Seven Hate - Some Fourteen Or More Things Seven Hate Never Dared To Tell You

Date de publication : 3 avril 2009 par Anarchibald

Contexte :

Un an après Is This Glen ? sur lequel on sentait le vent musical tourner (sans être encore la bourrasque qui mènera à Matching The Profil), les "savonnettes" sont de retour dans les bacs. Pas pour un album mais pour une compile, reprenant ainsi la technique de leurs cousins suédois de Millencolin (The Melancholy Collection est sorti un an auparavant) pour faire le ménage dans leur placard et revenir sur de nouvelles bases.

Chronique :

C’est un classique (ou pas) des groupes commençant à avoir un certain bagage : ressortir les vieilleries, singles et autres b-sides pour livrer une compilation à l’intérêt et à la qualité plus ou moins variables. Ainsi Seven Hate n’échappe pas à la règle et nous offrait en 2000 un skeud au titre aguicheur et prometteur : Some Fourteen Or More Things Seven Hate Never Dare To Tell You, le genre d’accroches suggestives, dignes d’un titre de Woody Allen, que l’on pourrait coller sur papier glacé accompagnées de quelques révélations sur le passé d’une Miss France…

Mais alors qu’est ce que le groupe avait de si indiscret à nous cacher ? Point de vidéos intimes compromettantes, Paris Hilton n’avait pas encore lancé la mode. D’autant plus qu’à l’époque, les portables se résumaient à de gros parallélépipèdes qui avaient au moins le mérite de faire ce pour quoi ils étaient conçus mais qui, au risque de choquer les plus jeunes d’entre vous, ne servaient ni d’appareil photo ni de caméra.

Plus sérieusement on y trouve toute une série de titres témoins du savoir faire de Seven Hate et en grande majorité des inédits, mis à part « Born To Skate » , la (tellement bonne) piste finale de leur première galette qui donne le ton de cette compile : du skatecore à la française. On retrouvera ainsi avec plaisir Seb et son chant légèrement trainant qui s’étire comme de la guimauve entre les passages instrumentaux déchainés et rapides. Les titres présents sur le disque s’étalant sur à peu près la totalité de la discographie des 7H de l’époque. Les plus acharnés pourront s’amuser à déceler à l’oreille la date d’enregistrement des titres. Ainsi, si l’ensemble musical est plus tourné vers le son rapide et sur roulettes caractérisant la grosse première partie de la vie du groupe, on tombera également sur des morceaux correspondants plus au dernier son des poitevins comme la mélodique, mais non moins géniale, « Under The Water » qui mériterait, comme beaucoup d’autres, de s’offrir quelques tours supplémentaires.

Comme annoncé dans le titre, cet album contient également son lot de surprises plus ou moins croustillantes et délirantes comme « Nico VS The Life Of John Wayne » sur laquelle le batteur/chanteur « affronte » avec ses fûts une guitare country ponctuée de cris de divers animaux de la ferme... Et puisque l’on parle d’effets sonores, il est impossible de faire l’impasse sur la cultissime « Big Trasher » et ses bruitages issus d’un jouet pour enfant en bas-âge, son magnifique jeu acoustique mais surtout son chant en français noyé dans un faux accent anglais : un cocktail digne des meilleurs apéros et que, là aussi, on ne pourra s’empêcher de resservir.
Au menu des écarts musicaux, notons également la version garage de « Songs For Lardons » qui démontre que quelque soit le style adopté par le groupe, leurs tunes sont toujours aussi prenantes. Enfin on se quittera sur un remix électronique (avec un petit passage cuivré sur la fin) de « Close Your Eyes » sur laquelle la bande s’offre une petite séance d’auto-flagellation en intro (l’écoute du titre original, écourtée par un auditeur mécontent gueulant : « Stop that Shit ! »).

Enfin bon quittera c’est vite dit… en effet quelle meilleure occasion que ce genre de compile pour pouvoir jouer de la piste cacher ? C’est ainsi qu’après trois morceaux vides on tombera sur une longue, longue piste, de 18 minutes… Non ne rêvez pas ce ne sera pas « The Decline » où son équivalent poitevin mais une série de démos à la qualité plus ou moins bonne et au style allant d’un skatecore speedé fidèle au groupe à quelque chose de plus rock. Un pot-pourri qui ne sera pas des plus indispensables (l’album s’en sort très bien sans), à écouter pour l’anecdote et le côté « historique ».
Et comme le groupe n’est pas avare en surprise il nous resservira une piste cachée… dans la piste cachée ! Nous rejouant alors la fin de The Weaning Day avec la poilante et enfumée (pas de cigarette…) « Touchez Pas à la Mer ».

Pouvant être divisé en deux parties (trois si l’on tiens compte des démos de fin de disque), l’une, la principale, plus académique (pas au sens télévisuel du terme, je vous rassure) regroupant une série de B-sides bien senties, l’autre, plus délirante oscillant entre versions revues et corrigés de titres du groupe et morceaux plus expérimentaux mais non moins méritant, cette compilation ne nous fera pas regretter que les savonnettes soient passées aux aveux !



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BIOGRAPHIE DU GROUPE


Seven Hate


Note : 16 / 20

Année : 2000

Durée : 66 minutes

Label : Vicious Circle

Du Son : SOUND

Tracklist :

1. I Can't Give No Rules
2. Inside
3. Born To Skate
4. Escapism
5. Autumn Rude Boy
6. Under The Water
7. Diabolic Satanas
8. Bitch's Eyes
9. Nico Vs The Life Of John Wayne
10. Jelly
11. Big Thrasher
12. Brainwash
13. Song For Lardons (Garage Version)
14. Close Your Eyes (Remix)
15. Track 15
16. Track 16
17. Track 17
18. Demos...