Bullets And Octane - In The Mouth Of The Young

Publié le 6 janvier 2010 par Fab

Contexte :

Deuxième album pour les ricains de Bullets And Octane, et déjà un passage sur major, en l’occurrence RCA, filiale de Sony BMG. Et qui dit passage sur major, dit question sur l’intégrité du groupe et tout ce qui s’ensuit… Ici, le passage chez Sony est cependant moins surprenant, le quatuor ayant toujours eu une attitude assez « rock star » (il n’y a qu’à voir le style des lascars !). Finalement, le plus étonnant est que le groupe rompra son contrat après cet album pour retourner chez le méconnu label Ares Records… Mais qu’importe, allons plutôt voir de quoi il retourne !

Chronique :

On craint souvent un changement musical quand un groupe passe sur une major. Parfois à tort, mais souvent fois à juste titre… C’est donc avec quelque appréhension que je glisse cette rondelle dans ma chaîne hi-fi, d’autant plus que le groupe possède ce côté rock’n’roll, bien coiffé, bien sapé, bien tatoué qui n’est pas sans m’inquiéter. Réponse en musique.

Et vlan ! Le premier titre rentre dans le tas sans coup férir ! Rythme enlevé, voix bien rauque rappelant sans mal Lemmy de Mötörhead (une des fortes influences du groupe), gros soli plus heavy que rock’n’roll, chœurs tonitruants… Comme sur The Revelry, le punk’n’roll bourru des ricains s’avère simple mais foutrement efficace (« Going Blind ») ! Le quatuor nous balance plusieurs titres du même tonneau, comme « I Ain’t Your Savior » (et sa monstrueuse intro à la batterie), la nerveuse « Never Say Now » ou encore la plus mélodique « Last Mistake ». Certes, ces titres rentre-dedans mais assez simples ne sont pas très originaux, pourtant Bullets And Octane s’en sort pas mal grâce à une efficacité redoutable et un son gonflé à bloc.
D’ailleurs le travail de Page Hamilton (chanteur de Helmet) est presque trop bon. En effet, si on percevait encore quelques aspérités sur l’opus précédent, ici, le son semble un peu trop lisse, pas assez aiguisé et manquant d’un peu de grain, ce qui donnerait plus de sincérité à un tel groupe.

Parfois, le quatuor s’écarte un peu de son sujet de prédilection, amenant un brin d’originalité dans un style qui en manque. Mais malheureusement, c’est le penchant des musiciens pour le metal qui ressort sur cette galette. Ainsi, « Queen Mirage » part du bon pied, très rock’n’roll, avec un bon riff de gratte, mais s’embourbe ensuite avec un solo heavy chouinant lorgnant carrément vers du metal moule-burne ou autres pitreries du style… (les amateurs du genre ne seront pas déçus à l’inverse).
Rebelote sur le titre suivant (« Caving In »), bien péchu et avec des chœurs efficaces, mais terni encore une fois par un solo un peu trop mis en avant à mon goût. Puis « Bathroom Floor » s’avère un peu trop mièvre et mou du genou (avec son outro mielleuse au piano…) et ne relève pas vraiment le niveau.

Heureusement, les deux derniers morceaux sont plus efficaces et rattrapent cette fin d’album, bien que ces titres n’aient rien de très original. Finalement, on préférera largement « Cancer California » aux forts relents à la Social Distortion, son rythme bien chaloupé, son break montant crescendo et cette ligne de basse chatoyante.

Bref, le groupe est capable du très bon comme du franchement moyen sur cet opus. Si Bullets And Octane fonce parfois tête dans le guidon en déménageant tout sur son passage, il s’enlise d’autre fois avec tous ces soli grandiloquents. Je ne suis pas du tout réticent à l’exercice, bien au contraire, mais le guitariste en fait ici un peu trop. Le penchant metal, que l’on ressentait déjà légèrement sur The Revelry, est poussé un cran au-dessus (avec le côté rock star qui va avec). Dommage.


Infos

Note : 15 / 20

Année : 2006

Durée : 42 minutes

Labels : Sony BMG / RCA Music group

Tracklist :

01. Going Blind
02. My Disease
03. Save Me Sorrow
04. I Ain’t Your Savior
05. Cancer California
06. Last Mistake
07. Never Say Now
08. Queen Mirage
09. Caving In
10. Bathroom Floor
11. All Hail Halo
12. Mine Now


Groupe associé
Bullets And Octane