Foolish

Foolish >> Back On Track

Contexte :

Ca fait plaisir de voir qu’un groupe qu’on avait découvert avec un EP perfectible, quelque temps auparavant, a bossé et a sérieusement progressé. Du côté des Auvergnats de Foolish, il suffit de jeter une oreille à Back On Track, premier album édité par une foultitude de labels indés, pour se rendre compte du chemin parcouru…

Chronique :

Et les gars de lorgner encore et toujours du côté de Leftöver Crack, de Union Jack, de P.O. Box ou de Black Sheep. C’est d’ailleurs à ce dernier groupe du plat pays que l’on pense souvent à l’écoute de ce Back On Track sévèrement burné. Car le gang de chez Giscard n’y va pas avec le dos de la cuillère et fait dans la vitesse et les riffs qui poutrent. Y’a qu’à voir (ou plutôt entendre) un bon « My Boss Is Great » ou un « Loneliness » pour se nettoyer les esgourdes : ça tape, ça frappe, ça cogne encore et encore et on a beau tendre l’oreille, on n’entend pas la moindre voix de crooner.
Le gars Alexi beugle comme un dératé avec ses potes qui évidemment le soutiennent, et sur « Routine » ils sont même accompagnés dans leurs psaumes diaboliques par Till de Guérilla Poubelle… Hé ouais, GxP, Black Sheep et Foolish : c’est la même bande de joyeux drilles… Le titre est bien carré, il file droit comme un Claude Guéant au défilé du 14 juillet, et il invite à la joyeuse bousculade comme si Clara Morgane avait décidé de jeter son string dans le gymnase bondé de la prison de Fleury Mérogis.

Mais c’est aussi peut-être l’un des points faibles du disque, cette tendance à tout le temps jouer à fond, sur le même tempo, avec (à peu près) les mêmes orchestrations et des riffs assez similaires. Mais Foolish et un groupe finalement assez récent et ce relatif manque de personnalité, cette absence de style « bien à lui », va forcément se corriger avec le temps. Union Jack a bourlingué avant d’avoir un son reconnaissable entre mille et ce qui est sûr, c’est que Foolish s’est définitivement mis sur les bons rails.

Et pour éviter la lassitude, le combo a pensé à renforcer la trompette et à poser des skanks quand il faut, là où il faut. Cela donne des plans punk-ska efficaces à l’instar d’un « Out Of Memories », d’un « Nightmare Comes True » ou d’un « Simple Life » avec sa ligne de basse qui claque bien comme on aime à la Matt Freeman.

Côté production, Foolish a, là-aussi, bien progressé et même si Bill Stevenson aurait probablement fait mieux qu’Alex Ayrault, ce dernier n’a pas démérité, loin de là, et donne au quatuor un son pro, avec un mixage à la hauteur, une basse bien présente mais pas trop, des voix bien en avant mais pas trop, et une batterie qui cogne bien mais pas trop. Et je le disais, une trompette qui réussit de mieux en mieux à s’imposer au sein de ce joyeux foutoir. Encore un peu de boulot et Loren pourra (presque) se la jouer comme El Hefe époque So Long and Thanks for All The Shoes. C’est tout le mal que je lui souhaite.

Un premier album solide pour un groupe français qui garde une marge de progression certaine et qu’il va falloir suivre de près durant les années qui viennent.

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