This Is A Standoff + The March Of The Raptors + Company L @ Underworld (Londres)

Me voilà une nouvelle fois de retour à l’Underworld, définitivement le CBGB anglais, un peu plus d’une semaine après le sulfureux passage des légendes Strung Out. Bah oui, l’Underworld, c’est un peu le fief londonien du punk/ska/hardcore, là ou la plupart des grands noms passent, dans une salle accessible et à des prix raisonnables.

La tête d’affiche du jour est donc This Is A Standoff, groupe canadien certes déjà vu maintes fois mais qui est définitivement à la pointe du genre punk mélo, et toujours un réel plaisir à voir sur scène.

Tout démarre par Company L originaire de Londres. Je n’avais jusque là jamais entendu parler de ce groupe mais j’apprendrai plus tard que son chanteur/guitariste n’est autre que le célèbre Mike Scott, bassiste de Phinius Gage. Autant dire de suite que ça envoie plutôt bien. On sent le jeune âge du groupe, manquant encore un peu d’aisance sur scène, techniquement aussi (quelques pains du batteur malgré son niveau remarquable) mais Company L est vraiment un groupe sur lequel on peut compter dans le genre punk-rock mélo. On sent les influs Belvedere, Bigwig, Strung Out (les solos de la demoiselle guitariste ne trompent pas, elle sait utiliser la wah-wah) et tout reste ma foi plutôt original, en partie grâce au chant de Monsieur Mike Scott.
Malheureusement ça ne papote pas trop entre les morceaux et l’énergie scénique n’est pas exceptionnelle, ce qui rend le set de Company L un poil plat. Mais avec un show d’une trentaine de minutes on n’a heureusement pas eu le temps de s’ennuyer et j’ai vraiment apprécié ce groupe que j’irais revoir à la première occasion.

S’en suit un court changement de plateau (c’est ça qui est bien à L’Underworld, c’est chaleureux et professionnel) avant que l’intro du set de The March Of The Raptors démarre. Et là je m’attends au pire, le groupe est fringué chemise-cravate, envoie un sample d’intro en début de set... Mais finalement quand tout démarre c’est une grosse surprise, The March Of The Raptors est un pur groupe de hardcore ! Malgré les gueules de riches des gaillards, je ne peux m’empêcher de taper du pied sur leur musique à mi-chemin entre Raised Fist, Refused et Strung Out pour les plans mélos. Du lourd en fin de compte.

D’autant plus que sur scène ça envoie comme peu de groupes : jumps à tout va, gueulantes du bassiste qui apportent un grain énorme, un jeu de scène au top quoi. Le groupe s’essouffle malheureusement un peu en milieu de set, il faut dire que l’Underworld est légèrement vide ce soir et le public pas très réactif. Dommage car The March Of The Raptors est indéniablement un nom à retenir pour tout fan de hardcore, et surtout à voir en live !

Il n’est pas encore 21h à Londres, mais c’est déjà l’heure du dernier groupe. Bah oui, quand le concert démarre à 19h30 et qu’il n’y a que trois groupes, forcément ça finit tôt ! C’est donc bien entendu (vous l’avez compris j’espère) les canadiens de This Is A Standoff qui déboulent sur la petite scène sourires aux lèvres comme d’habitude. La tâche est rude pour le groupe ce soir, tenter de faire bouger un peu la cinquantaine de kids présents dans la salle, qui semble pour le coup bien grande.

Mais c’est bien sûr sans compter sur l’aisance scénique des quatre canadiens. A noter d’ailleurs, pour ceux qui n’auraient pas encore suivi, un nouveau bassiste (en CDI) mais également, et ça c’est LA vraie nouvelle, un nouveau batteur. D’après le ton enjoué de Steve (citant : « saluez notre nouveau batteur venu tout droit de Camden Town (le lieu du concert) ») il semblerait que cela soit temporaire, contrairement au départ de Corey qui lui est définitif, mais hélas pas plus d’infos pour l’instant...

Quoi qu’il en soit This Is A Standoff est une nouvelle fois excellent sur scène. John Meloche, est, on l’a déjà dit, impressionnant, à la fois scéniquement et techniquement, et est vraiment l’un des atouts majeurs du groupe (en même temps difficile de trouver des défauts aux autres membres). Steve est comme d’habitude joueur, alors que le nouveau bassiste et le batteur (remplaçant ?) sont très efficaces et font parfaitement leur boulot.

La setlist est partagée entre les deux albums du groupe, si bien que l’on va de « Graveyards » à « Settling The Score » ou encore de « Silvio » à « You Won’t Pass » une continuité logique. Les canadiens ne manquent pas de tubes, ça c’est évident, si bien que le public se laisse petit à petit prendre au jeu et chante en chœur. Steve y va de ses quelques vannes, jusqu’à l’heure fatale du rappel. Heureusement This Is A Standoff ne fait pas dans la facilité et Steve ne quitte même pas la scène. Deux morceaux sont donc à l’honneur jusqu’à ce que le groupe signe finalement la fin du show à... 22h. Je m’attends à un rappel (le groupe ayant eu pour habitude de finir ses shows par « Linoleum » de NOFX) mais le public est bien trop timide ce soir pour s’adonner aux ’one more song’.

Un bon concert une nouvelle fois, évidemment. Malheureusement le public n’a pas vraiment répondu présent, et c’est bien dommage car ce concert aurait définitivement pu être excellent : maîtrise de ce groupe au dessus du lot + habituelle folle ambiance des concerts londoniens. Mais au final, rien à regretter, This Is A Standoff est un groupe à ne pas manquer, et c’est bientôt en France.

This Is A Standoff