titres, 15 tubes. A l’époque le groupe évolue à 10 sur scène et prend définitivement l’appellation « Punk/Ska from Boston » (à ne pas confondre donc avec « ska-punk from California »). Après d’incessantes tournées, du Warped Tour à l’Europe, Big D enregistre en 2002, The Gipsy Hill LP, sortie sur Stomp Records au Canada, Fork In Hand aux USA (en version nommée EP, 10 titres) et HouseHoldName Records en Angleterre. Le plus « rentre-dedans » de la discographie du groupe. Avec la chanson « What The Hell Are You Going To Do ? », tout un programme, et la tuerie "Checklist". Bref, Big D And The Kids Table commence a à acquérir ses lettres de noblesse, au forceps, un peu partout. Mais comme les gars de Boston ne font rien comme les autres, en 2003, ils décident d’enregistrer un album de… rap : Porch Life (sortie sur Fork in Hand), un album déconcertant, de Hip-Hop / Gansta Rap. On peut évidemment retrouver des affinités quant au chant très phrasé de Big D avec la manière de chanter des rappeurs. A la base de ce projet, une cassette enregistrée en 2000 avec des versions extraterrestres de titres extraits de Shot By Lammi et GoodLuck. Amusant !
En 2004, sortie de How It Goes (sur Springman records aux USA et Moon Ska Europe). Leur meilleur album. Un album sincère, ancré dans la vie, la vraie, avec des titres fantastiques comme « L.A.X. », « President » ou la reprise des Specials « Little Bitch ». Octobre 2005, ils prennent à nouveau à contre pied tout le monde en sortant un Ep 7 titres dub/acoustique, intitulé Salem Girls. Une petite perle de douceur dans ce monde de brutes, avec pourtant un côté Big D reconnaissable entre mille ! C’est à la même période que Chris Bush, le saxo du groupe décide de raccrocher au grand dam des fans. Question line-up le groupe s’est stabilisé avec les années autour de Dave Mc Wane (au chant), Sean P. Rogan (guitare et monsieur internet), Jon Reilly (batterie), Steve Foote (basse) et Paul E.Cuttler et Dan Stoppelman (respectivement trombone et trompette). Concernant le saxo Chris a été remplacé fin 2005 par Ryan O’Connor…
Concernant les personnalités qui composent le groupe, il suffit de les avoir fréquenter, même rapidement, pour savoir combien ces gars-là vivent pour la musique, toute leur vie est orientée par la musique, le peu d’argent qu’ils ont est dépensé pour l’essence, leur appartement et la bouffe. Certains ont même été sans logement pendant près de deux ans, parce qu’ils tournaient bien sûr, mais aussi pour raisons financières. Big D, c’est avant tout une éthique de la musique, ils ont préféré l’indépendance, ils ont choisi d’enregistrer la musique qu’ils aiment, comme ils l’aiment, dans l’ordre qu’ils ont choisi. Mais cela à un prix qu’ils sont prêts à payer. Pour toutes ces raisons, ce groupe mérite le respect.
Mais pour en revenir à l’aspect purement biographique, les Big D refont parler d’eux en 2007 après deux ans de tournées intensives, comme toujours, notamment sur le Summer of Ska Tour, le Ska Is Dead Tour, et sur une tournée US avec la grosse machine Anti-Flag. En 2007 sortent donc coup sur coup un split avec les chinois de Brain Failure (sur Bad News Records) puis le 4ème véritable album du groupe : Strictly Rude (sur Side One Dummy), album encore une fois déconcertant mêlant toutes les influences du groupe. Big D poursuit même en 2008 dans le registre ’déstabilisation de fans’ avec un album de remixes, intitulé Stritly Mixed And Mashed et paru sur Fork In Hand, la propre structure du groupe.
2009 voit la sortie du cinquième album studio de bostoniens. Fluent In Stroll pousse encore plus loin l’évolution stylistique du combo. Pourtant au milieu des sessions d’enregistrement, la belle unité est mise à mal par le départ précipité du batteur Jon Reilly. Sur le Warped Tour qui suit, c’est Derek Davis qui assure le poste de batteur puis intègre officiellement le line up.
Big D retourne en Europe début 2010 histoire de partager à nouveau la scène avec les Californiens de Reel Big Fish et avec leurs potes british de Sonic Boom Six qu’ils invitent à la fin de l’année sur une tournée US. Sean P. Rogan (guitare, clavier), quitte le groupe et n’apparaîtra qu’en musicien additionel sur le nouvel album, "For The Damned, The Dumb and the Delirious" qui sera enregistré en plusieurs sessions dans différents studios. Le sixième opus du combo sort en juillet 2011 sur Side One Dummy, avant un retour sur le devant de la scène du Vans Warped Tour durant l’été.
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