Banner Pilot - Collapser

Publié le 18 janvier 2010 par Seb-O-Matic

Contexte :

Depuis quelques années, Fat Wreck a délaissé les groupes de punk à skate - qui reproduisaient tous et mille fois le même riff -, pour des groupes de punk rauque, comme Against Me ! ou The Sainte Catherines. Quitte à marcher un peu sur les plate-bandes de No Idea. Il va falloir se faire une raison : les années 90, c’est fini ! Et ce ne sont pas les derniers albums des Offspring, No Use For A Name & Cie qui pourraient prouver le contraire...

Chronique :

Alors ce qui se multiplie en ce moment, ce sont les groupes qui sentent le vécu, qui sont capables de combiner énergie et émotion sans tomber dans les clichés imposés par les modes. C’est dans cette lignée que s’inscrit Banner Pilot, qui n’aurait vraiment pas dépareillé sur le catalogue No Idea. La preuve, le bassiste a été celui des Off With Their Heads, tandis que la moitié du groupe (ils sont quatre, ça fait donc ?... Deux !) a joué dans Riverthead, groupe dont le décès prématuré a également donné naissance à Dear Landlord. Voilà qui situe bien le combo, et le riff d’intro de « Central Standard » suivi de la poussée rythmique, nous confirme bien que l’on se retrouve ici dans une contrée où "pop/punk" n’est pas un gros mot...

Plus accessible que ses prédécesseurs, « Collapser » regorge de refrains imparables (comme celui de « Greenwood ») ou de riffs qui butent, à la manière de « Northern Skyline ». En 12 titres, le groupe de Minneapolis réussit le tour de force de rester efficace tout le long de la galette, que ce soit en fonçant dans le tas en mode gros bourrin (« Pensacola »), ou en ralentissant le tempo pour laisser place à la mélodie qui fait pleurer dans les chaumières (les couplets de « Empty Lot », ou ce que MxPx aura toujours tenté de réaliser, en vain).

La formule est parfaitement rodée et tous les titres sont addictifs dès la première écoute. Mais l’ensemble peut aussi, malheureusement, être répétitif... La preuve, les riffs de « Farewell To Iron Bastards » et de « Losing Daylight » sont exactement les mêmes ! Les années 2000 sont décidément plus fortes que les années 90 : avant les groupes Fat Wreck se plagiaient entre eux, maintenant ils se plagient eux-mêmes. Espérons qu’il s’agisse d’une bonne blague, sinon c’est un peu gros ! Et puisqu’on en est à espérer, croisons les doigts pour que le morceau « Starting On An Ending » ne laisse pas présager de l’avenir musical du groupe. Bien que super efficace, son riff racoleur et son refrain de teenage movie en font, heureusement, une pièce à part de l’ensemble.

Ces quelques points noirs vite effacés au Biactol, on ne peut que se délecter de cette bonne demi-heure offerte par Banner Pilot, sur fond d’accords puissants, de basse qui vrombit et de voix qui sent bon les verres d’alcool ingurgités. D’ailleurs la voix du chanteur Nick Johnson, bien que plus aigüe, possède un timbre très proche de celui de Till de Guerilla Poubelle. En faisant passer le groupe américain pour son nouveau groupe qui chante en anglais, vous devriez obtenir un taux de crédulité de 97 % (étude réalisée sur 28 personnes entre octobre et décembre 2009, véridique).


Infos

Note : 18 / 20

Année : 2009

Durée : 35 minutes

Labels : Fat Wreck Chords

Tracklist :

01. Central Standard
02. Pensacola
03. Greenwood
04. Starting At An Ending
05. Skeleton Key
06. Northern Skyline
07. Drains To The Mississippi
08. Farewell To Iron Bastards
09. Empty Lot
10. Hold Me Up
11. Losing Daylight
12. Write It Down


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