Stay Sick Festival - GBH+Peter Pan Speedrock+Banane Metalik etc... @ Salle de la Cité (Rennes)

Publié le 11 février 2010 par Ripper

Quand Punkachu m’a proposé de couvrir la deuxième édition du Stay Sick Festival (la première s’était tenue en hommage à Lux Interior le 19 juin 2009 en Vendée, avec Mad Sin, Banane Metalik, Peter Pan Speedrock, Deadline et Justin(e)), je n’ai pas hésité un instant et pour cause, je connais et j’apprécie les 3/4 de la programmation mais je n’ai jamais vu en concert un seul de ces groupes ! L’occasion était trop belle pour louper cette affiche éclectique composée de punk ’77, de psycho, et de gros rock’n’roll...

J’arrive un peu à la bourre à la salle de La Cité à Rennes et les vétérans nantais de Hell’s Crack ont déjà commencé leurs set. C’est une bonne surprise, le groupe joue du blues, mélangé avec du punk et du metal c’est dans le style de Nashville Pussy, Orange Goblin ou Motörhead. Détail sympa dans ce groupe : le batteur chante sur certains morceaux en plus du guitariste (dont la voix ressemble pas mal à celle de Max Cavalera ou de Mr Lemmy), c’est suffisamment rare pour être souligné ! Les trucs moins cool par contre : le public est malheureusement très clairsemé pour ce premier groupe ! Le batteur ne manquera d’ailleurs pas de souligner : "Je sais pourquoi il n’y a personne, ils sont tous dehors en train de picoler !’’... Les conséquences de l’alcoolisation excessive d’une partie du public se fera d’ailleurs sentir sur la durée. Le dernier bémol concernant ce premier concert vient du son : un peu brouillon et très fort, ne mettant pas assez en avant le chant, chose qui sera par la suite corrigée pour les autres groupes (même si le volume sonore restera aux limites du supportable).

Le changement de plateau dure un peu plus de 5 minutes, à peine le temps de dire bonjours à quelque connaissances, que Peter Pan Speedrock se pointe sur scène. Cela fait 13 ans que le groupe se trimballe un peut partout, j’en ai entendu beaucoup de bien, mais jamais je n’ai eu l’opportunité de les voir distiller leur gros punk n’roll qui tâche en live. Et bien dorénavant c’est sûr, pour moi Peter Pan Speedrock mérite sa réputation de bête de scène ! Le trio hollandais se donne à fond et est beaucoup moins statique que le groupe d’avant par exemple. Le guitariste/chanteur allume le public comme Angus Young jeune, le batteur est d’une régularité impressionnante et le bassiste n’est pas en reste même s’il est un peu éclipsé par l’exubérance du guitariste. Et plus le concert avance plus le groupe, contrairement à beaucoup d’autres, se déchaine sur scène. Vérole (chanteur des Cadavres et ce soir de Charge 69) dans le public à la gauche de la scène, a l’air d’apprécier le spectacle...

Et soudain, au moment d’un sublime solo de guitare, un pauvre mec bien raide à côté de moi décide de tabasser un gamin de 14 ans qui l’avait poussé un peu en pogotant... Heureusement la sécurité intervient très rapidement. Au passage d’ailleurs un grand bravo à eux. On souligne assez souvent l’aspect gorilles de ces gars pour mettre, cette fois, en avant leur professionnalisme certain. Avec toute la viande saoule présente ce soir certains vigiles auraient pu être tentés de régler ça autrement qu’avec bienveillante fermeté...
Après cette incident, l’ambiance est donc comme on peut l’imaginer un peu retombée, mais cela n’empêche pas le skinhead d’à côté de vouloir à tout prix me faire pogoter en me tordant les cervicales sans me demander mon avis... Nous ne sommes qu’au deuxième concert et la fosse est déjà devenue un zoo...

Le temps de ressortir pour discuter et boire un coup, on est à peine revenu au premier rang que Demented Are Go, groupe légendaire du psycho/punkabilly formé en 1982, commence son set. C’est pour moi là aussi une découverte. Imaginez les Misfits accouplés avec Les Cramps, Demented Are Go c’est un peu ça, le coté Elvis Presley en plus ! Les greasers plutôt discrets et en train de boire en dehors du site du festoch sont maintenant rentrés en masse dans la salle. Dès les premières notes, un pogo se forme derrière moi, avec un peu moins d’abrutis qu’avant (mais je ne vais pas vous raconter tous les ’’faits divers’’ de la soirée). Le chanteur du groupe est assez crédible dans le rôle du mort vivant avec sa voix éraillée, et personnellement j’ai été vite conquis par cet univers en live (là où sur CD on peut parfois passer à côté). Les titres comme « Daddy’s Making Monsters » ou « Skating In The Rain » passent comme une lettre à la poste. Les musiciens sont assez impressionnants également, surtout le contrebassiste avec un instrument magnifiquement décoré, ou le guitariste et ses solo un peu bluesy. Musicalement c’est relativement lent, sauf sur certaines chansons où ça s’énerve un peu plus, mais on est loin du tempo de GBH par exemple.

L’heure attribuée au groupe passe vite et l’heure fatidique arrive pour nos amis les buveurs incapables de lâcher le comptoir. Je m’explique : l’organisation a mis en place un système de bracelet permettant d’entrer et sortir du site jusqu’à 22h après quoi la sortie est définitive. Le problème est que la bière servie sur le site est sans alcool (apparemment c’est la préfecture qui aurait fait des histoires), donc pas mal d’ivrognes préférerons quitter le site pour aller picoler dans les nombreux troquets adjacents à la salle...

Suite à ceci, c’est le groupe mythique de la scène française, Charge 69, qui investit la scène, devant un public moins conséquent il faut malheureusement le dire. Des la première note de "Triste Romance", le groupe est pourtant à fond et apparaît très classe avec des chemises personnalisées et des creepers blanches. Vérole arpente la scène de gauche a droite, rentrant même en collision avec le bassiste (très mobile lui aussi ainsi que le guitariste).
Je décide d’aller dans le pogo qui a l’air plus "civilisé" que quelque temps auparavant, et effectivement tout le monde s’en donne à cœur joie (le premier slam de la soirée pour moi !) avec le sourire, en scandant les paroles des classiques comme "Univers Sale", "Années 80" etc... Mais le groupe nous joue également de nouveaux titres, comme par exemple : "Retour au front". Vérole explique souvent le titre des chansons, comme : "Rock Star Attitude", "Vos lois", "Communication Zéro", "Région Sacrifiée", "Apparence Jugée"...
Comme toujours avec les bons concerts, c’est trop vite l’heure de fin. Heureusement, le groupe revient pour un rappel avec 3 ou 4 chansons comme "Casse-Toi" (nouveau morceau),"Johnny Good Boy" ou encore "Qui sort Des Rangs".

Après cet excellent concert, la faim se faisant sentir, je décide donc de bouffer local et part faire la queue pour une crêpe. L’attente est longue et la salle étant relativement bien insonorisée, on ne se rend pas compte que Banane Metalik a commencé son set ! On se grouille donc de finir de manger pour pénétrer dans la salle, et on se prend en pleine face la vision impressionnante du groupe sanguinolent sur scène et de la fosse déchainée. Il faut dire que ce soir le groupe joue à domicile et que ses fans se sont déplacés en grand nombre. Du peu du set du groupe que j’ai pu voir, je me souviens de "Strip Or Die" avec une très gore mais néanmoins jolie danseuse sur scène qui ratera un slam quelques minutes après.
Dans la foule ça pète sévèrement les plombs. Cela reste bon enfant malgré quelque bastons (a noter le comportement de Bananium, qui est allé jusqu’à descendre dans la fosse avec la sécu pour séparer les belligérants). "Rock n’Shoot","Pussycat","Opus 666" (cette dernière sera dédicacée à tous les groupes de la soirée), toutes les époques du groupe sont représentées se soir. Le concert touche à sa fin, Banane Metalik remercie le public et nous annonce qu’il nous laisse avec GBH, ce qui ne nécessite pas de présentations !

On décide de ne pas sortir de la salle pour ne rater aucun moment du set des vétérans anglais de GBH. Le groupe arrive sur scène vers 0h30 en nous souhaitant la bienvenue avec un magnifique : "Bonsoirrrr Motherfuckeeeers". C’est avec "Race Against Time" que le concert commence, suivit par "HaHa" et "Failling Down". Pour ce début de set, le groupe est assez statique mais très impressionnant : le guitariste avec son marcel des Bad Brains envoie ses riffs destructeurs en ayant l’air blasé. Colin Abrahall (chant) porte un magnifique t-shirt à la gloire de Joey Ramone mais reste scotché à son pied de micro tel un punk-à-chiens à sa 8,6°. Cela ne l’empêche pas de se montrer communicatif envers le public et dès "Diplomatic Immunity" les bougres, bien échauffés, se mettent à bouger plus (ce qui s’accentuera jusqu’à la fin du set).

Des titres comme "Gunned Down", "Sick Boy", "City Baby Attacked By Rats", foutent le feu au pit, et Colin se lâche et taquine les premiers rangs, tire sur une cigarette magique, fait chanter quelques personnes, délire avec un keupon ayant réussi a monté sur scène, oublie le pied de micro... Chose à souligner : le groupe nous a joué deux nouveaux morceaux, "Kids Get Down" ainsi que "Perfume & Piss" qui sortiront sur le nouvel album du groupe intitulé justement "Perfume & Piss". Un disque qui sortira en avril 2010 chez Hellcat Records et qui a été produit par Lars Frederiksen.

Malheureusement toutes les bonnes choses ont une fin, mais pas sans un dernier round. Le groupe après s’être abreuvé et épongé, revient et n’a pas l’air de savoir quoi jouer, le bassiste et le gratteux entament "Big Women" mais Colin fait un signe de la tête pour dire non, le groupe se concerte encore un peu et c’est une reprise des Clash et pas des moindres qui viendra finir ce set. "White Riot" acheve donc les derniers danseurs de la fosse puis le groupe salue, vient serrer quelques mains dans les premiers rang et nous remercie d’être venus.

En tout cas le punk rock a l’air d’être un formidable antiride et conservateur vu la forme de tous les groupes présents ce soir et leurs ages respectifs (GBH 30 ans de carrière en 2010, Demented Are Go 28...). C’est dans les vieux pots que l’on fait parfois les meilleures soupes comme dit l’autre !

Un grand merci à Undead Agency pour avoir monté un festival avec une prog aussi bandante, un autres à tous les groupes pour leurs superbes prestations (je déteste ce mot, ça fait garagiste). Remerciement également à Luc pour m’avoir hébergé ! Et un merci au mec qui nous a ramenés dans sa caisse, ce qui a évité à votre serviteur plus d’une heure de marche à pied dans Rennes à 1h30 du matin, des acouphènes pleins les oreilles (mais des comme ça, j’en reprends quand vous voulez) !


Groupe associé
Banane Metalik