Street Dogs + The Headliners @ Rennes (Mondo Bizzarro)

Publié le 13 avril 2010 par Ste

Après les avoir vus plusieurs fois en festival ou dans de grandes salles, l’opportunité de voir les Street Dogs dans une salle intimiste était plus que tentante. Les deux grosses heures de route avalées, on arrive devant le Mondo Bizzarro, célèbre club concert de Rennes à l’installation électrique approximative, mais à l’ambiance si chaleureuse... Et comme d’hab’, c’est déjà commencé. Les chemises à carreaux et les bérets sont de sortie, le ton de la soirée est donné : ce soir c’est street.

C’est The Headliners, formation street-punk de Nantes qui ouvre la soirée. Et on assiste à une scène déjà vue plusieurs fois : le public reste sagement à bonne distance et le groupe, malgré toutes sa bonne volonté, enchaîne les approximations devant ses potes tondus qui tentent de mettre l’ambiance. Difficile dans ces conditions de se faire une idée et de détacher un titre d’un autre, cette musique étant par nature et à ce niveau technique là, assez répétitive. On retiendra juste l’adaptation de "Hoo ha, Cantona", l’hymne des supporters de Manchester United à la gloire de l’ancien numéro 7.

On profite du changement de plateau pour s’approcher du bar, le temps de boire une bière (aaah la Lancelot à la pression !) et de faire un brin de causette avec les membres de The Decline (qu’on aurait bien aimé voir aussi sur scène ce soir soit dit en passant), et les bostoniens s’affairent sur scène avec le matos.

Une fois les balances terminées, les musiciens descendent de l’estrade avant de revenir quelques minutes plus tard sur fond de leur traditionnel intro aux accents irish. "Hello, we’re the Street Dogs from Boston, Massachusetts". Cette phrase qui d’ordinaire déclenche l’hystérie aura eu peu d’écho finalement ce soir (et c’est pas faute de l’avoir répété 10 fois), le pit reste calme sur le premier morceau plutôt rentre-dedans. Il faut dire que la voix de Mike McColgan est peu audible durant ces premières minutes. Si "Not Without a Purpose", balancé en seconde position, souffrira encore d’un manque de chant compensé par le public, le tir est ensuite rectifié sur "Kevin J. O’Toole". Deux tubes ultimes du groupe coup sur coup : ça part fort !

Écharpe des Boston Bruins (le club de hockey de la ville) autour du cou, le frontman est fidèle à ses habitudes : fist pumps, appels aux applaudissements en rythme, suspensions à la seule et unique barre de projecteurs (à défaut de pouvoir grimper à dix mètres de haut comme en festival)... Et comme le gars ne tient décidément pas en place, il ira même chanter à plusieurs reprises dans le public (plusieurs vrillages de cervicales à déplorer et un pinçage de fesses, si si mademoiselle, grillée !).
Un petit "Two Angry Kids" est lancé histoire de calmer un peu le jeu avant de livrer en pâture la classique "Tobe’s Got A Drinking Problem", dédié à un des gratteux. Un pit qui n’attendait que ça pour se défouler. Le température montera même d’un cran sur la suivante, "Katie Bar The Door".

On espérait quelques titres extraits du prochain album. On n’aura finalement le droit qu’à une seule chanson prometteuse, "Up The Union" bien péchue, de quoi rassurer les quelques détracteurs du groupe. Car oui dans une configuration petite salle (150 personnes environ ce soir), les Street Dogs redeviennent complètement street punk avec une set list globalement très agressive. Mais le clou de la soirée restera cet enchainement magistral tout droit sorti de leur second album ("Back To The World") : "In Defense Of Dorchester" accompagné d’un bon vieux circle-pit de costauds, un "Back To The Word" des familles et surtout un "Drink Tonight", agressif à souhait avec le passage hardcore chanté par le guitariste Marcus Hollar. Les vieilleries sont à l’honneur car c’est "Borstal Breakout (Boston Breakout)" qui clôturera cette première partie de set.

Le rappel était bien sûr prévu au programme, avec là aussi deux anciens titres et les Street Dogs quittent définitivement la scène, sous des applaudissements nourris. Une petite heure vient de s’achever et comme à chaque fois, on en aurait bien repris un peu plus. Avec beaucoup de vieux titres, du rythme (pour une fois peu de discours ou de rallonges inutiles de morceaux), les bostoniens ont ravis les fans présents ce soir sans se moquer du monde sur une date a priori "mineure" de leur tournée. Les absents ont encore eu tort !


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