Real Threat - Once Upon A Time

Contexte :

Enregistré à la on-pose-les-instrus-on-envoie-la-sauce-et-on-enregistre, ce Once Upon A Time est le premier effort d’un jeune trio des Bouches-du-Rhône. Ces huit titres constituent une bonne carte de visite et devraient ouvrir pas mal de portes au groupe.

Chronique :

Pour une première production, on peut dire que les trois garçons de Real Threat se sont sortis les doigts du cul. Le son est plus que correct, la pochette est très réussie. Cela fait plaisir en cette époque de Roi mp3.

Mais comme je suis d’humeur sadique, je vais directement passer aux points négatifs. Tout d’abord, la galette débute par une intro assez longue et énigmatique, de près de quatre minutes et dont j’avoue ne pas trop voir l’intérêt. Il y a ensuite le bien nommé « Interlude » en plage six, sample sur lequel on entend le fromager du coin vendre son camembert et un début de dispute entre deux mecs (!), et enfin un long break avant une chanson cachée (bon bah elle l’est plus maintenant, désolé les gars…). Au final, ces huit titres pour presque une demi-heure de musique aurait pu se réduire à six titres pour une petite vingtaine de minutes. L’ensemble aurait, je pense, gagné en efficacité.

C’est d’autant plus dommage que le trio envoie carrément bien sur les autres morceaux. Leur credo : un punk hardcore frénétique à la voix totalement déchirée, rappelant un JR Ewing des débuts (période avant Maelstrom) ou encore un AFI des débuts (période Black Sails In The Sunset), enfin, des trucs des débuts en somme, quoi de plus normal pour les débuts de Real Threat ! En espérant tout de même que le trio n’évolue pas comme la bande à Davey Havok…
Le deuxième titre, « Break out », est un petit condensé de violence qui explose comme un bouton d’acné bien mûr. Une intro de basse qui le fait bien, des chœurs très mis en avant (presque trop) qui donnent beaucoup de peps et contrastent bien avec le chant écorché d’Antho, le batteur. Le groupe enchaîne avec un titre un peu plus bourrin, un peu plus massif mais toujours bien speed (« Master Punk Rocker »). Le trio ralentit un peu la cadence sur « What The Others Say », plus mélodieux, moins arraché mais tout aussi bon.

On retrouve tout au long de la galette cette excellente alternance entre ces chœurs puissants et ce chant braillard qui donne une certaine identité au groupe. Le son de gratte est acéré comme une lame de rasoir, la batterie s’affole juste ce qu’il faut par moment et quelques lignes de basse bien sympathiques viennent nous chatouiller les oreilles de temps à autres. Après l’étrange « Interlude », le groupe repart à l’attaque avec la très bonne « Someone » et son break bien foutu, puis le batteur se déchaîne sur l’intro de « Real Threat » qui termine l’album dans une dernière salve de violence.

Au final, on perçoit tout de même quelques petites ressemblances au fil des titres, rompues par un interlude pas très percutant. Dommage, car le trio est vraiment capable de très très bonnes choses (comme sur « Break Out » ou « Someone » qui sont pour moi les meilleurs titres de la galette). Malgré ces petites erreurs, cela fait plaisir d’entendre un jeune groupe aussi doué qui sort des sentiers battus, qui ne s’enferme pas dans un punk rock bateau ou un punk hardcore technique si en vogue en ce moment. Real Threat devrait rapidement trouver sa place dans un style où les groupes ne se bousculent pas au portillon. À suivre de près.

Real Threat