Life As War - Ultima Ratio

Contexte :

Life As War est un jeune groupe suisse originaire des rives du lac Léman. Pas à son coup d’essai, le groupe signe tout de même son premier véritable aboutissement avec ce 8 titres paru en 2007. Mis en boîte par les soins du studio Audio Strike de Vevey, ce disque ouvrira de nombreuses portes aux groupes, notamment pour ce qui est de la scène et d’opportunités de première parties prestigieuses. Il place aussi Life As War dans le peloton de tête des formations hardcore suisses de qualité (et elle sont pourtant nombreuses !).

Chronique :

Life As War, comme son l’indique, n’est pas exactement le genre de groupe à chercher midi à quatorze heures. Pas de blabla, du direct au foie. Pas de demies mesures, pas de compromissions, pas de complaisance, pas de fashion attitude. Le groupe fustige avec rage les poseurs et les suivistes qui galvaudent à longueur de temps l’identité hardcore. "Myspace, Hatebreed, Suicide Girls, Fashion, Emo Fags, Sexism, MTV2, Caliban, Universal, Tough Guys, Posers, Style. This Is Your Hardcore. I Want Mine Back !". Le message est clair et balafre tout le livret entre slogans, tags, ratures, collages...

A l’image de l’artwork, présentant une vérité urbaine glauque, terne et inquiétante, on trouve chez Life As War, dans la forme comme dans le fond, une authenticité (à défaut d’originalité) que l’on ne retrouve plus toujours dans les grosses machines de la scène hardcore mondiale. Avec ici en plus une qualité sonore, une lourdeur, une atmosphère qui n’a rien a envier aux grands.

Aussi à l’aise dans le registre véloce que dans le two steps bien appuyé, Life As War s’appuie sur des riffs tendus, profonds et simples, sans grandes variations ("Integrity"). L’important ici c’est de pilonner, et c’est surtout la batterie qui apporte l’entrain et la fraîcheur au son du groupe qui se se faire plus marquant dans le mid tempo bien groovy ("Stand Strong" et "Take Back What’s Yours" sont des appels à la danse).
La voix éructée, très intense est elle, constante et parfois presque aboyée ("An Empty Cell"). Le sentiment d’urgence est permanent, appuyé par des chœurs délivrés sans excès, tout comme les ruades de double pédale ou l’ajout de quelques riffs clairs bienvenus ("Pay The Price" est sans doute la meilleure chanson du disque).

Tout cela est bien mis en valeur par le format 8 titres. En raccourcissant les débats le groupe gagne en concision et en impact ce qu’il aurait diluer dans un album de durée classique.
Un album qui attire la sympathie par sa sincérité, par sa qualité plus qu’honnête, par sa relative confidentialité aussi ; à une époque où les albums du même cru (Madball, Death Before Dishonor...) sortent à grand coup de marketing. Changez pas les gars (juste révisez un peu votre orthographe...) !