Festival 1 Soleil en Hiver - Parabellum + Le Bal Des Enragés + Pigalle @ Le Guerno (56)

Publié le 26 février 2010 par Ripper

Écrire un live report n’est jamais une chose facile, soit l’on a pas assez de choses à dire, soit on en a trop. Pour cette fois c’est la deuxième solution !
En effet pour ses dix ans, l’asso "A L’Asso Du Bourg", implantée au Guerno en Bretagne, a réussi à réunir sur deux jours une affiche éclectique. Cependant la programmation de la dernière soirée était a mon goût la plus intéressante avec Cyril Le Troll, Pigalle, Parabellum et enfin Le Bal Des Enragés pour leur dernière date avant les festivals de cet été.

Mais revenons à l’essentiel : la musique ! Il est un peu plus de 20h30 quand Cyril Le Troll se pointe avec sa guitare et son guitariste devant un public assez peu nombreux. Sa musique ressemble à du Renaud, le coté punk en plus et parfois du jazz ou du reggae. On y parle d’amour, de politique, de baston, d’écologie, c’est frais et c’est parfait pour boire un verre !
Dans le public ça s’anime doucement, ça chante ("crie" serait le terme plus adéquat), ça danse (enfin ça danse comme un breton en début de soirée qui aurait un peu trop profité de l’happy hour mise en place par l’orga de 20h à 21h...).

Après quelque longues minutes d’attente c’est sur l’intro instrumentale de ’’Dans la salle du bar tabac de la rue des martyrs’’ que Mr François Hadji-Lazaro et ses musiciens entre sur scène pour la première date de leur tournée qui célèbre la sortie de leur nouvel album : "Des Espoirs".
Pigalle est un groupe hors-norme comme son leader (bon j’avoue elle est pas drôle), mélangeant punk (François H-L a joué dans Les Garçons Bouchers et Los Carayos entre autres), rock, blues, musique du monde... tout cela donne un résultat surprenant et détonant. L’aisance du groupe sur scène est impressionnante, chaque chanson ou presque, a le droit à sa petite explication, ce qui n’est pas de trop pour comprendre certains titres qui contiennent pour beaucoup un message plus profond. F H-L jongle avec les instruments avec une facilité déconcertante, passant du banjo à une espèce de cornemuse, en moins de temps qu’il faut pour le dire.

Les titres du nouvel album (’’Il te tape’’ sur la violence conjugale, ’’Si on m’avait dit’’ sur la sensation d’impuissance à faire changer le monde) font mouche ! Dans la fosse c’est une ambiance particulière (mais surtout très éthylique) entre les punks, les rockers, les bobos, les curieux, tout ça se mélange dans un pogo fragile, régulièrement mis à mal par des chutes en série (effet domino...).
L’émotion que dégage le groupe sur scène est impressionnante, les paroles prennent aux tripes et le rappel, constitué de titres plus anciens comme ’’La patate’’, verra une bonne partie de la salle chanter les refrains accrocheurs des petites histoires simples mais trop courtes de Pigalle.

Après ce merveilleux concert, vient le seul point noir de la soirée... Le festival étant complet, le passage entre la salle et le coin fumeur/toilette faisant 5 mètres de large, ça pousse très fort, plus qu’au premier rang devant la scène, et certains se sentiront obligés de jouer d’autre chose que des coudes...

Juste le temps de boire un coup que Parabellum arrive sur scène toujours avec son intro de peplum puis lance un ’’Bonsoir Les Bretons !’’ très apprécié. Je me cale au premier rang pour être peinard. Comme d’habitude le concert commence avec ’’Saturnin’’ et on constate que le groupe est en forme, et le publique aussi. Cela part dans tous les sens dans la fosse, Schultz arbore un grand sourire, Sven sautille, les autres sont également très mobiles. Niveau setlist peu de changement dans une formule qui marche depuis si longtemps : ’’La bande à bono’’, ’’Pogo machine’’, ’’A st lazare’’... et plein d’autres titres du dernier album comme des plus anciens.

Le groupe quitte la scène pour mieux revenir avec un rappel medley de tout les classique du groupes (’’La bombe’’, ’’Amsterdam’’, ’’Anarchie en sarkozy’’,’’Cayenne’’ entre autres...). Parabellum nous souhaite bonsoir et cette fois s’en va vraiment pour faire place Au Bal Des Enragés. Quoi qu’il en soit, Parabellum, après 25 ans de carrière, en enterre encore pas mal sur scène et pour des ’’vieux’’ ils ont encore des sacrés reflex (le mec qui a tenter de voler le chapeaux de Sven et qui s’est reçu un magnifique coup de poing verra de quoi je veux parler) !

Je décide de rester au premier rang, le changement de plateau ne prenant que quelque minutes. Après quelque rapides balances, la scène est vide, une sorte de valse retentit et une femme (Klodia performeuse de Punish Yourself entre autres), vêtue d’une robe de soirée, se met à danser sur scène avant d’être rejointe par un certain Lolo Le Fourb’, lui également en tenue de soirée.

Nos deux danseurs entament donc une valse pendant quelques secondes devant un public amusé et incrédule... Cependant des voix venant des coulisses se font entendre ! ’’Regarde-les ils disent rien’’, ’’C’est ça Le Bal Des Enragés ?’’ ou encore ’’Mais qu’est ce que c’est que ce bordel ?’’. Nos deux danseurs se feront donc vite sortir de scène par les ’’vrais’’ membres du supergroup. Trêve de blabla en effet, sur scène il y a donc au complet : Parabellum, Tagada Jones et Lofofora ainsi qu’en renfort, Vx (le chanteur de Punish Yourself). Damny de la Phaze étant absent de la tournée pour cause d’album solo.

C’est sur la version française d’’’Anarchy in the UK’’ que le groupe attaque sont set. Tout tient la route, le son est bon, la seul chose manquante c’est l’ambiance ! Suite à cette chanson le groupe taquine d’ailleurs le public (il le fera jusqu’à la fin du set) pour le réveiller. Le groupe continue dans le bon gros classique punk avec ’’I Wanna Be Your Dog’’ qui verra un humain en laisse investir la scéne (Le Fourb’ ?).
Si le groupe joue des classiques US ou anglais, il n’en oublie pas les groupes chantant dans la langue de Molière, comme le prouve la magnifique interprétation de ’’Ghetto’’ du groupe Metal Urbain. Changement total avec ’’Going Nowhere’’ de Therapy qui verra la partie du public encore un peu mollassonne se mettre à sautiller à son tour.

Petite pause pour nous ’’donner un cours d’histoire ’’, comme le dit si bien Reuno "le punk-rock ça a, entre autres, commencé à Détroit aux Etats-Unis avec un groupe qui s’appelait le MC5 !", et il est donc temps que ’’Kick Out The Jam’’ retentisse au Guerno ! Les titres de groupes tous plus géniaux les uns que les autres s’enchainent : ’’Ace of spades ’’ des affreux de Motörhead, ’’Too drunk to fuck’’ des Dead Kennedys qui verra quelques personnes dans la salle lever la main (sans doute trop bourrées aussi pour éviter de se payer la honte) pour répondre à la question : "Est-ce qu’il y en a qui sont trop bourrés pour baiser ici ?".

’’Beat the bastards’’ de The Exploited sera dédicacée elle, à tous les créteux présents dans la salle. La chanson suivante est ensuite une sacrée surprise. En effet voir Schultz chanter ’’Feuer frei’’ de Rammstein c’est assez impressionnant. Un petit retour dans les classiques punk-rock avec OTH (’’Sacré revanche’’), et les Sex Pistols (’’Did you know wrong’’), pour ensuite mieux enchainer sur une série de titre plus metal.
On commence en douceur avec Killing Joke (’’Wardance’’) puis on se démonte les cervicales avec du Ministry (’’Just one fix’’), pour enfin s’exploser les cordes vocales sur ’’Killing in the name’’ de Rage Against The Machine.

La fosse est devenue une sorte de cratère de volcan, le public qui semblait passif et un peu anesthésié est maintenant au taquet : ça slamme, ça pogote dans tous les sens, les barrières sont mises à mal devant la scène, (scéne qui manque d’être envahie à plusieurs reprises, le groupe passant sont temps à demander un ’’gros bordel’’).
Koldia, déguisée en danseuse de flamenco, apparaît sur scène. Tout le monde se demande alors ce que l’on va nous jouer... et c’est ’’Zobi la mouche’’ des Négresses Vertes qui retentit ! Puisque le groupe est dans l’alternatif français des années 80/90 autant continuer, comme le dit Niko : ’’On est les Shériff et on fait du bruit, ça vous rappelle quelque chose ?!’’. C’est donc ’’Jouer avec le feux’’ des Shériff qui mettra encore un peu plus la zone. Le All-star band ne s’arrête pas la, et c’est un très sexy père Noël qui viendra nous jeter des confettis en guise de cadeau sur ’’Ce soir c’est noël’’ des Wampas. Mais l’apothéose de cette partie punk français sera atteinte avec la reprise des Ludwig Von 88 ’’Fistfuck playa club’’ avec masque-tuba, palmes et bonne humeur sur tous les visages.

Pour remttre un peu d’ordre, rien de tel qu’un ’’White riot’’ suivit d’un petit hommage à l’un des groupes préférés de beaucoup d’ados ayant 30 ans maintenant : Nirvana et son ’’Territorial pissing’’. Il est maintenant temps de passer un petit coucou au hardcore avec ’’Rise above’’ de Black Flag qui aura son lot de slammeurs, et surtout ’’Step down’’ de Sick Of It All qui verra un mec derrière moi - qui gueulait depuis un bout de temps le titre des maitres du hardcore New-Yorkais - péter un plombs et se lancer dans un ’’Classique N-Y Style Dancing’’ (les amateurs du clip de "Step down" comprendront !). Suite de ce joyeux foutoir : rien de mieux que ’’Vive le feu’’ pour terminer (peut-être ?), le concert. Évidement la chansons fait mouche et toute la salle chante ce refrain qui n’a pas vieilli d’un iota en 20 ans.

Le groupe s’en va et nous salue, déjà ? Non bien sûr ! Après 2 ou 3 minutes Le Fourb’ apparaît sur scène avec un panneau à l’inscription : ’’Gabba Gabba Hey’’ (à cce moment votre serviteur a cru qu’il allait faire une overdose de bohneur, même si ce qui lui est arrivé dans les minutes suivantes lui a ensoleillé sa fin de week-end).
Bref, retour a la musique avec ’’Pinhead’’, ’’Sheena is a punk rocker’’ et ’’Blitskrieg Bop’’ qui verra votre serviteur monter sur scène, grâce à Reuno de Lofofora et à la gentillesse des vigiles, pour massacrer l’hymne des quatre légendes New-Yorkaise. Après une sortie de scène réussie, je retourne sagement au premier rang pour ’’Let There Be Rock’’ d’un certain groupe australien nommé AC/DC (à noter le très jolie slam de Lefourb’ avec une guitare pas branchée haha).

Il est maintenant temps d’aller se coucher mais pas avant, un petit peut de Oi ! avec ’’If the kids are united’’ de Sham69 repris à l’unisson par toute la salle pendant pas loin de 10 minutes : vraiment magique. Le groupe trainera longtemps sur scène par la suite, remerciant le public, les organisateurs, lisant même des flyers pour annoncer les prochains concerts dans le coin et nous donnant rendez-vous sur les festivals cet été pour ’’foutre le bordel’’. Pour ma part une chose est sûr, j’y serai !