Rise Against - The Sufferer & The Witness

Date de publication : 2 novembre 2007 par Punkachu

Contexte :

Deux ans après le contesté Siren Song Of The Counter Culture, Rise Against revient dans de bien meilleures dispositions. Après un 1er album pour la major Dreamworks, disque au contenu mitigé, synonyme de trahison pour les fans du groupe époque Fat Wreck, le groupe se devait de rehausser le niveau. D’autant plus que la réédition de The Unravelling (en 2005 sur Fat), était venue rappeler à tous ce dont la bande avait été capable à une époque.

Chronique :

On les en savait capables, ils l’ont fait ! Pas la peine de faire durer le suspense : Rise Against nous livre là un album du niveau de Revolutions Per Minute, l’opus qui avait consacré le succès du groupe. Avec un guitariste, Chris Chase, qui enchaîne ici un deuxième disque d’affilée, chose qui ne s’était jamais produite dans la carrière du groupe ; la bande de Tim Mcllrath atteint à nouveau un degré de cohérence qui fait plaisir aux oreilles : fini les approximations stylistiques, les caprices surproduits et les demies mesures.

The Sufferer & The Witness porte de plus bien son nom. Album exutoire et salvateur, qui prend chacun de nous aux tripes par les thèmes qu’il aborde, qui choisit le témoignage plutôt que l’attaque frontale contre tout ce que ce monde malade a de nauséabond. A mesure que le compteur symbolique de coût de la guerre en Irak continue de défiler sur le site internet du groupe, Rise Against met ses désillusions en mots et en images. Le clip bouleversant de « Ready To Fall » illustre ainsi de très belle manière ce titre fondateur qui porte tout un album à la démarche remarquable, même simoins virulente qu’auparavant.

Un style moins rapide certes, mais plus assumé, qui allie mieux que jamais mélancolie, émotion et agressivité, une recette où le groupe excelle. Des morceaux lents comme « Roadside », ou aux parties parlées sur « The Approaching Curve », ne souffrent d’aucune critique, loin de la sempiternelle ballade de fin d’album, ces morceaux apaisés ajoutent paradoxalement de l’intensité à l’ensemble. L’agencement des tons et des tempos (« Chamber The Cartridge » / « Injection ») est parfait, le fondu-enchaîné entre « Diaspora » / « Drones » emporte tout sur son passage à coups de riffs originaux. Les morceaux rapides et les mid tempos cohabitent avec bonheur, laissant souvent la place à des refrains poignants.

Les stars du groupe restent évidemment Tim et ses cordes vocales : une des plus belles voix et peut-être le meilleur compromis mélodie/chant éraillé du punk rock moderne, il a rarement été aussi inspiré : de quoi dégoûter ses concurrents qui s’échinent à alterner chant mélo et hurlé sans inventivité. De l’émotion à la pelle, un featuring réussi d’Emily Schambra (des chicagoan de Holy Roman Empire), des tubes à ne plus savoir lequel retenir, des hymnes punk rock qu’on espérait plus (« Bricks » dont le riff sur le pont est pour le moins ( !) un hommage à « Punk Rock Song » de Bad Religion). Bref, même si la fin de l’album est moins transcendante, Rise Against est de retour et, major ou pas, démontre qu’on a eu tort de douter de ce merveilleux groupe…



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BIOGRAPHIE DU GROUPE


Rise Against


Note : 16,5 / 20

Année : 2006

Durée : 46 minutes

Label : Geffen Records

Du Son : SOUND

Tracklist :

01. Chamber the cartridge
02. Injection
03. Ready to fall
04. Bricks
05. Under the knife
06. Prayer of the refugee
07. Drones
08. The approaching curve
09. Worth dying for
10. Behind closed doors
11. Roadside
12. The good left undone
13. Survive
Bonus Track : Men's No Good