Static Radio NJ - An Evening Of Bad Decisions

Contexte :

Jeune groupe poussé sur le terreau fertile du punk rock made in New Jersey, Static Radio NJ voit sa carrière décoller dans le microcosme du hardcore mélo avec cet album An Evening Of Bad Decisions, paru en 2008 (version vinyle au printemps 2009, avec un artwork (un peu) moins insipide). Un split et un EP avaient précédé et attiré déjà pas mal d’oreilles, friandes de punk rock haut de gamme.

Chronique :

C’est que le terroir est de qualité. Sur les terres du New Jersey on compte déjà une palanquée de groupes qui auront marqué la scène punk rock à travers les époques. Le son East Coast, et en particulier celui du New Jersey, n’est pas une vue de l’esprit, ça existe bel et bien, et ça se retrouve très fortement dans un album comme An Evening Of Bad Decisions. On définit parfois Static Radio NJ comme un croisement de Kid Dynamite et de Paint It Black. Ce n’est plus aussi vrai qu’aux débuts du groupe, qui se révèle au fil des années bien plus riche que ça, notamment au niveau charge mélodique (si on était mauvaise langue on dirait qu’ils se sont souvenus que Dan Yemin avait joué dans Lifetime avant de fonder Kid Dynamite...).
Pour rester dans le New Brunswick, citer Lifetime, Ensign et l’incontournable influence des Bouncing Souls, vous situerait donc un peu mieux la teneur du disque, cette touche d’émotion sans pareil, cette finesse d’exécution hors norme etc…

Static Radio NJ est cependant issu de l’école hardcore, et cet album est quand même une sacrée bonne décharge énergétique. Tout l’intérêt réside ainsi dans l’alternance de titres d’une minute et quelques avec des titres plus nuancés. La cerise sur le gâteau étant évidemment de retrouver cette qualité dans un même morceau. Le début de l’album est ainsi tout à fait représentatif des capacités du groupe.
Le disque commence avec le tube imparable « Marc » : accroche mélodique parfaite, envoyée à 100 à l’heure. Suit « Bothered », bien plus vindicative, où le tempérament rageur du groupe s’exprime à fond sur une intro de basse de mammouth. « Green Hoody » surprend tout de suite après, avec ce fameux penchant mélodique qu’on n’aurait pas soupçonné dans le timbre de voix de Mike, ce mid tempo et ces guitares tout en finesses font merveille, rappelant pas mal un bon vieux Face To face de derrière les fagots. Arrivent ensuite « Places », avec ce quelque chose de plus enjoué à rapprocher de The Loved Ones et de Dave Hause (ex-Paint It Black, CQFD) dans la mélodie de chant, décidément à la palette assez large.

La suite est évidemment du même tonneau. On citera le vieux morceau « Who’s Laughing Now », présent sur chaque disque du groupe depuis ses débuts ; la furieuse « Standing Still » (la plus old school du disque) ; et l’émouvante « Fin » qui fait penser fortement aux expériences acoustiques de Strike Anywhere. Bien que très à l’aise et rageur dans le registre hardcore (« In Your Dreams », quelle claque !), le groupe peine tout de même à se montrer vraiment marquant quand le taux de testostérone augmente (« Ferren Decks »). Les morceaux hardcore semblent ainsi plus quelconques (« Cut The Tie »), davantage là pour faire valoir les sublimes trouvailles mélodiques (« Statelines »). Ils apportent tout de même une alternance et une diversité qui font de ce disque un must pour tout aficionado de hardcore mélodique (« Wake Up », encore un tube).

Dans un genre qui fourmille de groupes suivistes, c’est comme souvent la qualité du chanteur qui fait la différence. La complémentarité des grattes et la qualité du songwriting tout en retenue font ici le reste (« The Waiting Game » qui clôt le disque). Au-delà d’un groupe encore très marqué par ses influences, voilà une formation de grande qualité dans le genre. A suivre de près !...