Me First And The Gimme Gimmes - Have Another Ball

Contexte :

Deux ans après avoir joué aux cow-boys pour nous prouver qu’ils étaient restés de grands enfants, et quelques mois après avoir pondu une série de 5 vinyles carrés, cette fois-ci pour démontrer qu’ils ne tournaient vraiment pas rond, les Me First And The Gimme Gimmes sont de retour pour redonner un coup de fouet à la discographie de papa/maman.

Pas n’importe quel retour puisque, en se trompant d’un an, cette année 2008 fête le dixième anniversaire de leur première galette : Have A Ball. L’occasion de marquer le coup avec un nouvel album (à mois que… ?) dans le pur esprit de leur première production (plus que vous ne le croyez).

Chronique :

Oui, parce qu’en fait le groupe ne nous avait pas vraiment tout dit, et moi non plus en fait. Ainsi, là où l’on croyait tout d’abord avoir à faire à un simple retour dans les années 70 à la sauce du 21eme siècle, il est ensuite apparut que ce nouvel effort serait constitué de titres enregistrés lors de la session de Have A Ball !
Tiens donc… mais n’avaient-ils pas déjà distribués des B-sides de ce même album avec la série de 7’’ single sortis les années précédentes ? Oui, et d’ailleurs on retrouve une bonne dose de ces titres sur cet album, 8 pour être exact, dont 3 s’étaient par ailleurs retrouvés en 2001 sur l’EP Turn Japanese.
Si à cela on ajoute 2 titres (« Rich Girl » et « The Harder They Come ») parus respectivement sur la compil Happy Meals, Vol. 2 : The Perfect Marriage et celle du Warped Tour 2003, il ne reste plus vraiment d’inédits au menu (tout de même 2, c’est déjà ça)…

Enfin bon avant de cracher dans la soupe il ne faudrait pas oublier la rareté de ces titres. Car hormis un cercle restreint de fans, il n’était pas donné à tout le monde de posséder l’ensemble des ces pistes. Et puis d’ailleurs le plus surprenant n’est pas là…
(En général c’est à ce moment de l’intrigue que l’on vous colle une page de pub)

Annoncé sur le site de Fat Wreck comme étant le second cd d’un Have A Ball prévu à l’origine comme un double album avant de se voir finalement ramené à une simple rondelle, il est présenté dans le livret, à travers un récit fort sympathique nous poussant à rire, parfois, à sourire, souvent, ni plus ni moins comme LE premier album des Me First, mit au rencard par la bande suite aux pressions et agressions exercées sur eux par les artistes originaux furieux de voir de tels voyous saccager leurs œuvres !
Battu mais pas vaincu le groupe décida alors de repartir à zéro, travaillant cette fois-ci « en pleine collaboration avec les artistes… ou tout du moins avec des artistes sur lesquels ils pourraient avoir facilement le dessus lors d’un combat de rue », pour accoucher du Have A Ball que l’on connait.

Le décor ainsi planté, il est temps de passer au bowling… euh au golf… ah non… à la musique, c’est ça. De ce côté, le petit retour aux sources de cette compilation ne sera pour beaucoup en aucun cas un inconvénient étant donné la grande popularité de Have A Ball auprès des fans. Il faut dire que même si Love Their Country nous avait offert une écoute plutôt sympathique et entrainante, ces vieilles chansons-ci n’auront pas à rougir devant leurs cadettes.
Ainsi on ne rate pas l’entrée en matière avec « Rich Girl » bien rythmé pour se faire ensuite totalement surprendre sur « The Boxer ». Vous me direz avec ce titre mythique de Simon & Garfunkel, le groupe part déjà sur de bonnes bases. Ce n’est pas faux mais on ne peut nier que le groupe à bien bosser en pondant un titre des plus accrocheurs : surement la meilleur tune du skeud. D’ailleurs à quelques rares exceptions près (« I Write The Songs ») les titres s’enchainent et s’emboitent sans la moindre anicroche, offrant une écoute fraiche et rythmée voire même prenante, se situant pour le coup un cran au-dessus de son frère jumeau qui proposait un jeu moins rapide et plus lassant sur la longueur.
Bien évidement, et comme sur tous les albums de MFATGG, la seule chose qui reste constante ce sont les petits hommages musicaux distillés au grès des morceaux, comme celui immanquable au Ramones sur « You’ve Got A Friend », réussissant d’ailleurs à sauver un peu ce titre qui se place quand même au creux de la vague de cet album.

Que vous ayez aimé ou non Have A Ball ce serait bête de manquer ce nouveau/vieil album qui, s’il possède quelques rhumatismes dus à son âge n’en est pas pour autant gâteux, nous offrant une série de titres qui ne manquent pas d’entrain et de bonne humeur (« Rich Girl », « The Boxer », « Only The Good Die Young », « The Harder They Come »…), peut-être pas de ceux dont on se souvient toute une vie mais que l’on prendra toujours plaisir à réécouter. Un compagnon de voyage idéal pour s’enfiler... des kilomètres d’autoroute… et plus si affinités...