Flogging Molly @ Hammerstein Ballroom / Manhattan Center Studios (New-York City)

Date : 15 février 2009 par Soss M@y0

13h15, heure parisienne, décollage. Destination : une semaine de vacances à New York City ! Et en prime un super concert dès l’atterrissage ! En attendant, huit heures d’avion sans autres distractions que jouer au pendu ou lire Scientific American. 15h15, heure new-yorkaise (ajoutez 6h pour avoir l’heure française), atterrissage à Newark Airport. Formalités administratives telles que prises d’empreintes digitales et photo d’identification. Quel pays accueillant !
18h30, arrivée à l’hôtel, 34th Street/3rd Avenue. 19h, départ pour le Manhattan Center, 34th Street/11th Avenue. 5 minutes pour trouver la bonne direction, et c’est parti ! Lexington Av./Park Av., 5th Av., oh, l’Empire State Building, 6th Av.... 11th Av. ! Yes, j’y suis ! Alors le concert doit être dans un de ces deux terrains vagues là. OK, mauvaise pioche. En plus, pour demander son chemin ici, vaut mieux parler arabe ou chinois plutôt qu’anglais. Bref, gros échec, je suis vaincue par la fatigue, la faim, le froid, la démotivation, je rentre à l’hôtel. Mais 9th Av., sur le trottoir opposé, que vois-je donc ! Une longue file avec 2-3 kilts dedans. Bingo ! Après une place achetée au noir au prix de l’or en barre, me voici au 2ème balcon de la Hammerstein Ballroom, 3999 personnes dans la salle, 4000 avec moi...

20h15, The Aggrolites entrent en piste. Ma parole, c’est un complot ! Oser jouer du reggae-ska quand je suis à 10 mètres au dessus du sol, je considère presque ça comme une incitation au suicide.
Heureusement, j’arrive à me maîtriser, je m’éloigne de la balustrade, je me pose sur un siège, et je dors. Ou tout du moins, j’essaie ; la législation américaine sur les décibels n’est visiblement pas la même que la nôtre, et des bouchons n’auraient pas été inutiles. Enfin bref, tout ça pour dire que, n’en déplaise à certains de mes collègues punkfictioniens, je n’ai quasiment rien suivi/apprécié du set de The Aggrolites.

Changement de plateau, le moment est venu de se socialiser avec les autochtones. Bref coup d’œil sur la mezzanine. Moyenne d’âge : 30 piges. Moyenne de poids : 110kg. En bas, dans la fosse : 20 piges, 90kg. Ça promet pour le pit. On peut leur reconnaître un truc en tout cas à ces gens, c’est qu’ils ont vachement moins le parapluie coincé dans le cul que les Anglais : pas besoin d’aller vaguement draguer, ils viennent tout seuls, c’est plutôt agréable et surtout, ça économise des bières...

Mais bon, passons à des choses moins frivoles : 21h30, les Flogging Molly entrent enfin sur scène (mon horloge biologique indique elle, 3h30, heure de Paris). Putain, jamais j’aurais autant mérité un concert que celui-là ! Dave King et sa bande sont mes sauveurs ce soir ! Ce "Man With No Country", il refilerait la pêche à un escargot neurasthénique ; et "The Likes Of You Again" a l’effet d’une pilule d’ecstasy sur mon balcon remplis de calvitieux naissants.
Et en bas, comme promis, le pit, c’est du grand art. Des pompes, des sweats qui volent de partout, suivis par les quelques malheureux qui pèsent en dessous de 75kg. C’est bien une des premières fois que je ne regrette pas de ne pas être là-dedans, j’aurais pas fait long feu face à tous ces poids lourds.

Sur scène, pour l’instant, ça parle plus que ça ne s’agite, à chaque chanson son anecdote, ou la petite vanne qui va bien (enfin ça a l’air d’être drôle, mais je comprends pas trop ce qui se dit). Y’a quand même un petit veinard qui a eu droit à "happy birthday to you" chanté par 4000 personnes, et à "Selfish Man" dédicacé par Flogging Molly. Le groupe enchaîne ensuite sur "The Son Never Shines" et le dernier single, "Float". Séquence émotion à l’ancienne, tout le monde la larme à l’oeil, les bras en l’air, et le briquet allumé si possible.

Puis c’est reparti de plus belle, avec quelques titres inattendus genre "Rebels Of The Sacred Hearts" ou "Us Of Lesser Gods" qui rendent plutôt pas mal, et puis ça change des set-lists calibrées "hits du groupe". Bon en même temps, en 1h30 de set, ils ont le temps de varier un peu. Même si ce sont les gros classiques qui remportent le plus l’adhésion du public ; encouragé par les jolis pas de danse du frontman, qui est la preuve vivante que la Guinness, ça conserve.
Pendant que lui fait des montées de genoux, sur "Tobacco Island", et surtout "Drunken Lullabies", c’est la folie en bas. Sérieux, si j’avais eu un appareil photo, j’aurais pu publié un album photo genre "Le pit vu du ciel". Avouez que le circle pit en forme de banane, c’est concept quand même ! Sur les balcons, c’est plus sage, ça tape dans les mains entre deux Budweiser. Quelques-uns ont quand même assez bu pour oser quelques pas de danse sur les deux bombes "What’s Left Of The Flag ?" et "Seven Deadly Sins" qui signent la fin du set avant le rappel.

Et quel rappel ! "Devil’s Dancefloor", la seule qui manquait des tubes usuels ! Et "The Story So Far", pour finir sur une petite note tristounette cette première date du Green 17 Tour. Enfin quand même, comme ça se dit dans les matchs de foot : j’ai pas fait le voyage pour rien.



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