H2O + Death By Stereo + Strength Approach + 1000 Hertz @ Underworld (Londres)

Date : 17 juillet 2008 par Soss M@y0

J + 19 à Londres. Fuyant les vannes de mes colocs du type "Toi t’es Française de toute façon, on sait ce que tu penses de la monarchie, mais nous, on aime bien notre reine, on veut pas la guillotiner" ; je me retrouve pour la deuxième fois à l’Underworld où jouent ce soir H2O et Death By Stereo. Cold Snape et Death Before Dishonor ayant annulé à la dernière minute, ils ne sont accompagnés ce soir que de Strength Approach et 1000 Hertz.

Ces derniers sont déjà en train de jouer quand j’arrive, devant au moins 30 personnes (autant dire que la salle est vide quoi). Pas gênée le moins du monde, la formation anglaise déploie une énergie formidable sur scène, ça court et ça saute partout, en délivrant un punk-hardcore qui n’a rien à envier à leurs compatriotes de Gallows (d’ailleurs, ils sont signés sur In At The Deep End Records, qui n’est autre que l’ancien label de ces derniers). Définitivement la découverte de la soirée, qui méritera une écoute attentive plus tard. Un excellent jeu de basse, une batterie punchy, un chant hyper vénère et de la bonne humeur, la recette magique qui peut surement faire cartonner le groupe, il ne leur reste plus qu’à se faire repérer par Epitaph pendant leur tournée, et le tour est joué. Bonne chance les gars !

Quelques minutes d’attente avec du Linkin Park et du zouk digne du Macumba (playlist vraiment très appropriée) dans les oreilles, et c’est au tour de Strength Approach de performer. Vite, il me faut un marqueur noir pour me dessiner un X sur les mains ! Les Italiens font du hardcore largement inspiré des doyens de la scène (en gros Sick Of It All), assez bien foutu mais qui a le défaut général du genre : si on connait pas, on a l’impression que c’est la même chanson en continu. Malgré les 12 ans d’expérience du groupe, ils semblent peu connus ici, et les pauvres se prennent un vent monumental quand ils réclament un sing along sur leur dernière chanson ("The Greatest Guilt"), dommage pour eux, c’est pourtant le genre de morceau qui fait un tube pour des groupes plus connus.

Death By Stereo ont largement plus d’adeptes, la salle se remplit d’un coup. Faut dire que y’a trois mecs qui arborent un mohawk occupant un espace non négligeable. Première impression, ces mecs ont une présence impressionnante, et pas que sur scène, le chanteur n’hésite pas à parcourir la salle dans son ensemble (vive les micros sans fil !), au péril de sa vie, vu comment c’est violent dans le pit. Un peu normal en même temps, la set-list est quasiment la même que sur leur album live, en rajoutant quelques titres du dernier album Death For Life ("This Curse Of Days"), donc en gros, des classiques que tout le monde ou presque connait par coeur (l’Australien derrière moi aurait presque pu remplacer le chanteur). Et pour les quelques personnes qui ne connaissent pas le groupe, de toute façon, faire "wohoho" de temps en temps, c’est pas très dur.
En plus, ils ont un certain talent pour faire des chansons adaptées à leur public, genre "Emo Holocaust" : tout le monde adhère, avec le circle pit de rigueur. Impressionnant. Pour avoir l’équivalent, imaginez un circle pit dans notre Maroquinerie parisienne, et rajoutez deux poteaux au milieu (on sait pas pourquoi ils sont là, je pense que c’est pour servir de rond-point dans ce genre de situation). Malheureusement, un petit problème de guitare vient interrompre ce grand moment pour laisser place à un intermède comique : "C’est quoi ton groupe d’emo préféré ?" - "Jack Johnson !" - "Death By Stereo !". Un petit moment plus tard, ils sont repartis pour quelques chansons de plus, en terminant sur "No Cuts, No Butts, No Coconuts", du bon hardcore old school pour achever tout le monde.

Une pinte pour reprendre des forces, avec toujours la playlist du Macumba pour patienter (tiens, si vous voulez rire, venez voir danser sur du zouk des marmules tellement tatouées que s’ils se baladaient à poil, on le verrait pas) ; et puis c’est parti, H2O GO !
"1995" donne le départ, enchainé direct avec "Everready". Même si les gens réagissent bien sûr les nouvelles chansons genre "Nothing To Prove" ou "Fairweather Friend", il est clair qu’ils attendent des vieux tubes. Et ils vont avoir, à leur grande joie. "Thicker Than Water", "Faster Than The World", "Spirit Of ’84", "Role Model", "Family Tree", toute la discographie y passe. Ca en fait de l’occaz pour sauter sur place, ce dont personne ne se prive, et surtout pas le chanteur qui passe son temps dans les airs ; ou, comme chaque chanson est quasiment un hymne, à tendre le micro à tout le premier rang, les autres étant trop occupés à se jeter les uns sur les autres. Et les autres zikos ne sont pas en reste, malgré leur quarantaine bien tassée ; y’a des groupes plus jeunes qui ont pas autant de pêche. D’ailleurs, le contraste est frappant en voyant le featuring avec le chanteur de Strength Approach sur "Guilty By Association", le petit trentenaire a un peu de mal à suivre son ainé. Mais bon, personne ne s’en formalise et on "se contente" de chanter en choeur.

Ca se formalise beaucoup plus quand le groupe quitte la scène, et se fait rappeler à coup de "one more song !" et "H2O GO !".
Soulagement, ils reviennent, nous remercient d’être fan d’eux (sinon ils seraient chez eux en train de s’occuper de leurs gamins), et balancent un "Still Here" de circonstance, suivi de "One Life One Chance". Et si celle-là était notre last chance to dance, "What Happened ?" va être notre last chance to sing. Comme on pouvait s’y attendre, la chanson est déjà culte, et tout le monde scande avec plaisir le refrain dont les paroles devraient devenir la devise de la musique actuelle, tellement on est tous d’accord avec : "Passion before fashion !". D’ailleurs, on est tellement convaincus qu’on va tous s’acheter le T-shirt (ironie quand tu nous tiens) avec ce slogan dessus en souvenir de ce concert qui nous a montré que la vieille génération du hardcore a encore son mot à dire.



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