Casualties (The) - Under Attack

Contexte :

Depuis la sortie de On The Front Line en 2004, The Casualties n’ont pas chaumé. En effet, 2005 fut marquée par la sortie d’une version espagnole de cet album ainsi que la parution d’une chanson inédite sur la compil Punx Unite – Leaders Of Today. Ajoutez à cela quelques tournées par-ci par-là à travers le monde et nous voilà déjà en 2006, l’occasion pour le groupe de sortir un DVD (cf. la chronique), de continuer ses tournés en compagnie de groupes comme Anti-Flag ou The Unseen, et bien sûr de sortir un nouvel album (énorme succès). De quoi redonner le sourire à Side One Dummy, le label de LA qui revit depuis le succès de Gogol Bordello ou Flogging Molly notamment…

Chronique :

Le groupe nous avait prévenus via son site web que contrairement à d’autres formations qui s’adoucissent avec l’âge, The Casualties allaient jouer encore plus vite, encore plus fort, encore plus hardcore, bref être encore plus « Casualties ». On ne peut que confirmer cette affirmation en écoutant cet album puisqu’on attaque fort avec « Under Attack » (bah tiens justement) qui nous explose en pleine face. On a à peine le temps de voir la fin de la chanson que l’on enchaîne directement avec la suivante et c’est ainsi durant quasiment tout le cd : aucun temps mort (ou presque). Les tunes sont courtes (4 font moins de 2 min et 3 seulement dépassent les 3min), rapides, directes et s’emboîtent à merveille. On nous laissera quand même souffler un peu lorsque viendra le tour de « Down And Out » qui calme (un peu) le rythme, ainsi que « On The City Street » qui reprend grosso-modo le même schéma que « Punx Unite » (qui clôturait Underground Army), à savoir une intro assez longue menée par les chœurs et un retour de ces derniers à la toute fin (ça ferait presque penser à un rappel lors d’un concert).

Les chœurs, puisque l’on en parle tiennent une grande place dans cet album. Les deux meilleurs exemple sont « Social Outcast » avec son magnifique « We are the ennemies of the society » (qui donne immédiatement envie de gueuler le refrain à son tour), et « On City Streets ». Dans les deux cas, on a l’impression que ce n’est pas seulement le groupe qui chante mais toute une armée de punks (ce n’est d’ailleurs pas si faux puisque le groupe à recruter pour l’occasion trois fans de la première heure pour scander ces refrains, comme quoi la fidélité ça paye).

Pour ce qui est du fond, le groupe reste fidèle à ces thèmes privilégiés que ce soit l’exclusion (« Social Outcast », « Down And Out »), la critique de la société (« V.I.P. » et « Fallen Heroes »), les mensonges prodigués par l’état sur « Under Attack », mais surtout « Great American Progress » qui parcourt toute l’histoire des Etats-Unis en soulignant divers évènements peu glorieux, massacre des indiens et esclavage en tête, mais aussi d’autre moins connus comme les camps de rétention pour les habitants d’origine japonaise durant la seconde guerre mondiale... Le groupe lance même un hommage à Woody Guthrie (« In It For Life »), un des pionniers de la musique engagée ayant sévi aux Etats-Unis durant les années trente jusqu’à la fin des années 60 (si vous êtes fan d’Anti-Flag sachez que c’est lui qui a écrit « Post-War Breakout » par exemple).

Un petit mot concernant la dernière tune puisque le cd s’achève (étrangement ?) sur un « Stand Up And Fight »entièrement instrumental, qu’on aurait peut-être plus vu en intro de l’album. Certains se serviront d’ailleurs de ce prétexte pour enchaîné avec une nouvelle écoute et ainsi de suite jusqu’à l’épuisement total (du stock de bière, ou des voisins). Le mutisme de ce morceau est finalement peut-être là pour nous signifier que c’est aussi à nous de nous bouger et de faire bouger les choses, de s’engager et d’écrire via nos actes les véritables paroles de cette chanson (non non je suis encore sobre...).

Casualties (The)