Interview avec BigWig

Salut Keith, avant tout merci de ta disponibilité et merci de nous accorder cette belle opportunité d’interviewer un groupe comme Bigwig !

• C’est moi qui te remercie

Alors, vous avez sorti votre nouvel album en févirer dernier, un disque qu’on a attendu pendant un bail. Quels ont été les retours de la presse ou des fans ... ?

• Je sais bien qu’on doit te répondre ça souvent mais jusqu’ici les critiques ont été plutôt positives. Oh bien sûr on ne peut jamais contenter tout le monde mais on est très satisfait de la façon dont le disque est sorti. Sur scène on a été très soutenu par les fans ce qui est toujours bon signe. On a tourné pendant un mois là avec Death By Stereo et The Flatliners, et joué quelques concerts les week-end avec des bons groupes locaux...

Tu peux nous donner quelques nouvelles de la fameuse reprise de Shakira (“Objection”) qu’on a pu entendre un court moment sur votre page Purevolume, il ya quelques temps ? Qui est le fan de Shakira dans le groupe ? Des noms, des noms !

• Ahah ouais la chanson de Shakira à vrai dire c’était un délire fait comme ça sur le moment. On était au studio pour la première fois juste histoire de tester l’atmosphère des lieux et Tom (ndt : Tom Petta chanteur, guitariste, song-writer et fondateur du groupe) avait lancé l’idée quelques temps avant donc on s’est dit “aller voyons ce qu’on peut faire de correct avec cette foutue chanson !”. Comme Dan, le gars qui a enregistré l’album, avait le CD chez lui, j’ai commencé à jouer la batterie par-dessus le CD et le reste a suivi. On a foutu ça sur notre page Purevolume et étonnament on a eu vachement de bons retours !...

Comme quoi ! Mais bon pendant que vous rigoliez les mecs nous on a attendu le nouvel album pendant 4 longues années ! Tu peux nous parler un peu de ce qui s’est passé dans le groupe entre les deux derniers disques (2001 à 2006) ? Les changements de line up, le décès du grand-père de Tom etc...

• Ben tu me croiras peut-être pas mais Tom et moi avons commencé à bosser sur le disque vers janvier 2004 après être revenus de la tournée avec No Use For A Name en Europe. Notre pote Brent qui était alors à la basse a décidé de partir pour se concentrer sur d’autres projets personnels. On a rencontré Zach et Jeff peu après ça et on a recommencé à jouer au grand complet et à composer à nouveau. Tout le monde a mis son grain de sel dans cet album, Jeff a même écrit deux des chansons de l’album “Reclamation”. Je pense que le groupe est plus heureux que jamais avec ce line up c’est d’ailleurs celui qui a le plus duré dans l’histoire chaotique du groupe...

Etes-vous toujours en contact avec Jeremy Hernandez et Maxime Béchard qui ont quitté Bigwig après “Invitation To Tragedy” ? Vous vous tenez au courant de ce qu’ils font désormais dans Nearmiss ?

• Euh ça te va si je te dis juste “non” et ... euh... “non”. Tu m’as compris ?

Euh oui ok, héhé ... et toi Keith tu as intégré Bigwig fin 2002 pendant la tournée Invitation To Tragedy”, quand Matt Gray s’est soudainement barré. Tu peux nous parlé un peu de ces circonstances ?

• J’étais très ami et je connaissais chaque membre du groupe depuis longtemps. Quand il s’est avéré que le groupe ne pouvait plus continuer avec Matt comme batteur, Tom m’a appelé. Je le connais personnellement depuis plus de 12 ans, on s’était rencontré quand on jouait dans différents groupe vers 1994 ou quelque chose comme ça... On s’était toujours dit depuis qu’il faudrait se rencontrer plus sérieusement pour faire un peu de bruit ensemble. Et donc quand est venu le temps pour Bigwig de continuer sans Matt Gray, il m’a fait appel... c’est un peu comme dans “Sink Or Swim” ahah... : “YOU MAKE THE CALL !”... (ndt : cf. l’album "Invitation To Tragedy”)

Au niveau des paroles il semble que “Reclamation” soit encore plus imprégné de considérations sociales, voire politiques, que les précédents album de Bigwig. Comment tu expliques ça ? Est-ce que l’apport de nouvelles personnes dans le groupe a joué là-dessus ?

• Je pense que c’est simplement l’approche de cet album qui a été différente de tout ce que Bigwig avait fait avant. On était tous un peu fatigués de la façon dont les choses se passaient dans le fonctionnement interne du groupe. Pas vraiment par rapport aux personnes en elles-mêmes mais plutôt dans notre rapport à ce que t’impose le fait de faire partie d’une industrie, même si tout est relatif pour un groupe de punk rock... On a composé le gros de l’album dans une espèce de grange pommée dans le New-Jersey en plein été, les sensations étaient bonnes, on se soutenaient tous et on avait qu’une chose en tête : surpasser tout ce qu’on avait pu faire jusque-là, pas seulement du rapide et puissant comme à l’habitude, mais aussi quelque chose de mature musicalement. Pour ce qui est de la politique, on n’essaie jamais d’écrire d’un point de vue spécifiquement politique. On écrit sur ce qui nous affecte, sur ce qui nous fait nous bouger et ce sur quoi nos points de vue nous semblent être les bons. Mais il s’agit avant tout d’y prendre du plaisir et quoi qu’on ait pu écrire précédemment c’est sans importance.

Peux-tu nous parler de vos choix à propos du design du livret de “Reclamation” ? Je le trouve très ‘parlant’ !

• L’artwork et le livret sont construits autour des photographies d’Autumn Spadaro, une photographe de chez nous avec qui on est amis. Les images elles-mêmes représentent bien l’état d’esprit del’album à mon avis. Une noirceur, une profonde et destructrice vision du monde, une vibration qui transparaît de ses photos et qui colle parfaitement à ce qu’on a essayé de retranscrire via la musique. C’est cool que tu aies apprécié ce travail.

Oui et dans la musique aussi ça sonne encore un peu plus hardcore que par le passé. Elle est loin l’époque de “The Girl In The Green Jacket” hein ?

• Oh tu sais Tom a écrit cette chanson quand il avait 16 ou 17 ans et pas mal de choses se sont passées depuis... de nombreux points de vue. Mais de toute façon sans rien renier nous ne voulons pas spécialement être catalogués donc on écrit ce qui nous ressemble sur le moment... Ces derniers temps c’était un peu plus brut et violent peut-être.

Et justement malgré les nombreux changements de line up, Bigwig n’a jamais perdu son identité, il y a selon moi une évolution très cohérente dans la carrière du groupe. Tu penses que c’est dû au talent de song-writer de Tom ? Quel est son rôle dans le groupe : une sorte de tête pensante ou est-il complètement ouvert d’esprit, malgré le fait qu’il soit le dernier du Bigwig d’origine ?

• Oui je pense que Tom est un excellent song-writer, il est l’essence du groupe. C’est lui le liant dans la musique du groupe, celui qui amène la cohérence et celui pour qui rien n’est jamais assez bien, ce qui nous fait avancer. J’adore le voir devenir dingue quand on compose et qu’on merde tous les trois mesures sur un nouveau morceau, son cerveau va plus vite que la moyenne, il est fou j’te jure, mais dans le bon sens hein !

Quelles sont vos relation avec Fearless Records, quels sont leur engagements vis à vis de vous ? (Bigwig en était parti après le premier album avant de re-signer en 2000) Tu pourrais clarifier un peu où vous en êtes avec eux ?

• Ben en fait on a terminé notre contrat avec Fearless. On a toujours fait ce qui était le mieux pour le groupe, les labels et tout le reste... Dans l’idéal on adorerait tout sortir par nous-mêmes être totalement auto-suffisants mais bon... enfin on verra ce qui arrivera dans l’avenir.

Vous êtes depuis peu distribué au Japon via Big Mouth Records. Comment tu trouves le rock à la japonaise ?

• Ben à vrai dire on y a jamais mis les pieds ! Ça sera une grande première pour nous cet automne, on reçoit beaucoup de mails du Japon et c’est vraiment une belle opportunité de bosser avec Big Mouth là-bas. L’album y sort le 21 juin d’ailleurs, c’est très excitant pour nous !

Des groupes comme Strike Anywhere ou No Trigger qui ont un style proche de Bigwig, sont signés aussi sur Big Mouth pour leur distribution japonaise. Vous vous sentez proches de ces groupes humainement, amis peut-être ?

• Ouais on est potes avec les gars de No Trigger, mais on a pas rencontré vraiment d’autres groupes de ce label mis à part nos amis de Punchline un super bon groupe sur Fueled By Ramen et Big Mouth aussi pour le Japon.

Le groupe a plus de dix ans maintenant, tu penses que Bigwig a atteint la ‘maturité’ et la stabilité ? Ou alors est-ce qu’il y a vraiment une malédiction...

• Je pense que la période actuelle est la meilleurs que le groupe ait connue et ouais je ne saurais pas dire si c’est ça la stabilité mais ça y ressemble...

Tant mieux ! Tiens, tu pourrais briser un secret et nous en dire un peu plus sur le surnom de votre gratteux Jeff que vous appelez ‘Colonel Moutarde’ un peu partout ?

• Ahah en fait c’est sorti de mon drôle de cerveau un jour où je postais des news sur notre site... C’est pas vraiment un surnom mais disons que ça vient d’une paire de vieilles pompes jaune moutarde qu’il adore... Mais le plus drôle c’est que lors d’une de nos dernières tournées, un des sponsors nous a offert des chaussures, dont une paire de cette magnifique couleur, comme par hasard ! C’est donc juste un genre de private joke quoi... Nan en fait pour être sérieux je pense que notre guitariste c’est un peu comme Picasso et sa période bleue, là lui il est dans sa période jaune moutarde quoi... lol

Ah ah ok, bon assez avec les questions ! Juste un dernier mot : peut-on s’attendre à une tournée de Bigwig en Europe bientôt, en France peut-être ?

• On va faire de notre mieux pour essayer de tourner en Europe avant la fin de l’année et en France en particulier car certains de nos meilleurs souvenirs de la tournée avec No Use For A Name c’est sûrement les dates de Paris et Toulouse (je l’écris bien ?)... Désolé de vous faire attendre les kids, on arrive !

Ok Keith merci d’avoir pris un peu de ton temps pour me répondre, continuez comme ça les mecs, Bigwig ça tue !

• Merci à toi !

Punkachu !