Dolores Riposte - Imagine Le Bordel (Demo)

Contexte :

Voilà une première demo autoproduite et autodistribuée qui ne coûte pas vraiment la peau du cul, puisqu’elle est gratuite et que dans l’absolu la peau d’un cul ça vaut pas grand chose à moins qu’on ait besoin d’une greffe du visage, ce que l’on ne saurait que trop conseiller à Massimo Gargia... Voilà pour la démarche des Dolores Riposte, se faire connaître par leur musique plutôt que par leurs photos fashion sur myspace, tout de suite ça parle plus.

Chronique :

Quatre petits titres au programme, c’est court mais on va pas se plaindre vu le prix, surtout que ça a été enregistré en 4 heures, ce qui fait une moyenne d’à peu près un titre par heure. C’est pas Axl Rose avec son Chinese Democracy qui peut revendiquer autant de productivité ! Dolores Riposte fait donc dans la pop/punk rafraîchissante, sans prétention aucune et avec un soin particulier pour les lignes de chant mélodiques et accrocheuses.

Le premier titre à l’humour amer (comme le ministère), "Imagine Le Bordel" en est la parfaite illustration sonore, enjolivée par un Krostif s’éclatant à la basse. En fait on est un peu sur les terres des premières livraisons de groupes comme Blink ou MxPx, mais avec un chant en français qui pourtant garde des intonations enjouées plutôt utiles dans ce genre. Et justement la comparaison avec Blink ne va pas s’arrêter là, puisque le break à la basse sur "Si J’avais Des Crayons De Couleurs" est littéralement pompé sur le riff guitare de "Dammit", le tube des californiens au clip hilarant (vous savez, quand ils se battent dans le cinéma !? non ?). Les choeurs viennent se greffer sans problème au chant de Fred, les power chords dictent la mélodie et les percus font dans l’efficacité, sans rajouter d’effets spéciaux.

"Dolores Riposte", titre éponyme est dans la même lignée, à la fois drôle et cynique, avec une refrain rempli d’une amertume certaine ("Oui mais un jour j’irai ailleurs / Loin de ce Sacré Coeur / Qui ne me rappelle que la rancoeur / Que tu as eu à mon égard"). Le message est passé. On enquille sur le titre suivant "Je Sens Que Ca Vient", sans doute écrite un jour de grosse constipation... C’est vrai que rester l’embouchure suspendue au dessus de l’auguste réceptacle sans que rien ne daigne s’expulser avec souplesse et soulagement, ça peut énerver, et vu comment Krostif s’égosille c’est une impression qu’il doit bien connaître... D’ailleurs l’effet s’en ressent puisque le refrain reste de la même façon coincé dans le ciboulot, tant il est simple et efficace.

Et voilà, la petite Dolores a donné tout ce quelle avait en moins de dix minutes. Ce fût bref mais vraiment plaisant, et on remettra bien volontiers le couvert pour une relation plus longue, en attendant qu’elle ait appris de nouvelles positions pour de prochaines rencontres. Et si vous voulez choper la galette, direction les salles de concert parisiennes, et bientôt intersidérales pour leur tournée avec les excellents Leptik Ficus. C’est encore là que le groupe est le meilleur.