Atlas Losing Grip + In-Sane @ Les Arcades, Besançon

Publié le 26 mars 2010 par Fab

Il était une fois deux jeunes fans de punk rock qui se rendaient à Besançon City pour assister à un merveilleux concert. Arrivés à 20h au pays de la Concoillotte, les deux garçons allaient devoir poireauter presque trois heures avant de pouvoir descendre dans le caveau du Château, enfin, dans le sous-sol miteux des Arcades, rade paumé où néons et guirlandes clignotantes ne cachaient pas le miséreux carrelage blanc-sale et le bar en fausses briques...

Mais peu importe le bistrot pourvu qu’on est l’ivresse ! Et ce ne sont pas nos sodas qui vont nous la donner l’ivresse ce soir, mais les Suédois d’Atlas Losing Grip et les Slovènes d’In-Sane. 23h donc, le temps de descendre dans la petite cave du bar où les instrus sont posés à même le sol sur de magnifiques tapis d’Orient. Une petite quarantaine de personnes vient s’entasser dans la petite pièce exigüe et bas de plafond. Les trois musiciens branchent la guitare et la basse et démarrent leur set pied au tapis. Le groupe Slovène balance son punk hardcore mélo avec vivacité, le sourire accroché aux oreilles ! Une bonne part du public découvre In-Sane ce soir et va se prendre une bonne baffe. Entre les morceaux, on peut entendre des « merde, ça joue » et des « c’est du lourd quand même » autour de nous. Et on ne peut qu’approuver ces dires. Le trio envoie carrément la sauce ! Le batteur recroquevillé derrière ses fûts est impressionnant, l’alternance (ou la complémentarité) du bassiste et du guitariste apporte au chant sa touche d’originalité et une bonne dose de « bourrinitude ». Le public chauffe petit à petit et commence à pas mal s’agiter, conscient qu’il découvre ici un excellent représentant de la scène européenne. Les gars ont l’air contents d’être là, dans ce petit bar crasseux, devant un petit comité d’aficionados du riff. On ressent chez les zicos d’In-Sane ce plaisir simple de jouer la musique qu’ils aiment, de présenter leur hardcore mélo avec la plus grande sincérité qu’il soit. Le deuxième album du groupe, Trust These Hands… Are Worthless, est bien sûr mis à l’honneur, mais les Slovénes font tout de même un petit retour dans le passé en interprétant un ancien titre, chanté dans leur langue maternelle, un titre ma foi, beaucoup plus violent ! Vraiment pas mal, mais on préférera quand même les nouveaux morceaux, plus nuancés, rappelant Propagandhi ou lorgnant parfois plus du côté d’un punk rock plus émotionnel. La reprise de NoFX, « Stickin’ In My Eyes » déchaine évidemment le public. Et perso, je me dis que les titres de NoFX sans la voix de Fat Mike sont vraiment terribles (allez-y lynchez-moi, mais oui, la voix du Gros Michel me gave !). In-Sane poursuit son set avec réussite et finit même sous les acclamations de l’heureux public présent. Le trio attend un peu, toujours le sourire aux lèvres, remercie chaleureusement tout le monde (dont l’asso Might Worms qui organise ce soir), et joue finalement un dernier morceau, « At The Break Of A New Dawn » devant un public enthousiasmé.

Le temps de prendre l’air, de se désaltérer, d’aller pisser dans le Doubs et retour dans la cave pour la suite des hostilités. Les Suédois d’Atlas Losing Grip sont en place sauf Mr Rodrigo Alfaro qui se fait un peu attendre. On l’a vu avant le concert se balader dans le bar, et peut-être ne veut-il pas se montrer devant le public avec sa nouvelle coupe de cheveux… La « star » s’est coupé les cheveux, les a gominé et plaqué en arrière et arbore une magnifique moustache digne de Magnum. Avec son petit gilet sans manche, l’ancien dreadeux fait penser à un pêcheur ou à un acteur porno des 80’s ! Heureusement, son piercing nasal est toujours bien en place et les patches sur sa veste prouvent que le gars n’est pas là pour pêcher de la truite...

Enfin bref, le nouveau-groupe-avec-le-chanteur-des-Satanic-Surfers-au-chant entame son set. Il est près de minuit et Rodrigo nous souhaite une bonne « Friday night mosh ». Argh ! Le son du chant est dégueulasse. Rien à faire, dès que le frontman pousse un peu sa voix, le son déjà super métallique, sature et crachote. Difficile de rentrer à fond dans le set avec ce désagrément, pour le public comme pour Rodrigo, un peu agacé (et on le comprend). Après deux titres, on essaye un nouveau micro. Voilà qui va mieux, même si ce n’est pas parfait. Le groupe repart de plus belle avec un Rodrigo cette fois souriant et sautillant ! Le petit Suédois évite d’ailleurs de se cogner dans le plafond à chaque saut grâce à une jolie inclinaison de la tête. Cette fois, c’est bien parti et Atlas Losing Grip envoie à son tour la pâtée ! Les zicos sont bien en place, ne manquent pas de charisme et ne se font pas « bouffer » par l’aura du chanteur. Si je trouve le début de set un peu poussif, celui-ci monte crescendo, le public ne s’y trompe pas et déclenche un pogo dans la bonne humeur. GG Olin (guitare) raconte des conneries entre les morceaux et Julian montre ses talents à la batterie certes, mais aussi dans la langue de Molière. Le groupe assure, dans la bonne humeur, Rodrigo est impressionnant de justesse et prouve à tout ceux qui en doutaient encore (? !) ses talents vocaux. L’ex-Satanic Surfers annonce les trois derniers morceaux après environ trente minutes de show. Mais on peut difficilement en vouloir à Atlas Losing Grip qui n’a que deux disques dans ses valises. Les derniers titres s’enchaînent à une vitesse incroyable et montent encore un peu le niveau du set. Le groupe se retire et le public réclame son rappel ! Mais comme je l’ai dis, ALG a déjà joué tous ses morceaux. Du coup on a droit à une superbe reprise d’Enemy Alliance et à un dernier pogo pour clôturer cette soirée !
Un petit tour au merch pour se procurer l’album d’In-Sane et l’EP 2009 d’Atlas Losing Grip, et hop, en voiture. Une heure de route nous attend pour retourner dans nos chez nous.

PS : merci une fois de plus à l’asso Mighty Worms qui en est encore "pour sa pomme" ce soir mais qui persiste à faire jouer de super groupes pour le bien de la scène.


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Atlas Losing Grip