Goldfinger - Hello Destiny

Date de publication : 4 avril 2009 par Vince

Contexte :

Retour aux sources, signature sur Side One Dummy, comeback de Paulson… cet album aura suscité pas mal d’espoir après presque quinze ans de bons et loyaux services, de succès et parfois de déceptions. 2008 le retour en grâce de Goldfinger ?

Chronique :

Bah voilà, t’as rencontré une meuf qu’elle est trop belle. Elle s’intitule Jennifer et ressemble à Jennifer Aniston, à Jennifer Connelly et à Jennifer de Superbus aussi, un peu. En plus d’être ultra mignonne, t’es content parce que quand tu l’as rencontrée, elle t’a expliqué qu’elle aimait bien le punk-rock, « surtout Simple Plan ». Alors toi tu t’es dis que bon, il allait falloir refaire son éducation à la jeune fille. Tu as donc cherché à lui faire découvrir un groupe punk rock, un vrai, et tu as pensé à Goldfinger, mainstream certes, pas ultra rebelle, pas trop trop anarcho grindcore non plus, mais bon comme toute les nouvelles pratiques de couple, il fallait y aller tranquille...

"Retour aux sources" qu’ils avaient dit. "Bonne nouvelle !" que t’avais pensé. Et à la première écoute, tu comprends que la bande à John Feldman a toujours autant le sens du hit qui tue, de la punk song qui accroche, du ska qui envoie bien comme il faut...
Dès le premier titre, ces quadras du punk US montrent qu’ils sont de retour pour le meilleur. « One More Time », élu single de l’album, aurait pu cartonner à mort sur MTV s’il était sorti dix ans plus tôt. Tout est là : l’énergie, la mélodie, le gros son, la voix claire et posée… avec Goldfinger, tout est dans l’efficacité sans fioriture, c’est direct, c’est puissant et ça fait du bien.
Feldman, plus que jamais, s’impose comme le leader incontestable et incontesté de la bande. Il chante, joue de la guitare, du clavier, des percus, s’occupe des arrangements et du séquenceur, et en plus il écrit les chansons, les produit, les enregistre et les mixe. Les autres pourtant ne font pas que de la figuration. Paulson, le guitariste revenu au bercail, rappelle par sa seule présence que Goldfinger au top, c’est Goldfinger avec lui.

Retour aux sources aussi par la pochette, qui rappelle fortement l’album éponyme de 96, et parce que le groupe a pensé à donner en pâture à ses fans deux ska assez phénoménaux. « Get Up » d’abord, avec son glissement de trombone et ses contretemps qui alternent habilement avec des breaks plus calmes et d’énormes riffs de gratte, avant un final de folie avec des chœurs gigantesques. Pur chef-d’œuvre. Et dans le même rayon, un peu plus loin, le groupe envoie « If I’m Not Right… », une chanson d’amour à la cool, avec une section cuivres au poil, un Feldman très inspiré au chant, une finesse et une élégance dignes des meilleurs.

Dans le genre ultra produit, « War » s’impose comme de l’excellent travail d’artisans soucieux de la qualité, de la satisfaction du client... Un peu comme sur « How Do You Do It », peut-être un brin calibré pour les radios (qui a dit « formaté » ?), Green Day et son American Idiot multiplatiné ont laissé des traces par-ci par-là. Certains trouveront ça trop sucré, pas très digeste, mais lorsque le groupe envoie « Bury Me », autre tube en puissance, moi je dis banco et je m’incline sagement.

Pour la sauvagerie hardcore, il faudra s’attarder sur « Not Amused », dont la « brutalité » pourra étonner ceux qui n’ont jamais rien entendu, comme ta copine Jennifer justement. Alors tu lui feras écouter plutôt « Handjobs For Jesus », chanson moqueuse quasi chapitrée (je citais Green Day plus haut), avec une partie punk, une autre gorgée de riffs métal à la limite de la caricature, et un final proche de la country puis du gospel.

La dernière (excellente) chanson, « Free Kevin Kjonaas », appelle à la libération d’un des leaders américains de la cause animale (on se souvient que John Feldman, végétarien par conviction, est très impliqué depuis longtemps dans cette cause), emprisonné pour s’être attaqué à la Huntingdon Life Sciences, entreprise spécialisée dans les tests sur les animaux et célèbre pour sa cruauté.

Il y a quelques mois, on pouvait lire dans les colonnes de feu Punk-Rawk que Hello Destiny était un album « à oublier très vite ». Toi tu t’es demandé comment on pouvait avoir à ce point de la merde dans les oreilles ?... (ou alors faut pas aimer Goldfinger tout court et là c’est une question de goûts ok...). Mais finalement tout ça toi tu t’en fous. Tu as convaincu ta copine que Goldfinger avait toujours des doigts en or et que décidément, quatre vieux amis encore verts pouvaient susciter une excitation bien plus grande qu’une armée de Simple Plan...



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BIOGRAPHIE DU GROUPE


Goldfinger


Note : 16,5 / 20

Année : 2008

Durée : 36 minutes

Label : Side One Dummy Records

Du Son : SOUND

Tracklist :

1. One More Time
2. Get Up
3. Goodbye
4. Without Me
5. The Only One
6. War
7. How Do You Do It
8. Bury Me
9. Not Amused
10. Handjobs For Jesus
11. Free Kevin Kjonaas
12. Julian