Thrice @ The Electric Ballroom (Londres)

Date : 21 août 2008 par Soss M@y0

Wouhou, c’est la fête des concerts ce soir à Londres, on ne sait plus que choisir ! Ok, procédons par élimination :

- Mes colocs qui chantent "We Are The World" à tue-tête, c’est mort
- Taking Back Sunday, c’est nase
- H2O, déjà vu le mois dernier
- A Wilhelm Scream. Headline, pas de barrières... Tentant, très tentant, même si déjà vu cette année au Groezrock
- Et en parlant de Groezrock, Thrice s’étaient bien foiré là-bas en 2006, ils ont une chance de se rattraper ce soir...
Plus d’hésitation, mon choix est fait, je vais évacuer toute ma frustration du Groezrock 2006. Et en voyant la file devant The Electric Ballroom, je suis pas la seule à avoir fait ce choix. Une jolie rangée d’environ 1000 mèchus portant une chemise de bûcheron, on ne peut pas les louper.

C’est Twin Atlantic qui ouvre la soirée. Un groupe écossais de rock alternatif, avec une voix que j’aurais qualifié de chiante s’ils avaient fait de l’emocore ; mais là, ça donne une petite touche de fraicheur, avec une influence post-rock indéniable dans certains accords, un peu comme si Circa Survive rencontrant Moving Mountains dans la la salle de répèt’ de Coldplay... En plus, pas d’attitude surfaite pour paraitre cool, juste du jeu de scène pas prise de tête, énergique, efficace, ce qu’on demande à un groupe de première partie quoi. De toute façon, ils ont l’air de s’être faits déjà un petit nom ici, vu la réponse du pubic et les commentaires à la fin de leur set, genre "ils jouent mieux dans les petites salles". Ah ouais ? Vivement qu’ils passent en France dans un bar devant 10 personnes alors.

Bon allez, on est chauds là, Thrice ramenez-vous ! Bah raté, c’est un autre support band, Year Long Disaster, qui débarque. Alors, je sais pas qui les a bookés, mais ils font vraiment figure d’aliens ici, avec leur rock’n’roll old school. Si on aime le genre, c’est pas un mauvais groupe, mais là, c’est complètement déplacé. Pas grand monde est réceptif. En fait, c’est un doux euphémisme pour dire que tout le monde a envie qu’ils se barrent. La preuve après quelques dizaines de minutes : "This is our last song", réponse de la salle : "YEEEEEEEEEAAAAAAH !!!".

Putain, c’est pas vrai, 30 minutes pour changer du matos, ils abusent ! 21h30... Un beat de batterie qui n’est pas inconnu... Oui, c’est bien "All That’s Left" ! Ils n’ont pas oublié leurs anciens albums ! En plus, ils sont en pleine forme, tout sourire, tout enthousiastes. Un peu trop d’ailleurs, le batteur vient de faire passer sa pédale à travers sa grosse caisse !
Dustin prend alors les choses en main pendant les réparations : un solo electro-acoustique sur "Stare At The Sun". Et là, excusez-moi, mais... OH OUI DUSTIN, C’EST BON, CONTINUE, PLUS FORT !. Bref, vous aurez compris, après ça, je ne suis plus sûre que toutes les flaques liquides par terre soient uniquement dues à la bière...

Reprise du cours normal du set, avec tout le groupe qui joue. Ca réattaque fort avec une série de trois chansons des Alchemy Index Vols. I & II. Pas de doutes, les morceaux passent facilement l’épreuve du live, que ce soit les "ohoho" de "Firebreather", la voix estompée sur "Digital Sea" ou les cris à l’ancienne d’Eddie Breckenridge sur "The Messenger". Et s’il y a un truc à dire sur le public anglais, c’est qu’il a peut-être des sapes de poseurs, mais il est pas là pour glander dans le fond de la salle : très fort en sing along (normal, eux ils chantent pas en yaourt), et n’hésitant pas à sortir les briquets sur les chansons les plus calmes, chansons qui viennent d’ailleurs plutôt de Vheissu ("Of Dust And Nations", "For Miles"...). Étonnamment ce n’est donc pas Alchemy Index qui fournit les passages les plus lents de la setlist.

Je ne sais pas combien de temps le groupe met à monter sa setlist, mais en tout cas, celle de ce soir, ça se voit qu’elle est travaillée. Les nouveaux morceaux se mélangent à la perfection avec les plus vieux ; genre ça ne semble pas bizarre d’entendre "The Earth Isn’t Humming", rythmée au son des maracasses, puis le son radio FM de "The Artist In The Ambulance". Les passages les plus lents sont assez intenses pour ne pas noyer l’intérêt du public, bref, c’est toute une ambiance. Et ça explique aussi que toutes les requests de chansons provenant de The Illusion Of Safety soient restées insatisfaites, juste parce qu’elles auraient casser l’atmosphère mise en place.

On s’en fout de toute façon, leur talent est certes moins brut qu’avant, mais reste évident à chaque chanson, le génie de composition de ces mecs n’est plus à démontrer. Juste pour exemple, "Red Sky" : la chanson qui allie émotion et intensité, qui fait chanter ensemble un millier de personnes venus des quatre coins de l’Angleterre, sûrement une des meilleures chansons de la décennie dans le genre. Et ils enchainent sur un "Deadbolt" qui fait plaisir aux oreilles, avant de s’en aller, déclenchant un tonnerre de protestations.
Evidemment, ils reviennent, rappel débuté avec "Come All You Weary". Ah, Thrice, mon groupe de country préféré ! C’est vraiment ça ce qu’il faut se dire pour écouter les chansons de l’EP Earth, sinon on a un peu du mal à s’y faire. Et pour la dernière chanson, l’apogée du show, on repasse à du plus classique : "The Earth Will Shake". Grand moment, tout le monde tape des mains et des pieds, ça fait trembler le sol, ça fait carrément vivre la chanson. Et le petit roulement de batterie au milieu, et les cris du refrain... Plus de doute, ils étaient bien venus pour faire jouir le public tout entier, et le défi est presque réussi. Vous êtes largement pardonnés pour l’échec du Groezrock 2006 les mecs !



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