Cobra Skulls - American Rubicon

Publié le 16 avril 2010 par Vince

Contexte :

Red Scare c’est le label des jeunes fougueux qui aiment faire du bruit dans leur cave, dans leur garage, dans leur grenier ou dans la cuisine de mémé. Et c’est chez ceux là que les trois de Laramie ont décidé, fidèles qu’ils sont, de poser leurs valoches… et leurs guitares. Cet album ouvrira plus d’une porte aux Cobra Skulls (avec un nouveau batteur) qui annonceront l’année suivante leur signature chez Fat Wreck Chords !...

Chronique :

Ce groupe n’a décidément pas le même son que les autres. La voix de Devin est très particulière, très claire, directe, porteuse, et la formation, en trio ramassé (guitare/basse/batterie) va droit au but. On pense parfois au dernier (et excellent) Dead To Me, ou à certains plans d’Against Me !, avec toujours ce côté limite folk sudiste rockab’ country mélangé à une base bien bien punk. Souvent agressif, frappeur, rapide, sans peur et sans reproche, Cobra Skulls envoie le bois : "Willfull State of Denial", "Bad Apples", "Back To The Youth" sont des pains dans ta gueule qui laissent des traces.

"Muniphobia" file droit façon punk/hardcore, sans fioritures ni mondanités ni merci madame ni bonsoir monsieur, comme "Dead Inside" qui est tout en violence, en énergie, en mode gatorade/isostar/redbull dans ta face.

Mais ce qui est toujours appréciable avec ceux là, c’est le côté purement rock’n’roll, pas à la Zeke/Nashville Pussy/Danko Jones, mais plus façon Peacocks/Loved Ones/Social Distortion. Ça fleure bon l’americana de Bruce Springsteen. Et ils ont le bon goût en plus de changer parfois un brin le tempo. Ils ralentissent la machine, lui collent un beat syncopé, pas tout à fait ska mais pas bien loin... Ça donne des petites bombes comme "Overpopulated", l’un des titres les plus réjouissants du skeud, ou "Agree To Disagree", qui passe les vitesses par à-coups sans jamais se prendre le mur, ou encore "Rebel Fate", qui fait un peu office de single désigné.

Et le trio a la bonne idée de nous concocter une sortie d’album tout confort, avec d’abord "One Day I’ll Never". Ça démarre piano/voix comme ils disent dans le jazz, c’est superbement chanté, ça part un peu ska, c’est super original, ultra frais voire ultra brite, et ça rend tout simplement joyeux. Et puis à la toute fin, "Exponential Times" fait un peu la synthèse. Même s’il n’est jamais évident de synthétiser le son d’un groupe qui a définitivement laissé tomber les œillères.

Pas tout à fait à la hauteur du 7’’ Never Be A Machine, American Rubicon n’en est pas moins un album roboratif, copieux mais jamais indigeste, avec quelques morceaux de bravoure imparables qui le rendent parfaitement recommandable. Cobra Skulls ne sera probablement jamais programmé sur MTV, encore moins sur le Mouv’ ou sur Ouï FM. Mais pour ceux qui aiment se promener dans la forêt - celle qui se cache derrière « les arbres qui cachent la forêt » des Against Me, des Rancid, des Dropkick - Cobra Skulls restera probablement pendant longtemps une valeur refuge. Et par les temps qui courent…


Infos

Note : 16 / 20

Année : 2009

Durée : 36 minutes

Labels : Red Scare Industries

Tracklist :

01. Time And Pressure
02. There's A Skeleton In My Military Industrial Closet
03. Rebel Fate
04. Muniphobia
05. Thicker Than Water
06. H.D.U.I. (Honorary Discharge Under The Influence)
07. Overpopulated
08. Problem With Preconceptions
09. Willful State Of Denial
10. I Used To Like Them When They Put "Cobra" In The Titles
11. Bad Apples
12. Timing
13. Back To The Youth
14. Dead Inside
15. Agree To Disagree
16. One Day I'll Never
17. Exponential Times


Groupe associé
Cobra Skulls