Interview avec Much The Same

Date de publication : 4 avril 2007
Rencontre avec Jevin, le batteur de Much The Same alors que le groupe de Chicago vient de terminer sa première tournée en Europe.

Salut Jevin. Après cinq semaines passées en Europe, vous êtes de retour aux States. Comment ça c’est passé, j’ai lu sur votre blog que vous ne vous attendiez pas à vire ça...

  • Notre première tournée en Europe était vraiment géniale. Je ne pensais pas qu’un petit groupe venu des Etats-Unis puisse attirer autant de monde. C’est l’expérience la plus gratifiante que j’ai pu vivre dans un groupe. D’une manière ou d’une autre, ça se passe mieux en Europe, je ne peux pas l’expliquer, et je ne ne vais certainement pas m’en plaindre pas non plus. C’est vrai que d’une manière générales, les organisateurs ont pris soin de nous, s’assurant que nous avions eu à manger et plein de bières.

C’est plutôt rare qu’un groupe américain fasse quatre dates en France. Comment as-tu trouvé le public français ?

  • Les français ont été super. On a eu des concerts géniaux là-bas, notamment à Paris. Et je ne sais pas quoi dire sur les gens de Toulouse, l’asso Nothing Toulouse qui organisait la date a vraiment bien fait les choses. On n’oubliera jamais ce concert. A Lyon et Nice, l’ambiance était sympa aussi. Personne ne nous a emmerdé parce qu’on est américains, tout le monde était là pour la même raison : s’amuser dans un concert de punk-rock.

Vous tournez beaucoup (une centaine de dates par an). Est-ce la meilleure façon de partager votre musique ?

  • C’est un mal nécessaire quand tu es dans un petit groupe. Vu que les gens achètent de moins en moins de CD, la meilleure façon que les petits groupes ont pour ce faire connaître est de sillonner les routes. C’est pourquoi que maintenant tu vois autant de groupes qui tournent quasiment non-stop. Au bout d’un moment, ce style de vie a pas mal de répercutions sur toi, mais au final c’est quand même mieux que le travail de bureau que j’avais avant.

"Survive" est sorti il y a quelques mois maintenant. Vous avez déclaré que ce titre n’a pas été chois au hasard, qu’il représentait en quelque sorte ce vous aviez vécu au cours de l’écriture. Tu peux nous en dire plus ?

  • Cela vient du fait que l’on a du réapprendre à composer tous ensemble. Lors de ma première année dans le groupe, on déléguait tout le travail d’écriture à Chris (ndr : Gunner, le chanteur/guitariste), comme ça avait été fait pour "Quitters Never Win". Quant au bout d’un an, rien de nouveau n’arrivait, il me semblait que moi, Danny (ndr : guitare) et Frank (ndr : basse) devions prendre le relais. Ecrire des chansons avec gens nouveaux prend pas mal de temps, et essayer de survivre en tant que groupe dans une scène où les groupes émo s’attribuent l’étiquette ’punk-rock’ est vraiment TRÈS dur.

Et c’est la raison pour laquelle les textes ont un ton très personnel, parfois même introspectif ?

  • Je pense que les textes de "Quitters Never Win" sont également personnels... Peut-être que sur "Survive", les textes ont l’air plus blasés et désespérés. On parle toujours avec notre coeur et je pense que c’est un point qui nous différencie de beaucoup de groupes. On ne fait pas des chansons pour se faire de l’argent, on voit ça comme une forme d’exhutoire. Et on espère que ça touche un partie de notre public, comme nous avions été touchés par les groupes que l’on a écouté en grandissant.

Après ce passage difficile, vous devez vous sentir plus fort ?

  • On a du passer pas mal d’épreuves ensemble. Rien de très important comparé au fait que l’on a tous failli mourir dans un accident de van en janvier dernier. Je pense qu’après ça, on s’est vraiment senti un peu plus fort. Et le formidable accueil que l’on a eu en Europe nous renforce beaucoup plus et nous rend plus confiant pour l’avenir...

Vous avez signé sur Nitro Records il y a un an maintenant. On a l’impression que vous êtes très proches des autres groupes du label (A Wilhelm Scream, No Trigger, Crime In Stereo). Est-ce vrai ?

  • C’est vrai, on connaît A Wilhelm Scream et No Trigger depuis pas mal de temps. Par contre, on n’a pas encore eu l’occasion de jouer avec Crime In Stereo qui est un groupe que l’on adore. On retrouve No Trigger pour quelques dates et on est impatient de les retrouver. Ils commencent à faire de belles choses, c’est génial pour eux. Et j’ai vraiment hâte d’entendre les nouvelles compos d’AWS qui est l’un de mes groupes favoris.

Vous êtes un peu différent des autres groupes de Chicago (je pense surtout à Rise Against et Break The Silence) qui ont trouvé une combinaison entre l’aggressivité du son de New-York et le côté mélodique de la Californie. Est-ce que tu ressens également les choses comme ça ?

  • Et bien, je ne pense pas qu’il y ait une volonté commune de sonner de tel ou tel façon. C’est vrai que nous sommes plus influencés par la scène SoCal que par celle de New-York. Chicago a besoin d’avoir plus de groupes de punk-rock. Ryan’s Hope, Counterpunch ou Rule 22 représentent la nouvelle génération. J’espère que le punk aujourd’hui ne se cantonne pas qu’à un seul style.

Tu connais la série des splits de BYO Records, où deux groupes reprennent les chansons de l’autre. Si on te le proposais, quel groupe choisirais-tu ?

  • Je devrais certainement choisir entre No Use For A Name et Pulley. Ces deux groupes ont eu une grande influence dans notre style. Mais je suis sûr que Danno voudrait faire ce type de split avec Bodyjar ou les Foo Fighters.

Quels sont vos projets pour le futur. J’ai vu que vous aviez quelques dates prévues avec Only Crime...

  • Only Crime de nous avoir choisi pour faire ces quelques dates avec eux. On a également une tournée prévue au Canada avec Mute et Hope. Ensuite on va rentrer à la maison et commencer l’écriture du prochain album. Tu peux faire tellement de choses sur un disque et je pense que nous sommes capables de composer des chansons qui seront meilleures que celles de "Survive". J’ai vraiment hâte de voir comment les nouvelles compos vont rendre.

Merci à toi et bonne continuation.

“Merci à Marina d’Active Entertainment pour la réalisation de cette interview.”

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