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Interview avec The Rabble

Date de publication : 26 mars 2009
Après la sortie de son nouvel album en 2008, le trio street punk majeur d’Auckland (NZ) réalise une tournée européenne passant par la France. De retour en Nouvelle-Zélande, le groupe gratifie son public de quelques dates. L’occasion de croiser la route des gaillards et de savoir ce qu’ils pensent du vieux continent…

Salut, comment ça va ?

  • Chazz (chant, guitare) : Bien, bien.
  • James (basse) : Pour quel site est-ce que tu bosses déjà ?

Pour un webzine français, Punkfiction…

  • J : Oh, génial. On a beaucoup aimé la France. On a joué à Bordeaux, Biarritz, c’était vraiment super.

Justement, je voulais savoir comment s’était passée votre tournée en Europe ? Et quelles sont les différences entre ici et l’Europe ?

  • C : C’était excellent. Il y a des paysages vraiment magnifiques et nous avons rencontré beaucoup de personnes très sympas. Ouais, on a vraiment passé du bon temps en Europe. Mon meilleur souvenir est surement la date avec The Casualties. C’était juste incroyable !
  • J : Sinon, l’Europe est beaucoup plus grande, du coup la scène est plus importante, il y a plus d’audience… Et les gens sont aussi beaucoup plus politisés. Vous connaissez vos idées, vous savez pourquoi vous vous soulevez. Je trouve ça vraiment bien.

Oui, en partie. Mais c’est vrai qu’il me parait plus difficile de suivre l’actualité en Nouvelle-Zélande. Les JT sont très courts et on n’entend presque jamais parler de problèmes sociaux, économiques, etc. De même dans les journaux… La plupart des groupes Néo-Z parlent de problèmes internationaux mais rarement des problèmes nationaux. Qu’en est-il exactement ?

  • C : Je pense qu’on a de la chance ici, notre gouvernement n’est pas aussi merdique qu’aux USA, ou que chez vous. C’est vrai qu’en Europe, les infos traitent beaucoup de problèmes sociaux, politiques, économiques et les européens semblent plus contestataires. Mais je pense qu’ici on a moins de problèmes de ce genre. Et il y a plein de problèmes dans le monde et il n’est pas difficile de s’imaginer les difficultés que vivent certains sur cette planète… C’est pourquoi on parle de ces problèmes…

Sinon, vous avez rencontré de bons groupes français ?

  • C : Ouais, Brain Shake. Brain Shake était le meilleur…

Ah merde, je ne connais pas ce groupe !…

  • C : (rires) Je crois que c’est un groupe assez jeune. Mais ils sont vraiment bons ! (ndr : http://www.myspace.com/brainshake, le MS de ce jeune groupe street punk de Bayonne qui vient de sortir un split avec Fat & Furious).

Ok, je me renseignerai. Sinon, pourquoi avoir choisi l’Europe et pas une autre destination ?

  • C : Ce n’est pas évident de se faire connaître à l’étranger pour nous. Le seul moyen, c’est de tourner…
  • J : Du coup on veut voyager partout. On est déjà allé aux Etats-Unis, c’est pourquoi on a choisi l’Europe.
  • C : Et comme c’était vraiment cool, on y retourne cette année.

A l’inverse, je trouve que la scène européenne n’est pas très connue ici. A part la scène anglaise et un peu la scène suédoise. Les Néo-zélandais que j’ai rencontrés écoutent énormément de groupes américains et très peu de groupes européens…

  • J : Je pense qu’il y a la barrière du langage. Je pense que les personnes vivant dans des pays anglophones ne comprennent que l’anglais, et c’est ennuyant de ne pas comprendre… Alors qu’en Allemagne, en France et autres, vous apprenez l’anglais, donc c’est plus simple.

Pourtant, la majorité des groupes européens chantent en anglais…

  • J : (rires) Ouais c’est vrai. Mais je voulais chanter avec un groupe belge qui chantait en anglais. J’ai lu le texte et je ne comprenais rien ! Les paroles étaient en anglais, mais je ne comprenais pas !
  • C : Mais au moins en Europe, vous apprenez l’anglais et essayez de comprendre d’autres cultures. C’est vraiment bien. On ressent le fait que tous les pays européens sont vraiment proches.

Je change de sujet et en viens à vos influences. A l’écoute de votre album, on entend tout de suite votre goût pour la scène street punk américaine, Rancid, The Unseen, The Casualties. Mais on entend également une touche de psycho, une touche de rockabilly… Est-ce important pour vous de mixer toutes ces influences ?

  • C : Je pense qu’on est influencé par beaucoup de musique, beaucoup de styles de musique… On n’est pas influencé par un seul son, nous écoutons pas mal de genres différents et du coup ça se ressent dans notre musique.
  • J : Et tu sais, Johnny Cash était vraiment populaire, beaucoup de musiciens ont été influencés par Johnny Cash. Il jouait de la country, mais il avait l’énergie, la fougue punk. Je crois qu’il ne faut pas s’arrêter à un style en particulier…

Vous avez d’ailleurs intégré des instruments folk irlandais sur un titre. Est-ce le même raisonnement ou avez-vous des origines irlandaises ?

  • J : Tout le monde ou presque en Nouvelle-Zélande a des origines écossaises ou irlandaises. Mais elles ne sont pas si proches pour nous.
  • C : Mais on écoute les Dropkick Murphys, The Real McKenzies… Donc on trouvait ça normal d’intégrer ces sonorités dans notre musique.
  • J : Trop de groupes se cloisonnent dans un style. Je fais telle musique, et pas autre chose. Je pense que c’est bien d’élargir ses influences, sinon tu n’avances pas… On aime bien des groupes plus reggae rocksteady, du coup on a des titres plus rocksteady, avec des soli car on écoute aussi des trucs plus rock’n’roll…

C’est une des raisons pour laquelle vous avez fait appel à Jim Siegel (qui a travaillé avec Dropkick Murphys) pour le mix de votre album ?

  • C : Oui entre autre. On trouvais que Jim Siegel faisait vraiment du bon boulot donc on a décidé de lui confier le mix et on est bien content du résultat.

Vous avez également un morceau avec Mark de The Unseen en guest. Comment l’avez-vous rencontré et comment s’est déroulé l’enregistrement ?

  • C : On l’a rencontré lors de la tournée de The Unseen en Nouvelle-Zélande. On avait joué pour eux en première partie. On s’était bien entendu et on avait gardé le contact. Du coup, lors de l’écriture de l’album, on s’est dit que ça serait bien s’il pouvait poser sa voix sur un titre. On lui a demandé et il a tout de suite accepté.
  • J : C’était bizarre car il a enregistré la voix aux Etats-Unis tandis qu’on a enregistré notre album ici. On a reçu notre morceau avec sa voix en plus, et c’était super.

J’ai vu que le titre de votre dernier album signifiait en fait, « The battle for freedom is almost over, but the war has just begun ». On pourrait croire ce titre très sombre, mais on peut aussi y voir un message d’optimisme. Pouvez-vous expliquez un peu ce titre…

  • C : Oui, en fait c’est un message d’espoir, d’optimisme. Ce n’est pas parce que l’espoir que ça aille mieux est infime qu’il faut abandonner. Il faut continuer à aller de l’avant. Tout l’album est dans cet esprit.

Quels sont vos projets pour l’avenir ? Vous m’avez dit que vous retourniez en France ?

  • J : On va retourner en Europe en juillet, août. En Angleterre déjà, à un festival et aussi en France… Venez nombreux !

Le dernier mot est pour vous…

  • C : Faites vivre la scène, continuez de monter des groupes, jouez, organisez des concerts, venez aux concerts !

Merci. Bon concert.

  • J : Merci à toi. A bientôt. Peut-être en France…


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Rabble (The)


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The Battle’s Almost Over