Concrete Jungle Records Tour (Rejected Youth, Riot Brigade, Obtrusive...) @ Rockhal (Esch-Sur Alzette, Luxembourg)

Publié le 12 mai 2010 par Anarchibald

Concrete Jungle Records a 5 ans, et pour fêter l’événement le label a mis sur les routes 5 de ses meilleurs groupes (plus un petit invité) pour une tournée anniversaire : 4 dates en Allemagne, une en Autriche et une… au Luxembourg. Direction donc le grand duché et plus particulièrement Esch-Sur-Alzette et sa Rockhal. L’ouverture des portes est prévue vers 18h. Bossant sur Epinal, je sais d’avance que je ne pourrai pas tenir l’horaire. Cela dit les choses s’annoncent tout de même plutôt bien : le temps dégueulasse régnant sur les Vosges tend à se disperser plus on monte au Nord et malgré quelques bouchons ici et là, c’est dans le sens inverse que le trafic peine vraiment.

Voilà deux ans, pour le concert de NOFX, que je n’étais pas venu dans le coin. Et je dois dire que c’est toujours autant le chantier. Les travaux cernent la zone, pourtant je ne reconnais presque pas la salle tant les immeubles ont poussé autour. Il est 19h30 environ lorsque je débarque dans la salle et les suédois de Ticking Bombs sont en train de faire leurs balances, je n’aurais donc loupé au final que Baretta Love ce soir. Les zicos commencent leur show devant une salle plus que vide, ce qui ne les empêchent pas de livrer sans retenue leur street-punk-à-chemise-à-carreaux et le moins qu’on puisse dire c’est que ça balance bien ! Ce faisant, au bout de quelques minutes, les spectateurs jusque là massés à l’extérieur, commencent à arriver. Cela reste tout de même très timide : seuls les skins semblent avoir regagné l’intérieur. De toute manière même une arrivée massive de tous les gens présents ce soir aurait difficilement suffi à combler les 1200 places de la « petite » salle du Rockhal (par ailleurs pas forcement le premier endroit auquel on penserait pour un concert du genre, mais bon après tout on ne va pas se plaindre).

C’est Obtrusive qui prend la suite et entame son set avec « Their System Fall ». La salle n’est pas plus remplie que pour Ticking Bombs. Cela dit les punks ont désormais remplacé les skins. La situation ne va cependant pas durer puisque le street-punk agressif et propice au sing along du groupe fait rapidement mouche avec des titres comme « Revolution Inside ». Ainsi, très vite le public s’amasse derrière les barrières et un semblant de pogo se déclenche. Malheureusement pas de « Banner Of Hope » pour clore le set qui aura cependant fait l’unanimité et donné envie de rejeter vite fait une autre oreille sur leur galette.

Sur scène s’active désormais une silhouette familière puisque c’est Mark Unseen qui, après avoir fait plusieurs aller-retours ce soir en tant que spectateur, s’apprête à donner de la voix. Malheureusement pas avec nos street-punkers favori puisque, si le prochain groupe est bien originaire de Boston, ce n’est pas The Unseen mais Ashers qui va entamer son set. Une sorte d’ersatz de The Unseen ? Pas tout à fait, car si le groupe ne prend pas non plus une direction musicale opposée, il officie dans un punk plus sombre. Au bout de quelques titres les zicos essayeront de se faire payer des coups par le public (ce qui finira d’ailleurs par arriver) en promettant quelques produits du merch… d’Obtrusive. « Ils sont au courant », négocient-ils sourire aux lèvres.
Obtrusive puisqu’il en est question se verra dédicacer le prochain morceau qui n’est d’autre que… « Live In Fear » ! Je ne sais pas si cela joue en faveur du groupe d’interpréter des titres de son imposant grand frère mais en tout cas ça fait bien plaisir ! « C’était du Unseen, maintenant Ashers reprend » nous précise-t-on histoire de bien remettre les pendules à l’heure pour ceux qui auraient espérer d’autres excursions discographiques. On poursuit et on finit donc l’aventure entre l’EP Cold Dark Place et leur nouvel album.

Avant-dernier groupe de la soirée déjà et c’est au tour de Riot Brigade. Ayant écouté sans plus d’attention que ça leur album Break Addiction, je ne peux pas dire que je connais vraiment ce groupe. Et ce n’est pas ce soir que les choses risquent de s’arranger puisque c’est l’heure du petit coup de barre. Ainsi je laisse filer le punk plus hardcore (ils reprendront d’ailleurs « Filler » de Minor Threat) que street des allemands. Petit échange de poste entre le bassiste et le chanteur pour une paire de titres, retour à la normale pour quelques autres et voilà la fin du set. Et là une bonne surprise pour me remettre d’aplomb avec une autre reprise, d’Anti-Flag celle-ci, avec « Die For The Government », histoire de finir en beauté avec quelques poings levés et des gorges déployées.

Ultime changement, peut-être plus rapide que ce à quoi les gens s’attendaient, en tout cas c’est devant une salle quasi-vide que Rejected Youth balance « Freedom Is The Goal ». A celle-ci vient très vite s’ajouter « Out Of Control » ainsi que « Hunger For The Whole ». Les spectateurs commencent à arriver, mais au compte-gouttes : tant pis pour eux, ils ne savent pas ce qu’ils manquent ! Leur dernier album Public Disorder est largement représenté ce soir avec des titres comme « Refuse / Resist », « This H Stand For Hate » ou encore « Sympathie For The Underdog ». Le reste de la discographie n’est pas oublié avec « No Police State Coalition » et ses « Fuck Police ! » toujours pratiques pour faire participer le public, ou bien « Destination Desert Island » issu de l’album Angry Kids dont la réédition est d’ailleurs sortie il y a peu.
Pas trop de temps morts ce soir, et les titres continuent de s’enchainer pour nous emmener vite fait sur la dernière chanson. Ce sera « Black Army », ce qui tombe plutôt bien ; Mark étant dans les parages, le petit featuring ne va pas louper. Et il ne sera d’ailleurs pas le seul à donner de la voix puisque une bonne flopée des membres des autres groupes de la tournée viendront se joindre à Rejected Youth sur le refrain histoire de donner encore plus d’impact au titre. Un punk ne voulant pas être en reste tente alors de se joindre à la fête avant d’être intercepté par las vigiles, il pourra cependant, grâce à l’intervention du guitariste, rejoindre la scène après coup.

Le morceau fini, tout le monde se disperse rapidement. Reste à savoir si le public, dont l’effectif n’est pas vraiment propice à faire trembler les murs, parviendra à faire assez de bruit pour faire revenir les 4 allemands. Au final on ne le saura qu’à moitié puisque, à peine les gueulantes se mettent-elles en route, que le groupe est déjà de retour. Il faut croire qu’il est surement pressé par l’horaire, une thèse étayée par le fait qu’un des 4 titres prévus sur la setlist pour le rappel soit passé à la trappe. On commencera avec « Champagne For The Poor », titre provenant de l’EP Black Army, suivi de « Himno Trinchera » et enfin bien sur la grande « Antifascista », l’ultime occasion de pouvoir donner de la voix ce soir. De nouveau, deux punks tentent leur chance du côté de la scène, de nouveau la sécu s’en mêle et de nouveau le guitariste règle le problème. Une occasion pareille ça ne se manque pas, du coup je grimpe à mon tour pour donner de la voix sur les « Alerta ! Alerta ! Alerta ! Antifascista ! ».

L’apothéose passée, il faut songer à quitter les lieux pour rentrer au pays, sans bien sûr oublier le passage obligé par la station service. Une très bonne soirée animée par des groupes en grande forme (mention spéciale à Obstrusive et Rejected Youth), qui se termine encore une fois sous la pluie battante. Du coup, les oreilles cotonneuses et les yeux fatigués, on ne sait plus trop si les lumières explosant à l’horizon sont les échos de l’orage ou simplement ceux des radars automatiques…


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