Black Sheep - Première Conclusion

Date de publication : 20 décembre 2008 par Vince

Contexte :

Premier album de ce groupe belge âgé de 5 ans à peine et doté d’une minuscule discographie. Pas vraiment de galop d’essai avant le passage au long pour ce quatuor, plutôt adepte du FLTM (Fais-Le Toi-Même, un peu le Do It Yourself belge). La bête sort donc en coproduction avec trois belles maisons indépendantes du paysage labélistique européen (Beer Records / Guerilla Asso / Trash Compost Records).
NB : depuis la sortie de l’album, il semblerait que le groupe ait enlevé (en tout cas par endroits) le « c » de « Black », histoire de se différencier des formations homonymes plutôt branchées sur le rap ou sur le black métal.

Chronique :

Ceux qui n’avaient pas capté qu’Operation Ivy, Suicide Machines ou Leftöver Crack avaient laissé des traces peuvent écouter direct Première Conclusion. Même l’artwork, sombre, rappelle les groupes précités...
« Ouais ouais mais alors le contenu, il est à la hauteur ou bien, môôôsieur le chroniqueur ? ». Et je réponds « prends garde à toi jeune chenapan flanagan et à la colère du mouton noir si tu oses le sous-estimer ».

Parce que vraiment les petits jeunes-là en ont dans le ventre (et je n’parle pas de leur capacité à enquiller les bières). Une base punk à base de punk, du ska avec pas mal de passages ska, des breaks cassants, des couplets décuplés, des refrains sans freins… Et alors diable ça poutre comme dirait l’autre ! Difficile de couper le skeud en parties, parce que tout cela est bien homogène, même si certaines chansons préfèrent apparemment la violence hardcore (parfois à la limite d’un crust leftövercrackien comme « Versus »), aux sautillements du ska. Et là je dis « apparemment » parce que justement, la guitare se fait saccadée au moment où tu t’y attends pas pour mieux te faire danser mon enfant.

Dans le genre qui frite bien, on a aussi « Le Mouton Noir », qui devrait ravir la star du pogo que tu es cher lecteur, je le sais, ne hoche donc pas la tête comme ça. Même construction à base de violence et contretemps ska vers la fin avant un final speed voire même rapide dis-donc. Black Sheep avait d’ailleurs donné le « la » dès le début avec « Reste Là » qui démarre la galette en beauté.

La guitare solo est parfaitement complémentaire de la guitare rythmique qui assure un tempo à faire furieusement skanker le pit. Pas grand-chose à redire non plus à « Destruction », franchement classieuse avec le punk furieux qui laisse juste ce qu’il faut de place au ska, sans que les breaks n’arrivent comme un cheveu sur la soupe.

La fin du skeud se fait elle, sous le signe du ska, avec « APS », qui cache quelques minutes plus loin sur la dernière piste « Une place sur le buffet », qui fait office de surprise non créditée sur le livret.

Je finirai juste en insistant pour que vous écoutiez le petit chef-d’œuvre qui se trouve en milieu de disque, « Manipulation mentale », qui même au niveau des thèmes abordés renvoie directement aux ainés américains dont j’ai parlé plus tôt.

Le tout en assez brillamment produit, le choix de l’artwork est judicieux, le gros son est là et il n’y a plus qu’à espérer que le groupe soit autant carré sur scène qu’en studio.
A New-York ou à Missisauga, Star Fucking Hipsters ou Keepin’ 6, toute la fine fleur de la scène punk/ska peut commencer à trembler… Les Black Sheep arrivent et franchement, leur album est loin de faire cheap (ouais bon je sais !)...



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BIOGRAPHIE DU GROUPE


Black Sheep


Note : 17 / 20

Année : 2008

Durée : 40 minutes

Label : Guerilla Asso / Trash Compost Records / Beer Records

Du Son : SOUND

Tracklist :

01. Reste là
02. Destruction
03. Les rêves sont au frigo
04. Lost
05. Versus
06. Manipulation mentale
07. Naïveté et conviction
08. The wrong escape
09. Le mouton noir
10. No identity
11. La folie
12. APS