Dallax - Big Proud

Publié le 23 février 2010 par Vince

Contexte :

Voilà t’y pas que les skankers nippons débarquent avec un troisième album, toujours édité en Europe par le cultissime label allemand Pork Pie. On savait que le Japon était une terre chaleureuse pour qui aime le skank, le problème étant que de nombreux groupes ne prenaient pas la peine d’éditer leurs disques en Europe ni même en Amérique du Nord. Donc merci Dallax et merci Pork Pie. En espérant que d’autres vous copieront et comprendront qu’il existe des ponts pour passer le Rhin et venir jouer dans nos provinces hexagonales.

Chronique :

Adeptes du contretemps agrémenté d’accélération keuponnes, ce disque est fait pour vous. En quelques disques, Dallax a réussi à s’imposer comme un groupe qui compte dans la scène ska-punk du pays du soleil levant.

Et ce Big Proud vient clairement confirmer la bonne impression que se trimballe le sextet. Dallax c’est un son sec, resserré, chant/guitare/basse/batterie/sax/trombone. Pas de flon-flon, pas de frou-frou, une bonne voix bien accrocheuse, bien rigoureuse mais un peu folle, et de l’énergie à revendre. C’est clair que les mecs ont de la bouteille et ça joue carré.

Les excellents titres s’enchaînent et on constate que Dallax a un son qui lui est propre. Les nippons n’ont pas choisi de singer le son fun pop made in Florida/California de Less Than Jake et autres Reel Big Fish. Chez Dallax, on est moins mainstream, plus rugueux, à l’instar du premier single, « Six Rude Boy Machinegun », un titre bien barré, avec une rythmique assez particulière et des cuivres disons… explosifs et enragés.
« Dream » est du même acabit, et « Holyholic » apporte tout ce qu’il faut d’énergie et de fureur à un album qui n’en manquait pourtant pas. En effet, Big Proud ne ménage pas réellement de temps calmes, et le groupe choisit de privilégier l’énergie plutôt que le feeling. Pas des solos de cuivres à n’en plus finir, ça se regarde pas jouer, ça fait pas son cador à la gratte et Numb évite de se la jouer crooner. Pourtant tout le monde est nickellement à sa place et assure bien comme il faut.

« Dance To The Moonlight » (un vieux titre déjà présent sur la compile United Colors Of Ska 4) file à fond la caisse, très punk, très ska, avec des riffs de cuivres très entraînants et là, pour une fois, on entrevoit un peu mieux l’école américaine, sans jamais tomber dans la popitude. Et avec l’excellente « Respect To Gangsters », Dallax rend hommage aux ainés two tone sans qui rien ne serait arrivé. Grosse impression.

Dallax confirme tout le bien qu’on pouvait penser de lui et on se dit seulement que pour devenir un grand parmi les grands, le sextet devrait sortir un son un peu plus gros, un peu plus ample, comme avaient su le faire leurs compatriotes de Kemuri ou les impeccables américains de Mustard Plug. Ces deux groupes avaient trouvé refuge chez Bill Stevenson, au Blasting Room Studio. Gageons que Dallax saura trouver la route du Colorado...


Infos

Note : 16 / 20

Année : 2009

Durée : 36 minutes

Labels : Pork Pie Records

Tracklist :

01. 1 Or 6
02. Six Rude Boy Machinegun
03. Fat Ugly Girl
04. Dream
05. Holyholic
06. Mr Abandon
07. Respect To Gangsters
08. Dance In The Moonlight
09. Rock Is Dead
10. T.B Northern Hero
11. My Me


Groupe associé
Dallax