The Casualties + Antidote + SS Kaliert + Blanche Neige @ Glaz’Art

Publié le 8 février 2010 par Anarchibald

Deuxième soirée dans le cadre du bien nommé Fest’ A Crêtes avec la programmation la plus internationale des 3 jours puisque sont présents ce soir les allemands de SS Kaliert, les hollandais d’Antidote et surtout les New-Yorkais des Casualties !

Croyant tout d’abord le début des hostilités prévu à 17h, je m’apprête à partir pépère à l’heure dite avant de me rendre compte que le concert est annoncé une heure plus tôt sur le site du Glaz’Art. Le départ se fait donc bien plus précipité qu’il n’aurait dû l’être et j’oublie du coup de prendre de quoi me renflouer en cash. Heureusement j’ai de quoi assurer l’entrée mais pour ce qui est de la binouze ou du merch, il faudra repasser. Les déconvenues ne s’arrêtent pas là puisque le métro enchaine tous les feux rouges qu’il peut, stoppant cinq minutes à chaque station quand il ne s’arrête pas juste avant le quai.
Devant la salle c’est loin d’être la cohue et les punks liquident tranquillement leurs packs. Reste alors une file d’attente plutôt réduite... ce qui ne l’empêche cependant pas d’avancer au compte gouttes.

Au final malgré tout ce retard je n’ai loupé qu’un seul groupe et Human Dog Food achève tout juste son set lorsque je pénètre dans la salle. Avoir les poches vides n’empêche pas de faire un petit tour au merch (en plus ça occupe) et me permet au passage de rencontrer des gars du forum Arak. Les haut-parleurs disposés sur la terrasse nous informent quelques dizaines de minutes plus tard la venue du second groupe. Il devait à la base s’agir de Pespoken, mais ce n’est pas en allemand mais en français que les nouveaux venus s’expriment. Piqués par la curiosité (qui s’avérera cette fois-ci être bel et bien un défaut), nous nous redirigeons vers l’intérieur. Effectivement les allemands ne sont pas de la partie ce soir et ont été remplacés par un groupe local. Blanche-Neige, c’est son nom, se compose d’une chanteuse sautillante braillant dans un micro, soutenue par un trio basse/batterie/guitare qui s’évertue à faire autant de bruit qu’elle. Le résultat n’étant pas des plus agréables, il nous fait lâcher prise au bout d’une demi-douzaine de titres, soit environ un morceau avant la fin du set.

La suite est bien plus alléchante puisque ce sont cette fois-ci les gars de SS Kaliert qui s’emparent de la scène. Très vite ils démontrent qu’ils sont venus ici pour enchainer les titres, saturant l’atmosphère avec leur street-punk/hardcore bien speedé et costaud. Seuls quelques ennuis techniques en début de show réussissent à enrayer un temps la machine. Le peu de temps mort est laissé au guitariste – pas le petit chinois, mais le grand baraque et tatoué de partout – pour chauffer la salle. Pour le coup je ne sais pas si c’est l’accent allemand passé sur l’anglais, l’alcool, ou bien les deux, mais le public reste le plus souvent silencieux, poussant alors le zicos à s’y reprendre une deuxième fois pour tirer quelques acclamations de la foule. Vous me direz ça change des hurlements lancés à tue-tête par des fans tout émoustillés lorsque leurs idoles tentent en vain d’ouvrir la bouche pour un simple bonjour…

Néanmoins, si le public peut paraitre calme entre deux morceaux, il est plus qu’à la hauteur lorsque la musique démarre, pogotant avec une vigueur et une conviction faisant honneur aux morceaux du groupe. Et cela se comprend parfaitement lorsque retentissent des titres tels que l’entrainant et imparable « Talking ». Des morceaux qui, comme sur cd, alternent l’allemand (« Ich Hasse Dich (I Hate You) », « Sucht (addiction) »…) et l’anglais. Cela dit à moins de connaitre leur discographie, il n’est pas toujours aisé de distinguer les deux langues.

Place ensuite aux hollandais d’Antidote qui, pour la première fois de la soirée, nous offrent un changement de plateau rapide. Le groupe livre un street-punk plus classique et moins débridé que ses cousins germains (ahah) mais pas pour autant dépourvu de qualité. Et si les rangs sont clairsemés au début du set ils ne tardent pas à se remplir au fil des morceaux. A mi-parcours le groupe, laissé jusque-là en quatuor, est rejoint par Jabba the Hut, et je ne vous parle pas de la version anorexique amaigrie aux effets spéciaux que l’on peut voir chez Georges Lucas. Quoiqu’il en soit, cela continue sur la même lancée – remuage de graisse du chanteur en plus – et la température continue de grimper...

Voici enfin venu le tour de The Casualties. Là aussi on pressant un changement rapide, malheureusement si le matos s’installe rapidement et les balances sommaires s’effectuent au même rythme, il s’en suit une attente poussée à l’extrême pour enfin voir débarquer le groupe au complet. Au moins 40 à 50 min de patience au total dont une bonne demi-heure à priori inutile : à croire qu’elle a seulement servi à faire débuter le set à 22h pile. Cependant ceci est bien vite oublié lorsque résonnent les bottes et autres attirails militaires de « Casualties Army ».

Ce n’est pourtant pas sur l’habituelle intro que le coup d’envoi est donné mais sur, dernier album oblige, « Carry On The Flag ». Voilà de quoi commencer du bon pied et échauffer les voix, d’autant que se profile inévitablement derrière « We Are All We Have », l’hymne tout puissant du dernier opus. Des paroles que le public s’empresse de s’approprier et de faire vivre. Cela se ressent très vite au premier rang où l’on se trouve pressé entre le pogo, ceux se frayant un chemin sur scène et ces mêmes zicos retournant dans la fosse… pas toujours de leur plein gré d’ailleurs. Il faut dire que, comme c’était le cas il y a 3 ans à la Peña, ça devient vite le bordel sur scène. En particulier lorsque deux slammeurs s’empêtrent dans le fil d’un micro, entrainant alors plusieurs mètres de câble avec eux. S’en suivent des efforts musclés de la sécu pour ramener le cordon (le tout dans le pur style des baleiniers tout droit sortis du XIXeme siècle tentant de faire entendre raison à leur proie)...

Côté chanson cela continue avec « Tomorrow Belongs To Us » suivi de « Get Off My Back ». Et voilà le premier break, du moins c’est ce que le trait laissé sur la set-list précise car dans les faits peu de temps est laissé au répit, juste de quoi annoncer « System Failed Us Again » et voilà que tout repart. Il en sera de même durant toute la suite du concert et les plus longues pauses interviendront lorsque Jorge cherchera dans la foule quelqu’un de plus laid que lui pour « Ugly Bastards » ou quand Jake demandera à cette même assistance d’offrir l’habituel circle pit accueillant « Riot ».

Car les New-Yorkais sont venus pour livrer des tunes en masse et nous assènent leurs titres à une vitesse folle. Bien entendu, leur dernier album est mis à l’honneur. Pas toujours d’ailleurs avec les titres auxquels on aurait pu s’attendre. Ainsi pas de « Stand Against Them All » ni de « In The Tombs » mais « Looking Thru Bloodshot Eyes » et « War Is Business ». Quelques évidences sont tout de même de la partie avec « Rise And Fall ».
Pour le reste le groupe sait également varier les plaisirs sur les vieux titres, en livrant « Media Control », « Static Feedback And Noise » ou bien encore faisant les fonds de tiroir avec « Unemployed ». Il faut dire que par les temps qui courent celle-ci est plus que jamais d’actualité. On garde tout de même les grands classiques et « Fight For Your Life », « Punk Rock Love » et autres « Under Attack » sont bien évidement de la partie, sans oublier « Made In NYC » suivie immédiatement par la célèbre cover de « Blitzkrieg Bop ». D’autres monuments en revanche ne donneront pas de leur voix ce soir, l’absence la plus marquante étant « For The Punx ». Mais bon, difficile de contenter tout le monde lorsque les bagages s’allongent (enfin si : en allongeant la durée du set…). A vrai dire, il faudra attendre la fin du concert pour véritablement se rendre compte de ces oublis car pour l’heure la machine crame les gorges et fait couler des litres de sueur avec toujours autant de plaisir.

« Les deux dernières, déjà ?! ». La rengaine habituelle qualifiant les shows réussis est bien entendu de la partie (ça et le fait que les spikes de Jorge s’effondrent en dreads). Arrivent alors « Clockwork » suivit de… « Punx Unite » ?!! Comment ? Le groupe n’a pas prévu de rappel pour ce soir ? Pourtant la set-list contient encore quelques lignes… Pas besoin de chercher longtemps pour résoudre le dilemme : l’hymne emblématique et fédérateur du groupe a perdu sa place d’apothéose finale. Car rappel il y a bien, sur les « Casualties Army ! » lancés par le public. Et cela tombe bien car c’est effectivement sur le duo « Casualties Army »/« On The Front Line », absent en début de set, que s’ouvre le rappel, achevant de faire de l’album éponyme le grand gagnant de la soirée avec pas moins de 6 titres (soit autant que pour le dernier album).

Auparavant Jorge vient se débarrasser des dernières canettes de son pack en les offrant aux premiers rangs, celles qu’il n’a pas laissées couler en un long filet de bière dans son gosier grand ouvert… le sien ou ceux du public puisque certains ont également eu droit à leur petite rasade prenant très vite l’allure d’une douche alcoolique. Le rappel se conclut sur la percutante « Unknown Soldier », d’habitude utilisée pour clore le set principal et qui déchaine une dernière fois les cordes vocales des spectateurs reprenant en chœur, non sans une certaine émotion, les « Whooo-ho-ho ho-ho ho-ho ».

Une très bonne soirée achevée en beauté par des Casualties qui ont tenu toutes leurs promesses, reste à espérer qu’il ne faudra pas attendre 3 ans de plus pour revoir les New-Yorkais dans nos contrées...


Groupe associé
Casualties (The)