For The Worse - The Chaos Continues

Contexte :

Suite à un très bon premier album sorti en 2003, For The Worse se fait remarquer par le boss de Bridge Nine qui propose un deal au groupe. Le quintet de Boston n’hésite pas une seconde et rejoint le label qui n’allait pas tarder à devenir LA référence en matière de hardcore. Dès 2004, le groupe met dix-huit titres en boite et sort son deuxième opus, The Chaos Continues, sur Bridge Nine donc.

Chronique :

Les éjaculateurs précoces ne vont pas être jaloux, voici un groupe qui tire dix-huit coups en vingt minutes ! Inutile de dire que For The Worse ne traîne pas en route. Pas le temps pour les préliminaires, le quintet arrache tes fringues et, sans rien comprendre, te voilà déjà pris en levrette sur la table de la salle à manger. Brefs mais intenses les Ricains ! A la première écoute, cet album passe d’ailleurs tellement vite qu’on du mal à comprendre ce qu’il vient de nous arriver. Pas le temps de s’attarder sur tels morceaux, tels passages, pas le temps de s’imprégner d’une quelconque atmosphère. Ça part plein pot, ça s’enchaîne plein pot, et ça finit plein pot cette histoire là !

Le rythme maintenu par le combo est juste monstrueux ! La batterie est affolante, le guitariste fait des copeaux de ses médiators et le chanteur fait de même avec ses cordes vocales. FTW joue donc un hardcore musclé, enfin, on peut dire du fastcore à ce niveau là je crois, lorgnant vers le crust sur certains passages. Ceux ne jurant que par les ambiances chargées d’émotions rageuses à la Verse, Defeater, peuvent passer leur chemin. La rage, For The Worse en fait une petite boule de papier mâché et la crache à la face du monde dans un surplus de colère. Beaucoup de morceaux ne durent pas plus d’une minute, comme des cris de douleur, intenses, meurtris.
Des hurlements visant la religion, et notamment le Pape et ses propos outrageux sur comment éradiquer le Sida en Afrique (« Catholic Guilt »), balançant aussi contre la justice américaine qui condamne de la même façon un meurtre de premier degré et un planteur de cannabis (« And Justice For Who ? »). Les textes visent aussi le patriotisme (« Patriot For A Day »), la sacro-sainte télévision (« TV Zombie »), le contrôle de nos vies par de supposés besoins ou encore les prix exorbitants des loyers qui ne cessent d’augmenter, poussant les gens à la rue (« No Rent Control »). Le groupe défend aussi avec véhémence le droit à l’avortement (« Hands Off »). Pas mal de sujet à propos desquels Mike laisse s’exprimer sa colère grâce à des textes forcément courts et percutants !

Cependant, malgré cette rapidité d’exécution, ces morceaux expédiés en moins de deux, le groupe parvient à mixer les genres (même sur un titre de 30 secondes !). Le frontman assure un flow incroyable tout au long de la galette, avec une voix parfois criarde et totalement arrachée, et à d’autres moments beaucoup plus débile et rappelant Mark Adkins de Guttermouth. Le groupe se distingue aussi grâce à des soli bien speed de guitare (« Shit Out Of Luck ») ou de basse (« Stuck In My Head »), des chœurs hurlés, quelques mosh parts bien placés ou encore des passages un peu plus calmes (en fait un seul sur « You Put The SS In Boss »). Vingt minutes sont déjà passées et quasi autant de titres ont défilé, voilà le quota avec For The Worse. À mon avis les concerts ne doivent pas s’éterniser avec le band de Boston.

Les plus courtes sont les meilleures disent certains pour se rassurer ? Bah voilà un groupe qui doit avoir de sacrés complexes ! Mais allez donc lui dire en face, au chanteur (et ex-catcheur pro aussi), qu’il a une petite bistouquette !

For The Worse