Dirty Fonzy + Sons Of Buddha + Dead Pop Club @ Montreuil, La Pêche

Date : 29 septembre 2008 par Seb-O-Matic

Après une mini-tournée acoustique et entre deux tournées européennes des Uncommonmenfrommars, les Sons Of Buddha se sont lancés sur les routes avec leurs potes d’Albi (qu’on appelle Albigeois et pas Albinos, ça c’est une mauvaise blague et en plus ils ont pas franchement le même teint avec le temps qu’il fait là-bas). Petit passage par Paris donc... enfin presque, à Montreuil, à la Pêche. D’ailleurs il vaut mieux avoir son treuil quand on va à la Pêche... Ouais ouais, vraiment pas en forme là... La salle d’une capacité d’environ 120 personnes commence à refaire parler d’elle avec de jolies affiches, comme Strike Anywhere en mai dernier ou The Adolescents et les Burning Heads avant l’été. Là on a le droit à une sacrée affiche franco-française, puisque les Dead Pop Club se sont incrustés sur la date.

Dommage que le public n’en ait pas fait de même, car la foule est plus que dispersée quand commencent les hostilités. Faut dire qu’un lundi soir en banlieue, pas facile d’être à l’heure. Pourtant le quatuor pop-punk ne se démonte pas et rentre dans le bain (plutôt tiède) avec la traditionnelle intro de "Cursed". Le son est bien gros, même nickel, le groupe est parfaitement en place et essaie de faire réagir le public par quelques blagues mais rien à faire, ce début de soirée est aussi mou qu’un biceps de ce flamby humain de Guy Carlier. Le chanteur Olivier mouille pourtant le maillot, s’égosillant, arpentant la scène, ou même en se livrant à des cascades de premier rang qui lui valent de se casser la gueule sur l’ingé-son. Dommage qu’il soit le seul à occuper la scène, mais en tout cas ça envoie sévère, comme le prouve l’enchaînement de hits avec "Stupid Kid" et surtout "Hospital", nouveau titre super efficace au riff tranchant et qui donne très très envie de voir arriver le nouvel album ! "Trailer Park", le dernier disque en date, est à l’honneur, avec "Trailer Park Broadcast" et son riff grunge à la Hole, ou le virulent "Circle Pit" sur la fin pour faire danser les costauds, s’ils avaient été là... Les absents ont décidément toujours tort, car le set de Dead Pop Club ce soir était plus qu’une claque, un bon coup de boule dans la face façon Chuck Norris.

Ça se réchauffe, et même ça se remplit, les gens commencent à arriver. Petite pause pour prendre l’air, et pour ceux qui veulent boire un coup direction l’épicier du coin de la rue, la Pêche n’ayant pas la licence pour vendre de l’alcool, leur bar ne propose que cidre et coca... Arrivée sur scène très décontractée des Sons Of Buddha, qui prennent leur temps, s’installent, racontent des conneries et enquillent des bières. Apparemment trop puisque d’après Dirty Fonzy ils ont bu toutes celles de la soirée. Après leur tournée acoustique, c’est l’occasion de découvrir les nouveaux morceaux en version "vénères" (t’as vu gros ?), et c’est franchement pas désagréable ! "Drunk Punk" puis le tube "I Hate X-Mas" viennent vite faire remuer un peu plus que les têtes des premiers rangs, désormais aussi gonflés que les testicules de cet homme de 45 ans toujours puceau, n°1 sur Vie De Merde.fr.

Ça envoie vraiment, et on remarque les gros progrès d’Ed à la batterie. Au programme : gros breaks, frappe sèche et régulière, et tout ça en chantant super bien, tout comme son frangin Forest qui pousse la chansonnette sur la très attendue "The Most Importants Are The Smallest Things" ou "Playing Suicide". Il enchaîne les faciès rigolos, puis les passages plus gladiateurs, comme lorsqu’il pète une corde de guitare, où la guitare est envoyée dire bonjour au sol et aussitôt remplacée. Des reprises au passage, avec une des allemands de The Shocks, une obscure des Ramones, et une de Screaching Weasel, puisqu’un concours de reprises de ce groupe est ouvert avec les Dirty Fonzy sur cette tournée. Une tournée qui semble bien rock’n’roll d’après toutes les allusions faites sur scène. Le programme après chaque date semble juste consister à se mettre minable. Fin de set avec l’éponyme "Sons Of Buddha" sur laquelle tout le monde fait les choeurs et on peut retourner prendre l’air et claquer nos deniers chez l’épicier (tout le monde dit "chez l’arabe" en vrai mais faut rester politiquement correct quand on écrit il paraît).

Déjà 23H quand Dirty Fonzy monte sur scène, et la salle s’est désemplie, mais répond quand même à l’énergie du groupe, qui envoie en priorité les tubes de son dernier opus, le très bon "Here We Go Again". Les voix très Rancidiennes des deux chanteurs se répondent et permettent à chaque refrain d’être super efficace, comme sur "The Worst", tirée de "Playing Punk Songs". Encore une fois ce soir les zicos sont parfaitement en place et on peut vraiment être fiers de la scène française devant le niveau affiché par les trois groupes. Comme les SOB ont sifflé toutes les bières, ils sont partis en racheter et en ramènent aux Dirty Fonzy sur scène, qui sont bien contents et confirment que cette tournée est effectivement très rock’n’roll et dangereuse pour l’organisme : elle a commencée seulement 3 jours auparavant !... Le bilan (hépatique et viral) risque d’être sévère apparemment. Retour aux affaires et on se prend "Dirty Fonzy", suivi d’une excellente reprise des Screaching Weasel, "Hey Suburbia".

Minuit approche donc pour les gens c’est plutôt "au revoir banlieue". Les albigeois envoient alors "Millions Miles Away" qui débute par la voix très marquée (par l’alcool et les clopes) de Johnny Guitare, accompagné à l’harmonica pour un effet "fin de soirée torché au bar", avant une fin épique lancé par le riff que n’aurait pas renié les Dropkick Murphys. Pas le temps de faire un rappel, alors les groupes balance deux derniers morceaux dans l’urgence, l’occasion pour les quelques danseurs de s’amuser une dernière fois, et même de monter sur scène comme à l’Ecole des Fans pour brailler dans le micro.

Et hop, fin d’une sacrée bonne soirée, avec beaucoup de qualité sur scène, même si l’on aurait aimé voir un public un peu plus présent sur toute la soirée... Pendant ce temps-là, la crise économique bat son plein, mais ça franchement on s’en est pas soucié une seule seconde.



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