Diego Pallavas - Série Noire

Date de publication : 13 janvier 2009 par Vince

Contexte :

Deuxième album pour le combo spinalien. Le bassiste Maxi B a été remplacé par Mitch, arrivé de Los Space Pinguins. Le trio est resté fidèle à Kanal Hysterik pour ce deuxième album, même si la licence est ici partagée avec Guerilla Asso, le prolifique label qui est un peu notre Asian Man à nous …

Chronique :

Alors au jeu du name-dropping, on va pouvoir citer Zabriskie Point, PKRK, Les Sales Majestés et bien évidemment les amis de Justin(e)… Mais bon, moi, Diego Pallavas me fait surtout penser à un autre groupe bien français, bien de ma génération, bien bien mort aussi, je veux parler des Rats. Pourquoi ? Et bien je dis « parce que ».

Parce que la voix, parce que la gouaille, parce que la rapidité, la sécheresse, la morgue et l’insolence. Parce que Diego Pallavas n’est pas le trompettiste de Manu Chao mais un groupe qui a choisi de chanter dans la langue de Molière et de Vérole (Vérole c’est un peu le Molière du punk-rock d’ailleurs…).

Diego Pallavas a de l’humour quand il parle de sa région dans « Vosgian Force » et du style quand il chante un texte écrit par Alex de Justin(e) (« The Doll Is Mine »). Mais Diego peut aussi faire preuve d’une belle explosivité destroy qui fera penser à The Briefs sur le refrain de l’excellente « Fuck’n’Drive », vraisemblablement l’une des meilleures chansons du disque. Et le groupe n’oublie pas qu’il n’y a pas que la gaudriole dans la vie et peut même pondre de très bons textes concernés comme sur « La Guerre Des Nerfs ». En franchement, vous auriez tort de vous priver de la lecture des paroles sur le livret, parce que de « Elle Et Lui » à « La Marche Du Mépris » en passant par « La Fin Du Monde », tout a été écrit avec soin. Et les deux ou trois titres un peu plus faibles ne viendront même pas gâcher notre plaisir.

L’artwork a été soigné pour faire ressembler la pochette à la couverture d’un polar de la « Série noire » de Gallimard, ce que confirme le sous-titre de « La Fin Du Monde » : « Spinoza encule Hegel », référence à Jean-Bernard Pouy, l’un des écrivains majeurs de la collection.

Finalement, si Diego Pallavas rappelle à l’évidence les Rats et la grande époque alternative française, il semble aussi puiser son inspiration dans l’univers du néo-polar qui s’était lui-même construit dans une admiration distancié des ainés américains de l’école hard-boiled. Preuve que le respect des anciens, tant qu’il n’est pas exagérément béat, est un gage de qualité incontestable.



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BIOGRAPHIE DU GROUPE


Diego Pallavas


Note : 16 / 20

Année : 2008

Durée : 35 minutes

Label : Guerilla Asso / Kanal Hysterik Prod

Du Son : SOUND

Tracklist :

01. Vosgian force
02. The doll is yours
03. Fuck'n'drive
04. La guerre des nerfs
05. Elle et lui
06. La marche du mépris
07. La capitale
08. Chantage
09. La fin du monde
10. Manchester
11. A ma bouteille amarré
12. Monsieur V
13. J'en ai tant rêvé