The Bronx @ Kings Arms Tavern, Auckland, NZ

Date : 16 décembre 2008 par Fab

Mardi 16 décembre. Je ne travaille pas aujourd’hui, la journée s’annonce belle et ensoleillée sur Auckland (NZ) et je vais voir The Bronx ce soir en concert. De quoi se réveiller du bon pied ! Je profite de mon jour off pour rédiger une chronique puis lézarder sur la plage. Et oui, ici c’est l’été. Les journées sont longues, chaudes, et les pères Noël se baladent en short, mais toujours avec le bonnet vissé sur la tête, les gouttes de sueur perlant sur le front !
19h. Rendez-vous chez des amis pour enquiller quelques bières d’avant concert. Car ici, point de soirée sans alcool. Comme en France me direz-vous ? Ouais, sauf qu’ici les jeunes boivent beaucoup et à chaque soirée, sans exception, les garçons comme les filles. Comme en Bretagne en fait (roooh, allez, avouez qu’il y a du vrai dans ce préjugé). Bon, toujours est-il que quelques binouzes plus tard, il est temps de sauter dans un taxi (ça coûte rien ici), direction la Kings Arms Tavern qui, après avoir accueilli Lagwagon en octobre, voit passer The Bronx ce soir.

Je ne sais pas si c’est une tradition ici, mais souvent les premières parties ne collent pas du tout avec la tête d’affiche. Deux groupes, de modern hardcore et de metalcore avant Lagwagon, ça pouvait encore passer, mais du talmé légèrement hardcore avec un synthé grandiloquent avant The Bronx !? Difficile d’accrocher, et ce n’est pas l’arc de cercle formé par les spectateurs devant la scène qui me contredira. Faut dire qu’en plus de jouer du metal, je me demande si les zicos n’ont pas les pieds coulés dans du béton, le bassiste se contentant de mouliner des cheveux. Bref, je ne m’étendrai pas sur le sujet, préférant amplement déguster une bière néo-Z en baragouinant en anglais à la lumière des guirlandes éclairant l’espace extérieur. Comme c’est romantique !

Il commence à se faire tard quand Cobra Khan termine enfin son set. Je suis dur, peut-être que certains appréciaient le quintet, les pauvres. Toujours est-il que The Bronx- met du temps à prendre place sur les planches. Les lumières et la sono s’éteignent. Je fonce devant la petite scène. Fausse joie, les enceintes crachent de nouveau du son. On connaissait le côté rockstar du combo, il le montre ce soir en se faisant largement désirer. Du coup, tout le monde attend impatiemment, entassé devant la scène. Il fait chaud, humide, une odeur mêlée de sueur et d’alcool s’élève dans la salle, le public trépigne, scande vainement des « we want The Bronx »

Enfin les gaillards montent sur scène. Matt annonce qu’il est très heureux de jouer ici ce soir, pour la dernière date de leur tournée, qu’il se souvient de leur précédente venue à Auckland (il y a un peu plus d’un an si j’ai bien compris). Pas le temps de jouer une seule note qu’un mouvement se fait déjà sentir dans la foule. Un énorme pogo se déclenche dès les premiers accords de « Heart Attack American » ! Le public hurle. Le chanteur slamme déjà dans le public. Je lève un bras, remue une jambe, m’écarte, bondis, bascule en arrière, perd une pompe, un gars s’agrippe à mon col, arrache mon t-shirt. Je recule tant bien que mal à l’arrière du mouvement. Quinze secondes de show : un t-shirt déchiré, une chaussure perdue au milieu d’un pit de furieux, ça c’est fait.
J’essaie d’apprécier le concert malgré tout, une chaussette pataugeant dans les résidus de bière. Le groupe joue extrêmement fort, à la limite du supportable, et le son est vraiment moyen, comme souvent avec The Bronx, mais là c’est tout de même limite. J’entends à peine les hurlements de Matt qui semble pourtant s’égosiller. Les guitares et la basse forment un brouhaha difficilement identifiable et seule la batterie surnage...

Le quintet enchaîne les morceaux et le son s’améliore un peu. Tant mieux. La voix du frontman se fait entendre et je distingue les mélodies rockin’hardcore d’un « Cobra Lucha » ou d’un « Knifeman », issu du dernier opus en date. Pas trop de palabres entre les titres, du coup, pas trop le temps de chercher mon soulier disparu. Tant pis. Le groupe poursuit sur sa lancée, piochant dans tout son répertoire, ne privilégiant aucun album plus qu’un autre. La foule est totalement déchaînée. Les slam et stage-diving s’enchaînent, sans gêner la prestation du groupe car les gars ne restent pas en place sur la petite scène, sautant dans le public comme dans une piscine. D’ailleurs, le plus gros slammeur de la soirée sera sans conteste Matt qui réalise l’exercice quasiment sur chaque morceau.
Le petit frontman presque chauve envoie la sauce comme un diable et emmène son groupe d’une main de maître. Il occulte d’ailleurs un peu ses musiciens, plus posés, qui restent assez statiques et en retrait. Pourtant, les gaillards ne manquent pas de charisme, notamment le bassiste avec ses cheveux longs et sa moustache digne du héros de Magnum. Le show s’amplifie de minutes en minutes sur scène comme dans la fosse, du coup pas mal de personness me rappellent durement qu’il me manque une chaussure en m’écrasant les orteils.

Nouveau slam du frontman, cette fois-ci depuis les enceintes ! Plein phare sur l’un des guitaristes qui effectue un solo rock’n’rollesque survitaminé. Bain de foule traditionnel pour Matt qui se fait péter les cordes vocales au milieu du pit lors d’un morceau. Une pompe vole sur scène lors d’une petite pause salvatrice entre deux songs, puis une deuxième. Le chanteur en rigole et ramasse une des Converse quand une troisième chaussure tombe devant lui. Mais toujours pas ma skateshoe ! Pas le temps de m’apitoyer sur mon sort, les Américains repartent à l’attaque avec toujours autant d’énergie. Les gratteux montent à leur tour sur les enceintes pour le dernier titre. Dernier slam pour Matt et l’un des guitaristes. Quelques courts remerciements et le groupe se retire. Pas de rappel, un set d’environ 45 minutes, à la mode américaine en somme. Je retrouve mes potes qui eux ont retrouvé ma chaussure toute piétinée. Un tour au merchandising pour acquérir le dernier opus du groupe, un coup de fil, un coup de taxi et au dodo !

Avec une place à 25€, The Bronx se devait d’assurer son concert pour que je ne reparte pas déçu. Et bien malgré ce ticket bien cher, un t-shirt foutu et trois quarts d’heure passé en chaussette dans la bière, je ne regrette absolument pas le déplacement. Bien au contraire même. Le combo de Los Angeles prouve une fois de plus qu’il est l’un des meilleurs groupes de scène en activité, et ce même à l’autre bout du monde ! La prochaine date de The Bronx est celle de Paris, en février, à ne pas manquer !



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Bronx (The)