Krum Bums - The Sound

Date de publication : 7 août 2008 par Anarchibald

Contexte :

Un an après l’Ep Cut Into Me et alors que le groupe compte déjà 5 ans d’existence, Krum Bums débarque chez T.S.O.R pour y livrer son premier album. Un cd qui, 3 ans plus tard, s’offrira une second jeunesse en ressortant chez Muerta Negra Discos cette fois-ci en vinyle et avec une nouvelle pochette (sur laquelle on peut d’ailleurs déceler un clin d’œil à Complete Control dont le logo fait une petite apparition), le tout en édition limitée : 1000 exemplaires seulement, dont 300 en version classique et le 700 autres en vert tacheté de noir.

Chronique :

Que ce soit sur la pochette du cd ou celle du vinyle, deux éléments essentiels composent les différents artwork : au second plan un gigantesque champignon atomique dont la masse moutonneuse ne demande qu’une chose : venir engloutir le paisible phonographe situé au premier plan. Paisible vous avez dit ? L’enclenchement de la lecture tendrait à nous livrer une autre analyse…

En effet, on entame les hostilités sur les chapeaux de roues avec « All That Remains » qui ne fait pas de chichi et commence avec un riff rapide qui, après quelques secondes de solo, fait place un chant furieusement rageur et qui n’hésite pas à montrer ses crocs. La bête mord directement aux tympans dans lesquels s’écoulent sans peine son timbre écorché vif qui atteindra le cerveau encore plus rapidement qu’un panaché n’attaquerait celui d’une collégienne à son premier concert de Guerilla Poubelle...
Les backing ne sont pas en reste et c’est tous poumons dehors, comme si leur auteur devait en crever, qu’ils sont lancés. Le tout atteindra son paroxysme en fin de tune, alors que l’on croyait la course finie sur le son d’un riff laissé à la dérive. Un ultime cri de ralliement viendra réunifier les troupes dans la bataille au son de « Fools Of Today Leave Nothing For Tomorrow ! » pour aboutir sur un hurlement en canon de chacun des membres du groupe : de quoi chauffer le pit à blanc et déclencher une panique hystérique chez les amateurs du 13h de TF1.

On poursuivra alors cette frappe rapide sur « Cease Fire » ou cette fois-ci le chant se voit débité à la mitrailleuse lubrifiée aux postillons, le tout expédiant de furieuses rafales. Des balles dont il sera difficile d’échapper tant elles se trouvent ajustées avec soin.
Difficile après ça de nier l’importance qu’exerce l’organe du chanteur au sein du groupe, et ce que ce soit sur de longues charges rageuses en solitaire ou bien soutenu par les chœurs et autre backing qui s’articulent parfaitement autour de leur leader avec des enchainements du tac au tac (« Shitty Life », « No Compromise »…). Rien de très novateur ou exceptionnel là dedans, cependant quant on fait face à Dave Tejas cela prend tout de suite une autre ampleur.

Cependant il serait très réducteur de limiter ce groupe aux simples prouesses vocales de son chanteur car derrière lui se trouve un commando dont les talents ne sont pas en reste et qui appuie son leader par une succession de nombreux riffs rapides secondés par une batterie claquant comme un coup de feu. Au menu également quelques poussées capillaires (« The Locust », « This Blood Kill ») ainsi que des riffs plutôt sombres (« Never Forget »). Cela dit contrairement à leur deuxième album les effets métallisant et métallisés se font dans l’ensemble discrets, laissant la part belle à un street-punk agressif.

Pas de quoi en rougir, bien au contraire tant on se prend de gros coups de pieds au cul sur certaines chansons, notamment la bombe « The Sound » qui porte décidément bien son nom et où, après nous avoir fait courir pendant les premières minutes, ralentira la cadence pour alourdir quelque peu ses riffs assénés de manière saccadée. La tension va crescendo pour nous amener à l’explosion finale jouissive.

A cela s’ajoute des virées un peu plus posées tirant sur le old-school comme la très bonne « Shitty Life », preuve que le groupe n’a pas nécessairement besoin d’écraser la pédale d’accélérateur pour nous donner du plaisir.
A ne surtout pas oublier également la très émouvante « On This Day » ou l’on constate une fois de plus l’efficacité du chant et de la musique des texans à communiquer des émotions. Comme quoi le mascara c’est une belle connerie…

Pour son premier album Krum Bums frappe un grand coup : un street-punk sombre et agressif porté par des textes rageurs et engagés dans la pure tradition du genre. Une bonne décharge d’adrénaline ainsi qu’un excellent moyen de se nettoyer les poumons, en somme le disque parfait pour « Dance To The Sound Of A World On Fire ! ».



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BIOGRAPHIE DU GROUPE


Krum Bums


Note : 17 / 20

Année : 2005

Durée : 31 minutes

Label : T.S.O.R

Du Son : SOUND

Tracklist :

01. All That Remains
02. Cease Fire
03. This Blood Kill
04. Let Go
05. No Compromise
06. The Sound
07. Resist
08. The Locust
09. Shitty Life
10. Never Forget
11. On This Day
12. Cut Into Me