Atomic Garden - Little Stories About Potential Events

Contexte :

Troisième album pour les auvergnats d’Atomic Garden, qui pour le coup ont tenté de quitter le circuit des petites comédies franchouillardes et dégainé une grosse production hollywoodienne.
Il suffit de jeter un oeil au casting pour être alléché. Little Stories About Potential Events a été enregistré au studio Souleuvre, là où les 64 Dollar Question ont accouché d’une merveille de premier album, et où ont également traîné les pas moins bons Ravi. Déjà là ça a de la gueule, mais si on rajoute le mixage par Chris Sheldon, un mec qui a bossé avec les Foo Fighters, les Pixies et autres groupes inconnus comme Radiohead, ça s’annonce gros. Et en plus le mastering a été confié Alain Douches, qui a bossé pour Against Me !, New Mexican Disaster Squad ou plus par chez nous JetSex, ça en rajoute une couche. C’est bon ça ira, on peut emballer ? Ah bah non, pour emballer justement il faut un artwork, et là on retrouve l’australien Ken Taylor, qui lui a officié avec ni plus ni moins que Nine Inch Nails, Metallica, Queens Of The Stone Age ou Pearl Jam. Ouf ! Voilà donc pour le super-casting, reste à voir... ou plutôt à écouter, si toutes les chansons vont être à la hauteur des attentes suscitées par tout ce beau monde.

Chronique :

Malheureusement ce qui aurait pu (dû !) être la force de cet album en fait sa faiblesse. On le note dès les premières minutes, en fait dès qu’arrive la voix, sur « Divide & Conquer ». En plus d’un accent anglais perfectible, elle ne semble pas en place, un comble alors que tant de beautiful people sont passés dessus ! Une impression qui va se confirmer sur de nombreux titres, comme le duo avec une voix féminine sur la pourtant efficace « Good Relationships Make Great Tragedies ». Une déception qui se fait aussi grosse que les attentes et espoirs nés de la prestigieuse énumération ci-dessus. Dommage, mais en mettant de côté ce défaut majeur, on peut tout de même apprécier le talent musical du groupe.

La France a prouvé depuis pas mal de temps qu’elle n’avait rien à envier à l’Outre-Atlantique en matière d’emopowerpunkpop, et ce à grands coups de Pookies, Flying Donuts ou Dead Pop Club. Des cousins musicaux avec qui Atomic Garden piétinent les mêmes plate-bandes, et partagent le même amour du rock fort. Les riffs qui poutrent (« No I Didn’t Meet Jesus ») succèdent aux rythmiques clinquantes, comme sur « Step 3 : Sonar System Overloaded », un des tubes potentiels qui parsèment cet album.

Le groupe a travaillé pendant un an et composé 33 morceaux avant d’en poser 11 sur cet opus. Un boulot qui lui permet de conserver une grande cohésion dans l’ensemble, et ce en ralentissant quelque peu le tempo par rapport à ses précédents efforts discographiques.
La production est aussi "grosse" qu’annoncée sur le plan musical, et permet d’instaurer de bonnes et belles ambiances, comme ce baroud d’honneur qu’est « The Fortune Teller Said... », qui au même titre que les prestations live du groupe, vient attester de sa fougue et de son talent indéniable.

Dommage que sur trop de morceaux - qui sont pourtant bien foutus (« A Murder Of Crows » notamment), avec des arrangements aussi puissant que subtils -, on ne soit obligé de se rappeler que si les voies du Seigneur sont impénétrables, la voix sur cet album est elle vraiment passable, et ne fait de "Little Stories About Potential Events" qu’un bon album, au lieu d’une claque monumentale.

Atomic Garden