BigWig -
Unmerry Melodies
Date de publication : 4 octobre 2007 par Punkachu
Contexte :
Deux ans après sa formation par Tom Petta, chanteur/guitariste, et Dan Rominski, batteur, les quatre membres de Bigwig (avec Josh Farrell à
la guitare et John Castaldo à la basse ça fait bien quatre !) sortent
Unmerry Melodies. C’est sur Fearless Records que le combo, originaire du
New Jersey, sort cette galette après deux EP’s sortis sur Fueled By Ramen et de nombreux changements de line-up. Cet album, à la jaquette parodiant les Tiny Toons de la Warner, permettra à nos quatre lurons énervés de tourner avec Pennywise notamment … et accessoirement de devenir un de mes groupes préférés ! ;-)
Chronique :
"Bigwig !! ... Yes you know me ?"... Alors là les gars et les filles attention ! voilà du grand, du beau, du lourd ! Plusieurs années après la sortie de cette galette force est de constater qu’il n’y a rien à jeter de cette brochette punk-rock mélo et skatepunk et c’est assez rare pour être signalé. Dans un genre qui manque souvent d’originalité et de variété sur l’ensemble d’un album, Unmerry Melodies maintient la pression jusqu’à la fin, on a jamais envie de zapper, ça ne tombe jamais dans le déjà entendu (ils ne sont pas californiens c’est peut-être pas un hasard !), c’est rempli de fraîcheur, d’énergie, de diversité, d’humour (les paroles, les intermèdes débiles entre les tunes, la « piste » cachée), de personnalité, de mélodies plus renversantes les unes que les autres. Le genre d’album qui, avec une demi-heure, parait toujours trop court et
qu’on remet 2, 3, 4 fois de suite en trippant un peu plus à chaque fois !
A part Strung Out, Satanic Surfers et les canadiens deBelvedere, aucun autre groupe n’est parvenu à me faire ressentir autant ça : une
créativité énorme et le mix parfait (« Stops », un bijou !) entre le speed
du skatecore et la mélodie refusant la trop fréquente facilité du punk mélo (à part "The Girl In A Green Jacket" mais justement c’est le délire, cet album a en plus une énorme part d’humour super agréable !).
Pour le coté agressif : la vitesse supersonique portée par la double pédale et la caisse claire surtendue et omniprésente de Dan (un vrai TGV !), la voix de Tom, hyper charismatique, oscillant du mélowww ("Best Of Me", "My So-Called Friend") à un chant plus arraché en passant par des cris incisifs (ça plaira peut-être pas à tout le monde), sans oublier certains riffs, breaks qui sont carrément à tomber parterre ("Best Of Me"). Un album à plusieurs couleurs, tantôt plus pop ("Bad Timing", "Dylan’s Song"), tantôt joyeux ("Your In Sample"), tantôt rageur, toujours énergique, entraînant,
avec une touche d’humour et accessible sans être simpliste.
Le coté mélodique est bien sûr prépondérant sur ce premier album avec des chœurs mélodiques vraiment très impressionnants ("Old Lady", "Pro-Life Taker"), des solos de gratte énormes ("Stops"), incessants, très
skate ("Best Of Me", "Drunken Knight", "The Girl In A Green Jacket", "Bad
Timing"…) toujours bien sentis et super agréables, des
pauses et des changements ("Cheers") opérés dans les morceaux et propices à des redémarrages tout bonnement jouissifs ("Carnivore") ! Du pur skate punk survitaminé aux rythmiques galopantes ("Drunken Knight") qui sait se diversifier, tantôt ne pas se prendre la tête (les textes sont souvent très marrants "Old Lady", "Carnivore") et tantôt aborder des sujets
sérieux comme l’avortement, le pouvoir blanc...
La prod’ n’est pas exceptionnelle sur ce premier album, le son est un peu bas, les claquements de la caisse claire en énerveront certains (moi j’adore), mais en dehors de la qualité énorme des tunes, les facéties, la relative immaturité affichée en général dans les textes rendent le tout très frais, motivant et surtout défoulant ("Carnivore") pour tout fan de mélo hyper speedé, avec des petites pointes plus à l’arrache : la voix qui part en crié, des passages bien agressifs parfois ("Pro-Life Taker", "Stops")…
Un des tous meilleurs premier album en général et un des tous meilleurs groupes deskatepunk, oubliez Millencolin, NoFX et les groupes copier-coller, le mélo de Bigwig a su conserver ce grain de ‘punk spirit’ qui fait sonner le tout moins propre et formaté tout en surpassant la technicité et la créativité des groupes les plus populaires ! Pas assez reconnu car trop rapide et pas assez mélo ou pas assez hardcore et engagé, Bigwig et son Unmerry Melodies mérite pourtant vraiment le détour. Un énorme album dont le potentiel sera mis au service d’un
changement de style moins créatif et drôle mais plus mature et rentre-dedans, résolument skatecore, sur Stay Asleep et surtout sur le monument An Invitation To Tragedy. Un groupe à découvrir si ce n’est déjà fait !
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