New Mexican Disaster Squad - Don’t Believe

Contexte :

Il y a des groupes comme ça, qui d’emblée provoquent la sympathie chez l’amateur de musique punk. Moderne et à la fois résolument fidèle à ses influences, pas de course à la gloire ou à la star-fuckeuse, du talent et un brin de chance, tout cela aura amené les New Mexican Disaster Squad jusque dans le giron de Jade Tree Records (après un passage notamment chez A-F). Le label, parmi les références en matière de punk hardcore, ne s’y est pas trompé : ce groupe a pas mal vivoté, roulé sa bosse à droite et à gauche, sorti quelques disques de-ci, de-là (dont deux albums), et était enfin mûr en 2006 pour connaître le succès avec Don’t Believe.

Chronique :

Pas le temps de dire ouf ! A l’ancienne : 14 bombes en 28 minutes, la moyenne est vite faite, c’est de l’expéditif (« Tightrope ») ! Black Flag fait la classe à ses bruyants et brillants élèves, entre le récent exposé du dissipé Western Addiction et les premières copies du talentueux Strike Anywhere, le redoublant New Mexican Disaster Squad se situe désormais dans la moyenne haute, de très belle capacités à démontrer (« The Piggy Bank’s Gone, Nick ! »). C’est les grands-parents, Minor Threat et Bad Brains, qui vont être contents, un beau bulletin pour ce troisième album !

Petit quatuor floridien est devenu grand groupe du punk-hardcore américain, NMDS est clairement un groupe de son temps, emmené par la ‘throat’ de Sam Johnson et pratiquant une musique nerveuse et tonitruante, qui ne prolonge jamais trop les débats (« Get The Bullet Out »). Un style tantôt propice au gang vocals (« Coughing Up Blood »), tantôt imparable sur des brûlots dépassant à peine la minute trente ; mais qui parvient également à ne pas tout faire dans le même ton (influence de la scène made in Floride oblige !).

Avec talent, les morceaux ‘three chords tout à fond’ ne sont pas systématiques et quelques ambiances plus sombres et intenses ont aussi leur place (« Bullshit Detector »). A l’image des textes d’ailleurs : virulents (« I Don’t Believe ») ou plus métaphoriques (« I’m Infected ») selon l’humeur. Certains verront-là un manque de consistance ou d’efficacité, mais quand on veut frapper fort et bien, mieux vaut parfois privilégier le crochet au direct… Même si, certes, quelques baisses de régime sont dommageables comme « The Killing Machine » par exemple. L’auditeur, voyant s’afficher les durées moyennes des pistes (environ 2 minutes donc) aura simplement à raviser son premier a priori : New Mexican Disaster Squad ne s’appréhende pas seulement comme un groupe aux morceaux vite expédiés, vite défoulés, juste histoire de décharger un peu de sa colère contre le système sur une demi-heure…

Un disque pas si simple à cerner, tout comme le patte graphique de leur peintre de batteur, Richard Minino. Entre d’un côté Only Crime et d’un autre les plus directement efficaces No Trigger (voix très proche de celle de Tom Rheault), NMDS se forge une identité propre bien que clairement calée dans la mouvance des groupes punk hardcore new-school. Masterisé par Alan Douches au West West Studio, signé sur Jade Tree sur les recommandations de Thomas Barnett, après un passage chez les gars d’Anti-Flag : ça fait une sacrée carte de visite. Et même si plusieurs écoutes et lectures des textes seront sans doute nécessaires pour appréhender l’univers de ce quatuor, on aurait bien tort de le cataloguer trop vite avec suiveurs de seconde zone.
Ah !... et j’oubliais : à voir/vivre sur scène !